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  • Livraison à Israël d’équipements pour mitrailleuses : la France entretient l’opacité
    https://disclose.ngo/fr/article/livraison-a-israel-dequipements-pour-mitrailleuses-la-france-entretient-lo

    Le ministre des armées, Sébastien Lecornu, confirme les révélations de Disclose et Marsactu sur la livraison de pièces de munitions en Israël, mais assure qu’elles sont destinées à la « réexportation » vers d’autres pays. Pourtant, d’après notre enquête, aucun contrôle n’a été effectué par les services français sur place et le matériel est compatible avec les mitrailleuses utilisées par l’armée israélienne à Gaza. Lire l’article

  • Salle de presse - France-Diplomatie-Ministère des Affaires étrangères
    Point de presse du 26 mars 2024
    https://basedoc.diplomatie.gouv.fr/vues/Kiosque/FranceDiplomatie/kiosque.php?fichier=ppfr2024-03-26.html

    2. Question/Réponse

    Q - Quelle est la réaction de la France au rapport présenté par la rapporteuse spéciale des Nations unies pour les territoires palestiniens dans lequel cette dernière évoque « des motifs raisonnables » de croire qu’Israël a commis plusieurs « actes de génocide » ?

    R - Concernant la qualification de génocide, je vous renvoie à nos déclarations passées. La Cour internationale de Justice est saisie.

    Nos exigences en matière de respect du droit international humanitaire sont bien connues. Le Président de la République les a rappelées au Premier ministre israélien, M. Benyamin Netanyahou, lors de leur dernier entretien téléphonique.

    Nous rappelons que Mme Albanese n’engage pas le système des Nations unies.

    Nous avons eu l’occasion par le passé de nous inquiéter de certaines de ses prises de positions publiques problématiques et de sa contestation du caractère antisémite des attaques terroristes du 7 octobre dernier./.

    #FranceDiplo
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    Dans un tweet du 10 février, Francesca Albanese avait répondu à Macron :
    https://twitter.com/FranceskAlbs/status/1756351236909965591

    Francesca Albanese, UN Special Rapporteur oPt
    @FranceskAlbs
    Le ’plus grand massacre antisémite de notre siècle’ ? Non, M. @EmmanuelMacron
    Les victimes du 7/10 n’ont pas été tuées à cause de leur judaïsme, mais en réaction de l’oppression d’Israël. La France & la communauté int’le n’ont rien fait pour l’empêcher. Mes respects aux victimes.

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    Emmanuel Macron rend hommage aux « suppliciés du 7 octobre », dans une France travaillée par un « antisémitisme rampant »
    Par Nathalie Segaunes Publié le 08 février 2024
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/02/08/emmanuel-macron-rend-hommage-aux-supplicies-du-7-octobre-dans-une-france-tra

    Quatre mois jour pour jour après « le plus grand massacre antisémite de notre siècle », Emmanuel Macron rendait hommage aux « suppliciés du 7 octobre ».

    https://seenthis.net/messages/1047546#message1047588

    • Guerre Israël-Gaza : Francesca Albanese, l’experte de l’ONU parlant de ’génocide’ à Gaza, affirme être menacée
      27 mars 2024 - RTBF Actus
      https://www.rtbf.be/article/guerre-israel-gaza-francesca-albanese-lexperte-de-lonu-parlant-de-genocide-a-ga

      L’experte des Nations unies ayant affirmé qu’il existait des « motifs raisonnables » de croire qu’Israël avait commis plusieurs « actes de génocide » à Gaza a affirmé mercredi avoir reçu des « menaces » mais assure ne pas vouloir démissionner. « J’ai toujours été attaquée depuis le début de mon mandat » en 2022, a déclaré la Rapporteure spéciale l’ONU sur les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, lors d’une conférence de presse.

      « Je ne dis pas que c’est agréable » et « il m’arrive de recevoir des menaces mais qui jusqu’à présent n’ont pas nécessité de précautions supplémentaires », a affirmé l’experte, dont le dernier rapport est sorti lundi. Israël l’a interdite d’entrée après des propos qui selon les autorités israéliennes nient le caractère « antisémite » de l’attaque du Hamas le 7 octobre.

      Elle est soutenue par un grand nombre de pays mais est au centre d’une controverse, certains observateurs estimant que ses déclarations à la presse sont parfois trop fortes. L’experte, qui est mandatée par le Conseil des droits de l’homme mais ne s’exprime pas au nom de l’organisation, a affirmé être sous « pression » mais a assuré que cela ne changeait rien à son travail : « Cela m’exaspère, cela me saoule bien sûr, mais cela me pousse encore plus à ne pas céder ». « Il se peut que je décide à un moment donné de me retirer simplement parce que j’ai aussi une vie privée dont j’aimerais profiter, mais ce ne sera pas parce que j’ai été diabolisée ou maltraitée », a affirmé Francesca Albanese. Israël a affirmé que son rapport faisait partie « d’une campagne visant à saper l’établissement même de l’Etat juif », et les Etats-Unis ont dit n’avoir « aucune raison de croire qu’Israël ait commis des actes de génocide à Gaza ». « Je ne remets pas en cause l’existence de l’État d’Israël […] mais je fais partie d’un mouvement qui veut la fin de l’apartheid », a réagi mercredi Francesca Albanese, affirmant qu’elle « condamne » aussi le Hamas.

  • Butler, Alimi et l’« éthique » | par Frédéric Lordon
    https://blog.mondediplo.net/butler-alimi-et-l-ethique

    L’intervention il y a un mois de Judith Butler n’en finit donc pas de produire du remous. Judith Butler a dit « résistance » — et pu mesurer ce qui s’en est suivi. Arié Alimi lui rétorque « éthique de la résistance ». On a compris le fond de l’affaire : il va s’agir de juger — donc de condamner. C’est à ça que servait « terrorisme » : à produire de la condamnation, dont l’unique fonction est que rien ne puisse être ajouté derrière elle. Mais « terrorisme » c’est du niveau de Macron, BHL ou Léa Salamé. Entre intellectuels, on passera donc par l’éthique et la philosophie morale. Car pour émettre de la condamnation bien fondée, il faut disposer d’une norme du juste et de l’injuste. Voilà à quoi Alimi ramène Butler. Disons que Judith Butler n’était pas entièrement à l’abri d’une objection de cette nature. Objectivement, une partie de sa propre philosophie l’appelle. C’est la possibilité de ce porte-à-faux qu’Arié Alimi a utilisée.

    La philosophie morale a toute sa dignité, et la réflexion éthique son domaine propre, ça va sans dire. Elle devient problématique quand elle sort de son ordre, comme dirait Pascal, et qu’elle entend annexer, ou au moins détourner, la lecture d’un événement qui appartient en première instance à un autre registre, entre autres celui de la philosophie politique.

    Il n’est pas fortuit que le mot « éthique » ait proliféré ces dernières décennies, et nous savons parfaitement à quoi cette prolifération a servi : à une vaste entreprise de dépolitisation. Dont le capitalisme néolibéral aura été le premier lieu, pour ne pas dire le premier bénéficiaire. Les entreprises sont éthiques, la finance est éthique ; comme Total, Orpéa a un comité d’éthique ; notre consommation devrait être éthique, notre tri des déchets aussi.

    Il ne s’agit pas de dire que la philosophie éthique est tout entière de cette eau de vaisselle. Mais qu’il y a un climat intellectuel général, et que, même à distance, la philosophie en enregistre les effets, dans les problèmes qu’elle choisit de se poser. La pensée politique également. Dont les lignes de réflexion immédiate s’en trouvent pré-orientées, sans qu’elle en ait toujours grande conscience. C’est pourquoi, le plus souvent, quand nous entendons « éthique », nous devrions dresser l’oreille : il se pourrait qu’il y ait du problème absurdement posé dans l’air. À l’évidence, avec l’objection qu’Alimi fait à Butler, nous y sommes en plein. Ça n’est pas tant qu’« éthique de la résistance » sonne comme un moyen de gagner sur tous les tableaux — on a dit résistance, mais on ajoute qu’il faut que ça demeure raisonnable. C’est qu’à mettre aussitôt le mot « éthique », toute lecture strictement positive, c’est-à-dire causale, de l’événement se trouve distordue, en fait empêchée, par rabattement immédiat dans la logique du jugement.

    Or il faut d’abord produire cette lecture positive, et la produire jusqu’au bout, au moins pour s’éviter le ridicule scolastique du jugement éthique suspendu dans les airs. Il se trouve que, là où on nous répète ad nauseam que tout est complexe, cette lecture est non seulement accessible mais tragiquement simple. Elle part de l’hypothèse que, parmi les combattants du Hamas le 7 octobre, il n’y en avait probablement pas un qui n’avait souffert antérieurement l’assassinat par Israël de ses êtres les plus chers, qui n’avait tenu dans ses bras le corps d’un enfant, d’un parent, d’un époux ou d’une épouse aimés, déchiquetés par les balles ou écrasés par les bombes. Que fait un individu qui est passé par là ? Il s’engage. Il s’engage dans une cause plus grande que lui, qui dépasse ses propres mobiles, mais qui s’alimente aussi de ces mobiles. Il s’engage parce qu’avant de vouloir la libération nationale, il a voulu la vengeance. Or la vengeance n’est pas juste, elle n’est pas éthique : elle est la vengeance. Et elle est sanguinaire. Celui qui veut la vengeance est possédé de rage meurtrière.

    En 75 ans, Israël a produit de la rage vengeresse à l’échelle d’un pays entier – et l’on préfère ne pas penser à ce que les événements actuels sont en train d’y ajouter. On comprend assez bien qu’en mettant bout à bout tous ces destins brisés, devenus autant de destins vengeurs, il risque tôt ou tard de s’en suivre des choses terribles. Abominables, possiblement. Et l’on voit au passage, qu’il n’y a aucun besoin d’invoquer de l’éthique pour en être horrifié, ou bien une éthique minimale seulement, du simple respect de toute vie humaine. Car oui, les crimes du 7 octobre nous laissent horrifiés. On se souvient des derniers mots de Kurz dans Au cœur des ténèbres : « horreur, horreur ». Et Conrad ne fait pas de l’éthique.

    Nous savions que, dans l’ordre des opérations intellectuelles, condamner est radicalement hétérogène à comprendre, auquel il fait obstacle la plupart du temps. Mais nous voyons que, à l’intérieur même des sentiments moraux, condamner se distingue d’être horrifié. On a besoin d’un équipement éthique somme toute modique, sans grand appareil normatif du juste et de l’injuste, pour être horrifié. L’éthique n’est nullement indispensable à produire ce qu’elle se croit seule à même de produire : le sentiment d’être horrifié. Ce sentiment ne naît pas d’une réflexion préalable sur le juste et l’injuste. L’horreur n’est pas justifiée ou injustifiée : elle est l’horreur.

    La grammaire de la justification n’est pas seulement superflue ici : elle est une impasse intellectuelle. Alimi écrit à l’adresse de Butler que « la contestation des termes de terrorisme et d’antisémitisme va dans le sens d’une justification politique et morale des actes du 7 octobre ». Tout est faux dans cette phrase, entendre : tout est absurde, rien n’a de sens, tout est construit de travers – et surtout tout est parfaitement scandaleux. Finalement « terrorisme » n’était pas réservé à BHL et Léa Salamé.

    Sans surprise, Alimi cite alors Sartre — qui a « justifié » le septembre noir des JO de 1972. Il aurait dû citer Fanon — que Sartre pourtant a préfacé. Fanon lui ne justifie rien. Il ne fait pas de l’éthique : il fait de la physique décoloniale. Il dit : voilà comment ça va se passer, et voilà pourquoi. En d’autres termes, il est matérialiste. Être matérialiste c’est analyser un paysage de forces, saisir comment elles se déterminent mutuellement, anticiper dans quel sens probable leur résultante pourra emmener, et si cette résultante ne nous plaît pas réfléchir à l’intervention d’une force supplémentaire qui n’était pas dans le paysage de départ mais qui pourrait en changer la dynamique d’ensemble. Voilà ce qu’est être matérialiste.

    Le drame de la pensée éthique c’est qu’elle est indécrottablement idéaliste et individualiste. Alors elle va en appeler à des principes, imaginant qu’ils ont quelque force propre, et puis à l’effort des individus. À leur effort éthique, à leur discernement en matière de juste et d’injuste. Si quelqu’un se sent d’aller donner des recommandations éthiques à Gaza en ce moment, qu’il n’hésite pas à se faire connaître, on le regarde. À défaut de faire le voyage et comme, inévitablement, l’éthique, une fois lâchée, prolifère, Alimi en appelle maintenant à celle « de l’intellectuelle ». Bien sûr, pour sommer l’intellectuelle de ne plus dire « résistance » sans la soumettre à une éthique de la résistance. On pourrait aussi considérer que si, par extraordinaire, de l’éthique pouvait trouver sa place dans la situation présente, elle devrait davantage être laissée à ceux qui y souffrent et s’y battent qu’à ceux qui regardent à distance.

    Mais tout ceci respire tellement l’humanisme bourgeois. C’est un pli, et lui aussi est indécrottable. Alimi reprend de Butler l’idée que « les moyens que nous utilisons reflètent le monde que nous voulons créer », mais pour l’affliger là encore d’un recodage éthique dont elle n’a en fait aucun besoin : on peut s’en donner une compréhension entièrement stratégique et politique.

    Contre la dynamique de la vengeance, il n’y a qu’un moyen et un seul : l’interposition d’un tiers — une institution — capable, elle, de produire de la condamnation, mais juridique, et de la réparation. Voilà, non pas le « principe éthique », mais la force à faire intervenir dans la situation.

    Sous les attendus d’une guerre de libération contre un oppresseur colonial, il y a les forces actives de la vengeance. Ce n’est pas l’invocation de principes éthiques qui pourra les modérer. La vengeance, c’est la réciprocité négative chimiquement pure, et contre la dynamique de la vengeance, il n’y a qu’un moyen et un seul : l’interposition d’un tiers — une institution — capable, elle, de produire de la condamnation, mais juridique, et de la réparation. Voilà, non pas le « principe éthique », mais la force à faire intervenir dans la situation. Or : qui a vu un tiers en Palestine ? Qui a vu de la réparation ? Typiques de toutes les situations coloniales, les arriérés de réparation s’accumulent en longue période, 75 ans en l’occurrence, promettant à l’explosion d’être plus violente à mesure que le temps passe. Et il faudrait que les Palestiniens se dotent d’une « éthique de la résistance » quand ils se soulèvent ? Mais dans quel monde vivent les gens qui peuvent dire des choses pareilles ? Le tiers est aux abonnés absents, et les puissances qui pourraient en tenir lieu ont pris outrageusement parti pour l’oppresseur. Peut-on s’étonner qu’après 75 ans les choses tournent mal, parfois même qu’elles tournent abominables.

    On n’en finit peut-être pas aussi vite. On dira par exemple que vouloir à tout prix sortir l’éthique de l’analyse finit par faire oublier ce dont elle est capable. À l’image de cet homme cruellement endeuillé lors des attentats de 2015 à Paris, qui a trouvé, on ne sait comment, la force d’écrire « Ils n’auront pas ma haine », et que c’est bien là un mouvement éthique, un admirable mouvement de l’âme même. Et c’est vrai, ça l’est. Mais voilà, on ne bâtit pas de la politique sur l’hypothèse de miracles individuels. Au reste, d’événements de cette nature, c’est le corps politique, transcendant aux individus, qui se charge, avec des moyens normalement orthogonaux à la haine et à la miséricorde : les moyens de la justice — non pas de la justice éthique mais de la justice judiciaire. Cette forme d’interposition qui fait tant défaut à Gaza.

    On dira aussi que tout ce propos est incohérent, puisqu’à la fin des fins, il prend parti — donc ne tient pas son registre de positivité jusqu’au bout. C’est vrai : il prend parti. Mais selon aucun argument de justification. On prend parti en regardant laquelle des deux colonnes de torts soufferts est la plus grande. On regarde, et la décision est vite faite. Finalement, c’est simple, simple — et laid — comme une situation coloniale : il y a un oppresseur et il y a un opprimé. D’aucuns soutiennent qu’à propos du 7 octobre toute réflexion devrait partir de « terrorisme ». Non, elle devrait partir de là.

    Frédéric Lordon

    • Fanon lui ne justifie rien. Il ne fait pas de l’éthique : il fait de la physique décoloniale. Il dit : voilà comment ça va se passer, et voilà pourquoi. En d’autres termes, il est matérialiste. Être matérialiste c’est analyser un paysage de forces, saisir comment elles se déterminent mutuellement, anticiper dans quel sens probable leur résultante pourra emmener, et si cette résultante ne nous plaît pas réfléchir à l’intervention d’une force supplémentaire qui n’était pas dans le paysage de départ mais qui pourrait en changer la dynamique d’ensemble. Voilà ce qu’est être matérialiste.

    • Dans mon souvenir ce que Fanon dit c’est que lutte de libération (et non pas tel ou tel individu) a à démonter son surcroît de qualité éthique sur la domination qu’elle combat, en particulier dans l’usage de la violence (ce qui a peu à voir avec la comptabilité des torts de notre économiste de gauche).

  • (Vidéo) FACE À MACRON ET AUX BOURGEOIS, ON FAIT QUOI MAINTENANT ?
    https://www.frustrationmagazine.fr/le-media-on-fait-quoi

    Le Média : “Face à des défaites successives du mouvement social, que faire ? Et maintenant, on fait quoi ? C’est le titre de la très belle édition papier de Frustration, le magazine désormais en ligne de la guerre des classes, comme il se présente lui-même. On fait quoi ? Si l’on en croit l’équipe […]

  • A quoi servent les récits de “transfuges de classe” ?
    https://www.frustrationmagazine.fr/transfuges

    Les “transfuges de classe” sont des personnes qui ont changé de classe sociale au cours de leur vie, le plus souvent entre leur enfance et leur âge adulte. Cela produit en eux des sentiments parfois brutaux, puisque ce déplacement social fait connaître la honte, la culpabilité et met à jour certains mécanismes de reproduction sociale, […]

    • On aimerait parfois davantage que ces transfuges nous parlent du présent, comme le faisait Jack London dans Martin Eden, un roman de transfuge réellement subversif : en effet, son héros, après avoir gravi avec peine les échelons de la bourgeoisie intellectuelle, se retrouve reconnu, adulé, entouré… et fait alors l’expérience de la nullité, de la futilité et de la vacuité de cet univers qu’il avait tant espéré rejoindre. Ce faisant, il dégomme réellement les sources de la légitimité intellectuelle bourgeoise. J’aimerais tant, pour ma part, que les transfuges adulés par la critique littéraire nous parlent de leur situation présente, racontent avec les lunettes hérités de leur passé prolétaire la futilité des remises de prix littéraires, des dîners mondains, des pièces de théâtre, des réseaux artistiques… Cela aiderait davantage les classes laborieuses à s’émanciper de la tutelle bourgeoise qu’une énième description tragique d’une réalité qu’elles vivent au quotidien.

      “Tant que notre triomphe ne sera pas en même temps celui de tous, ayons la chance de ne jamais réussir !”
      Elisée Reclus

      On se doute cependant que ce n’est pas si simple. Car, comme le disait tragiquement Léa Salamé, la bourgeoisie est “accueillante” avec les quelques prolos qu’elle choisit chaque année. Elle les traite bien, les valorise, leur garantit une aisance financière et une reconnaissance sociale. Ce doit être difficile d’y renoncer. C’est pour cette raison qu’au début du XXe siècle, les militants ouvriers étaient très critiques de toute envie “d’élévation sociale”. Devenir chef ou contremaître, dans une usine, c’était très mal vu. On prônait, dans les cercles révolutionnaires, un “refus de parvenir” : “Tant que notre triomphe ne sera pas en même temps celui de tous, ayons la chance de ne jamais réussir !” disait ainsi le militant anarchiste Elisée Reclus. Mais “ne pas réussir”, n’est-ce pas une injonction carrément impossible à formuler auprès de personnes qui vivent au SMIC ou moins, galèrent dans des métiers pénibles et ingrats ? Evidemment. Obtenir des augmentations de salaires, davantage de temps libre, ne plus être sous la coupe de petits chefs agressifs et tatillons sont des revendications parfaitement légitimes : mais alors que la “réussite sociale” s’obtient seul – et parfois au dépend de son entourage de classe, comme le montre bien Edouard Louis dans ses derniers livres – les revendications de ce type se gagnent plus facilement en collectif.

      Abolir les classes plutôt que de changer de classe. Voici un projet littéraire et politique qui charmera nettement moins la bourgeoisie.

  • faisait quoi avant d’arriver là devant nous ?
    -- Son dossier stipule qu’elle attendait la fin du monde.
    -- Non mais encore avant ?
    -- Ah comme métier vous voulez dire ? Elle était sériale killeuse.
    -- Fichtre ! Et euh... elle a eu beaucoup de victimes à son actif ?
    -- À peu près toutes les personnes qu’elle a croisées au cours de sa trop longue vie. Chez chacune elle a tué tout amour, tout rêve, tout espoir et toute illusion.
    -- Pourquoi a-t-elle arrêté ?
    -- Quand on le lui a demandé elle a dit que c’était à cause de la concurrence de tou·te·s ces jeunes qui se lançaient à leur tour dans la sériale killerie. Selon elle les ceusses possédaient certes l’énergie nécessaire et même parfois une technique suffisante mais iels souffraient d’un cruel manque de déontologie contre lequel elle ne pouvait pas lutter. Les gosses de maintenant n’ont plus le goût de la belle ouvrage, iels ne connaissent rien à la beauté et surtout à la gratuité du geste ; de son temps à elle une bonne sériale killeuse devait opérer sans véritable motif, sans appât du gain et surtout sans haine ni discrimination. L’Art pour l’Art. C’est toujours la présence d’un mobile qui rend les assassinats vulgaires. »

    (© Nicole G., bribe de conversation extraite de « Dialogues imaginaires destinés à faire tourner en bourrique Saint Pierre et Miquelon, portiers du Paradis », à paraître euh... jamais.)

  • À quoi servent les musées ? Le cas de l’Écomusée du fier monde - ritimo
    https://www.ritimo.org/A-quoi-servent-les-musees-Le-cas-de-l-Ecomusee-du-fier-monde

    Les musées sont des institutions fort anciennes. Le grand public les connaît surtout pour leurs expositions et aussi, dans une moindre mesure, pour leur fonction de conservation et leurs collections. On pourrait croire qu’ils ont toujours existé et n’ont jamais changé, mais ce n’est pas le cas. Par exemple, le monde des musées a été secoué à compter du début des années 1970 par un vent de critiques et de changements ; ce qu’on a appelé la nouvelle muséologie. Plusieurs les trouvent trop élitistes, trop centrés sur les objets et la délectation (mot qui apparaissait alors dans la définition des musées), trop fermés sur eux-mêmes et pas suffisamment sensibles à la société qui les entourait. Certains muséologues partagent ces critiques. Par exemple, des professionnels des musées sud-américains rédigent La Déclaration de Santiago du Chili, en 1972 et affirment : « ... la prise de conscience par les musées de la situation actuelle (et des différentes solutions qu’on peut envisager pour la régler) est une condition essentielle de leur intégration à la vie de la société ». Le musée n’est plus un temple, ni une tour d’ivoire coupée des réalités qui l’entourent.

    À compter des années 1970, de nouvelles formes muséales apparaissent, souvent différentes selon les cultures et les pays. Cependant, certaines constantes s’affirment de plus en plus : donner un rôle éducatif plus important à l’institution, devenir des agents de démocratisation de la culture et parfois de démocratie culturelle, jouer un rôle social, contribuer au développement de son milieu.

    C’est dans ce contexte de la nouvelle muséologie qu’est imaginé en 1980 un projet original : l’Écomusée du fier monde, à Montréal. Cette institution s’est montrée inventive et novatrice à bien des égards depuis sa création. Le présent texte présentera brièvement son parcours, certains de ses projets et les aspects les plus originaux de sa pratique.

    #musée #art

  • Petite question naïve aux fondateurs / utilisateurs aguerris de #SeenThis :
    Bonjour à toutes et tous, chercheur en écologie & evolution se posant aussi pas mal de questions en socio, éco, politiques, écologie, agronomie, ..., j’ai été « introduis » à SeenThis par mon frère ant1 qui connaissait certains utilisateurs. Bien que postant peu (méa culpa), je trouve cet outils, les membres et les posts extrêmement intéressants et pertinents. Je voudrais proposer à quelques collègues-amis de rejoindre le réseau, et je me demande dans quelle mesure je peux inviter « n’importe qui » (en qui j’ai entièrement confiance qu’il respecte bien l’ « esprit de SeenThis ») à découvrir SeenThis ? Merci, et bon week end (à Montpellier, c’est déjà l’été...et c’est flippant)

    PS pour clarifer : Y a t il autre chose dans l’ « esprit SeenThis » que le respect mutuel, la volonté de transmettre et référencer des informations fiables, et d’avoir des échanges constructifs ?

    • Hello, ni fondateur, ni aguerri mais utilisateur régulier, je dis OUI ! Il me semble qu’élargir la palette ne peut nuire que dans de rares cas et qu’à l’inverse l’absence d’arrivées serait nuisible.

      À propos de l’utilisation de seenthis.
      Si tu avais écrit @ant1 de cette manière il aurait été d’office au courant du fait que tu le cite. Il était aussi possible d’indiquer avec le @ d’autres inscrit.es, par exemple celleux dont, éventuellement, tu souhaitais spécifiquement l’avis.

      Sans qu’il soit nécessaire d’être aguerri, c’est pas mal d’essayer d’utiliser les fonctionnalités du site (je le dis alors que même avec les mots avec # je n’y parviens pas toujours...).
      Je regarde tes seens précédents et constate que tu n’utilise pas ou peu

      citation

      (un des trois « boutons » présents dans la micro barre de menu de chaque seen pendant qu’on l’édite ou le modifie) qui, maquetté autrement, permet de distinguer ce qu’écrit la personne qui poste et ce qu’elle cite, venu d’ailleurs (en général lié à une url elle aussi signalée). C’est plus clair. La citation choisie permet aux lecteurs de décider de cliquer ou non sur l’url, ou, lors de choix adéquats évite de cliquer sur l’url, l’essentiel étant déjà cité. Et cela permet aussi aux lecteurs d’utiliser la traduction automatique pour les citations qui ne sont pas en français (un bouton présent au bas de chaque seen).

      (Je crois qu’@intempestive avait rédigé un bon #tutoriel_seenthis, mais il a disparu avec la cloture de son compte. Si sur @seenthis des présent.e.s l’ont conservé ce serait pas mal de pouvoir le communiquer à qui arrive, qui veut. Perso, je trouverais même pas mal que ce soit reçu d’office par les nouveaux)

    • Prem’s ! Une aventure toute chaude.

      Voilà 6 mois qu’on prévoit de remplacer les balustrades en bois du balcon et des fenêtres. Il y a un mois, l’artisan nous annonce qu’il va passer. Une fois arrivé, la couleur n’est pas conforme, trop claire. Teck au lieu de Chêne foncé. On devient super-pro des nuanciers et des qualités de lasure.

      Pause : on a choisi cet artisan parce qu’il a déjà remplacé des balustrades chez deux de nos voisins...

      Suite : Ce matin, il revient. La couleur est conforme, mais la lasure n’est pas uniformément appliquée. Pire, les tranches sont quasiment blanches par endroit. Il propose d’appliquer la 3ème couche une fois les barres fixées. Il y a du vent, de la poussière, de la pluie annoncée en soirée... Ça ne le dérange pas. Il ajoute même qu’il faudra bien attendre 12 heures avant de s’accouder.

      Fin temporaire : Il est reparti, pour appliquer la 3ème couche en atelier.

      Et si tu insistes, on te raconte l’aventure de la réfection des halls d’entrée le printemps dernier, ou le nouveau placard du couloir il y a 8 ans. Et comme PapiGrizzly a toujours des choses à raconter, on pourra aussi raconter comment des bras cassés ont failli nous faire tomber en burn-out au moment de nous installer dans notre appart’.

    • Bah en règle générale, il ne faut pas être pressé pour les avoir sur un chantier. A tel point qu’on se demande même comment ils font pour « gagner leur vie » vu que les travaux restent longtemps en stand by et donc non facturés.

    • Hum ... et le plombier qui laisse la vanne d’arrivée d’eau du chauffe-eau ouverte lors de sa visite d’entretien annuel obligatoire et que tu te retrouve le week-end avec l’indicateur de pression qui monte et la valve de sécurité qui goutte sur le plan de travail, hein !

    • Pauvres hommes qui ne peuvent plus avoir de servantes ménagères, sexuelles et gestatives enfermées à domicile qu’ils peuvent soumettre et humilier quotidiennement. Ils ne savent plus à quoi ils sont utiles désormais les zomes. C’est dur pour eux de découvrir que les femmes ne sont pas que des vagins ambulants sans cervelles. Ils ne supportent pas cette découverte récente les bichons ca les rend encore plus agressifs et violents qu’ils le sont déjà. Au moins dans ce domaine ils sont infiniment plus performants que les femmes. Laissez les tabasser et violer en paix les pauvres choux sinon ils vont être tout tristes.
      #misogynie #masculinisme #sexisme

    • C’est un article vidéo cumulatif de plusieurs études socio et économiques qu’on a d’ailleurs vu passer une à une ici, sur Seenthis, mais sans se rendre compte d’un tendance générale.
      Ici, l’anomalie qui ressort semble vraie dans les pays ultra-libéraux : Royaume Uni, Etats-Unis et Corée (du sud).
      C’est sociologique... dans le sens de « c’est comme ca ». C’est tragique et ca aura surement des conséquences quand ces générations seront « aux commandes »... peut être un renforcement du masculinisme, ou des trucs crades comme ca... mais l’article, il n’est pas masculiniste.

      Je me suis aussi demandé si ces hommes ne seraient que des Ouin-Ouin qui simulent souffrir, sans se rendre compte que les femmes de leur entourage vivent pires... Comme de bons gros masculinistes justement. Mais les questionnaires semblent avoir cette capacité à faire ressortir des faits sans poser la question directement au risque d’activer le trigger « c’est l’occasion de se plaindre ».

    • Je ne voie pas de lien vers un article seulement une video ou un homme explique que les filles sont cérébralement matures plus jeunes et que leurs meilleurs performances à l’ecole sont en lien à la biologie.

  • a quand même un truc qu’elle apprécie bien dans la vieillesse, c’est l’assez antinomique côté « Kinder Surprise® » : pas un jour, pas une heure sans que se déclenche une nouvelle douleur à collectionner, un étonnant nouveau bruit de fonctionnement, une palpitation un vertige ou un tremblement inattendu, une indéfinissable sensation sur un organe dont on avait jusqu’ici superbement ignoré l’existence. Quand on se réveille le matin, on ne sait jamais sur quoi on va tomber.

    Vous pensiez que les vioques s’enquiquinaient sévère à rester comme ça immobiles durant des plombes ? Pas du tout ! Sur le chemin de la momification leur corps leur fait vivre la plus incroyable des aventures — en tout cas celle qui fait qu’iels relativisent toutes les précédentes.

  • « Fin » des cookies tiers : quelle efficacité pour la vie privée ?
    https://dignilog.com/fct.html

    En avril 2020, Google a annoncé vouloir supprimer les cookies tiers de son navigateur Chrome avec la mise en oeuvre de sa « Privacy Sandbox ». La mise en application de cette décision connaît beaucoup de retard et d’embûches, mais devrait malgré tout se concrétiser vers la fin de cette année. Une fois mise en place, c’est tout un pan de l’Adtech qui va devoir s’adapter. Certaines d’entre elles l’ont soit déjà fait, soit sont en train d’anticiper cette perspective. Beaucoup de commentaires ont été émis sur ces solutions dites « cookiekess », mais toujours sous un même angle d’approche : celui du marché.

    Aussi avons-nous décidé de décrire et apprécier, de notre point de vue cette fois-ci, ces solutions. Mais tout d’abord, un rappel sur ce que sont les cookies tiers et ce à quoi ils servent.

  • Ukraine : au moins deux morts après une attaque massive de missiles et de drones russes
    https://www.connaissancedesenergies.org/afp/ukraine-au-moins-deux-morts-apres-une-attaque-massive-de-mi

    AFP parue le 22 mars 2024 - 08h58

    Au moins deux personnes sont mortes en Ukraine après que la Russie a lancé quelque 90 missiles et 60 drones explosifs contre les infrastructures énergétiques du pays lors d’une attaque massive dans la nuit de jeudi à vendredi.

    (...)

    Soyez assurés que s’il avait été possible d’accuser la Russie de tuer gratuitement et quotidiennement des dizaines de civils ukrainiens, notre agence de presse le ferait.

    Mais non. En fait, on se demande presque si ces dépêches ne sont pas là au contraire pour démontrer combien les Russes sont des gros nuls, incapables d’obtenir quoi que ce soit militairement d’un tant soit peu roboratif.

    (...)

    Vladimir Poutine avait promis précédemment qu’il allait se venger de la multiplication des attaques ukrainiennes ces dernières semaines qui touchent le territoire russe, plus de deux ans après qu’il a ordonné l’invasion de son voisin.

    (...)

    Oui, en effet, c’est ce qu’on ne nous dit pas vraiment, par chez nous. C’est qu’en fait, les Russes ne bombardent pas systématiquement l’Ukraine. Sauf sur la ligne de front, certes. Mais le reste du pays n’est pas un champ de ruines, à la façon dont Gaza est transformée au nom de nos valeurs multimillénaires. Et donc, quand les Ukrainiens décident de s’en prendre aux raffineries, à coup de drones, les russes ripostent. Les russes sont cruels.

    La quincaillerie et les hommes. C’est ce qui fait la différence en temps de guerre. Les idées n’y changent pas grand chose, et entre nous, les idées ne sont pas vraiment en cause dans cette guerre, ni d’un côté, ni de l’autre.

    Les russes ont les deux atouts et ce n’est qu’une question de temps pour que tout le monde l’admette, quand le trou financier côté occidental sera suffisamment grand pour que plus personne ne puisse faire comme si c’était tenable.

    Contrairement aux pertes civiles, les pertes militaires ukrainiennes nous sont... rendues difficiles d’accès, par patriotisme évidemment, pour quelle autre raison sinon ?, mais à priori, c’est effrayant et désespérant.

  • se souvient que de son temps
    Le monde était en noir et blanc :
    Pas moyen pour les enfants
    De voir la vie sur grand écran.

    Aujourd’hui pour leur malheur
    Même la télé est en couleurs :
    Le sang y coule à toutes heures
    -- la Mort aussi est sans pudeur.

  • Soutien des #personnels de l’#Enseignement_supérieur à la #grève dans l’éducation de #Seine-Saint-Denis | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/260324/soutien-des-personnels-de-l-enseignement-superieur-la-greve-dans-l-e

    Soutien des personnels de l’Enseignement supérieur à la grève dans l’éducation de Seine-Saint-Denis
    Depuis cinq semaines, les personnels de l’#Éducation_nationale de Seine-Saint-Denis (93) sont en grève, dans le cadre d’un mouvement intersyndical et appuyés par les parents d’élèves, notamment pour obtenir un plan d’urgence pour les établissements scolaires de leur département. Un #collectif de personnels de l’enseignement supérieur leur apporte un « soutien sans réserve ».