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  • Devoir d’insolence : nique les bobos | Ragemag
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=403

    Un animateur de radio faisait récemment remarquer que les Français était le seul peuple à s’être donné un surnom péjoratif : franchouillard. On ne sait si le fait est vrai, il n’en reste pas moins que l’auto-dénigrement est un trait national de plus en plus accusé. Allez, dites-le, faites un effort, poussez, poussez : "J’ai hoooooonte de la France". Bravo. Bel étron. Il en est tant qui, se pliant au conformisme dominant, préfèrent avoir honte de leur pays qui n’en peut mais, plutôt que d’eux-mêmes. Ce qui serait plus pertinent. Voici un Belge qui n’a pas honte des Français ni de la France, et qui explique pourquoi, en termes posés et articulés. * Devoir d’insolence : nique les bobos Source : http://ragemag.fr/devoir-insolence-... Publié le 11 décembre 2012 | par Galaad Wilgos Le ronflant hebdomadaire de la rebellitude conforme et satisfaite, le dénommé Inrocks, vient de récemment publier une pétition en faveur de Saïd Bouamama et Saïdou de ZEP. Ces derniers ont été attaqués en justice par l’AGRIF, une association d’extrême-droite bornée par un horizon antiraciste assez loufoque qui consiste à attaquer uniquement le racisme anti-blanc ou la « christianophobie ». Ayant déjà perdu plus de cinq procès contre Charlie Hebdo, elle n’en démord néanmoins pas. En cause dans ce cas-ci, une chanson, au titre très fin au demeurant (Nique la France), et au délicat refrain qui suit : « Nique la France et son passé colonialiste, ses odeurs, ses relents et ses réflexes (...)

    #Service_compris

    • À faire du copier-coller rapidement, on se plante (sévère). Que PMO reprenne Ragemag, complaisant avec l’extrême droite de manière récurrente, c’est déjà franchement limite (mais tout le monde peut ne pas suivre ce qu’il s’y publie, ok), mais alors ce papier ? L’article de Basile Lemaire des Inrocks qui suscite l’ire du rédacteur n’en méritait certainement pas tant (je précise le lien vu qu’il ne figure même pas dans la page de PMO ! - il n’y est pas non plus, étrangement, sur l’article d’origine de Ragemag, alors qu’il renvoie à une quinzaine d’autres pages) :
      http://www.lesinrocks.com/2012/11/28/actualite/nique-la-france-un-rappeur-et-un-sociologue-poursuivis-par-une-associati

      Nique la France incarne une expression populaire, spontanée et politique. Qu’on le veuille ou non, elle existe et on l’entend tous les jours dans les quartiers, alors pourquoi ne pas en faire une chanson ?” Saïd Bouamama complète : “Nous voulions comprendre ce que les jeunes veulent dire à travers cette expression. Et ce qu’ils expriment, c’est le sentiment d’être méprisés et insultés. Derrière, (…) il y a une demande d’égalité.”

      La pétition :
      http://petition.lesinrocks.com/devoirdinsolence

      Cette pétition, ou taper sur Les Inrocks à travers une pseudo critique des médias, ou sur cette figure si pratique pour la droite du « bobo », c’est une nouvelle occasion pour Ragemag de dérouler son attaque de l’antiracisme et son patriotisme puant. Le meilleur moment c’est quand l’auteur renvoie le FN et les Inrocks dos à dos :

      Néanmoins, rappelons tout d’abord qu’il est hors de question de s’allier ne serait-ce que temporairement avec les raclures puantes des bidets inondés de l’extrême-droite. (…) Ils confondent patriotisme et nationalisme, on y reviendra. Cela étant dit, il est tout aussi impossible de rester stoïque devant cette catastrophe ambulante de magazine que l’on nomme Inrocks qui, loin de simplement défendre la liberté d’expression, poursuit un agenda idéologique.

      Allez, écoutons donc pour voir cette « chanson rythmée par la haine » (le premier intertitre sur la page de PMO) :
      http://www.dailymotion.com/video/xc08wd_zep-nique-la-france_music

      #antifrance ;)

    • « A force de la niquer, la France, on finira par l’aimer ».
      Le style pamphlétaire est réducteur. Opposer la France des beaufs à la France des bobos est vain. C’est le pouvoir qu’il faut niquer, et pas son pays.
      Ceci dit, le clip me fait rire. Va savoir pourquoi. Sûrement à cause de mon rapport conflictuel à toute autorité.

    • @sombre : « son pays » ? La chanson de ZEP est une critique du racisme d’État partagé (en 2010 au moment de sa sortie) par une large partie de la population (maintenant tout va bien).
      http://www.maxilyrics.com/z.e.p.-nique-la-france-lyrics-8742.html
      Pour aller plus loin, y’a un entretien intéressant sur LMSI :
      http://lmsi.net/Expression-populaire

      Entre les prises de son de manifestation pour la régularisation des sans-papiers, l’accordéon et la mandole, ZEP s’installe au cœur d’un héritage de luttes de classe anti-coloniales. De l’émouvant et rageant poème de Mahmoud Darwich – Inscris ! Je suis arabe – aux magnifiques Palestine, Nique la France et La gueule du patrimoine, ZEP nous fait danser tout en rappelant constamment la nécessité de se battre contre un monde en crise qui réactualise sans cesse les discours racistes et l’idéologie coloniale.

      Ou l’entretien publié en 2009 dans Mouvements qui revient sur le sifflement de la Marseillaise (qui a inspiré la chanson Nique la France) :
      http://www.mouvements.info/Les-bronzes-font-du-ch-ti.html

      Ce qui est sifflé, c’est donc ce que cet hymne véhicule. Alors moi, même si je ne suis pas spécialement porté sur tout ce qui est nation, frontière, hymne, je me demande : pourquoi ne pas changer d’hymne ? Pourquoi ne pas prendre un hymne moins équivoque, qui ne porte pas toute cette histoire de violences faites aux colonisés ? Par exemple, Mouss et Hakim ont chanté le Chant des Partisans, un chant majeur de l’histoire de France, le chant des résistants… Personne ne les a sifflés ! Au contraire, ils étaient applaudis par les jeunes des quartiers. Tu sens bien que cet hymne, la Marseillaise, colle bien à cette France réactionnaire, celle de la droite dure… Et c’est pour ça qu’elle est sifflée.

      Mais il serait plus intéressant de décortiquer l’article de Ragemag pour voir en quoi il pose fondamentalement problème, et quelle est l’idéologie (proche d’Égalité & Réconciliation ?) qui est en train de se diffuser dans la gauche radicale.

    • proche d’Égalité & Réconciliation ?

      J’en ai pas eu l’impression pour l’instant en ayant lu un certain nombre d’article du site.

      Les références : Jean-Claude Michéa en premier lieu, Orwell, Lasch, Weil, etc ensuite. Ceux qui se réclament du socialisme ouvrier (non scientifique).

      Une des introductions du magazine disait :

      La pensée de Jean-Claude Michéa, ainsi que celle de ses auteurs fétiches, George Orwell et Christopher Lasch, constituent le fondement intellectuel de notre magazine. Jean-Claude Michéa a accepté que Ragemag publie quelques extraits d’un texte inédit en France, écrit par lui en janvier 2012 pour présenter sa pensée au grand public espagnol, dans les colonnes du journal El Confidantial.

      http://ragemag.fr/liberalisme-et-decence-ordinaire

      On notera qu’Alain Soral a très rapidement essayé de récupérer la pensée de Michéa, comme il avait essayé de récupérer la pensée de Michel Clouscard (http://seenthis.net/messages/98315). Les deux s’en sont toujours très explicitement détaché.

      Comparer Michéa, proche de Coline Serrau, de Serge Latouche, du MAUSS, etc, à un penseur d’extrême-droite... hum. Un peu lol. Moi-même j’ai un certain nombre de critiques et de remarques ou incohérences à formuler sur ses livres, mais je ne vois pas le rapport avec l’extrême droite.

      Orwell lui-même a théorisé un certain nombre de choses sur le patriotisme populaire : c’était un immonde fasciste patriote puant ? Faut peut-être lire un peu plus en détail avant de faire de l’anti-fascisme de bas étage.

    • Non mais arrêtez quoi, vous avez de la merde dans les yeux et vous ne voyez alors que ce qui pue ?

      J’ai lu les trois articles et les quelques rares (en plus) commentaires qui sont en dessous, et je ne vois toujours pas le rapport. Qu’ils ne soient pas libertaires, ça se voit bien. Mais ils ont le droit d’être républicains, ou patriotes, ou je sais pas quoi, sans se faire traiter de facho-puant-d’extrême-droite.

      Tu vas sur n’importe quel journal de droite ou de gauche (libé, le monde, figaro, etc) et t’as des commentaires merdiques aussi. Mais là en plus dans les 3 liens cités ya... même pas de commentaires « fachos » (lol). Ya même Koma de la Scred Connexion qui intervient ! (un rappeur indépendant connu).

      Je ne connaissais même pas ce magazine avant que @ari fasse ses remarques, ce n’est que là que j’ai fouillé un peu la ligne éditoriale et son contenu. Et je vois toujours pas de preuve de complaisance « avec l’extrême droite ». De décomplaisance avec la gauche ça oui...

    • Bon on arrête de se chamailler, là ? On se croirait à l’UMP (sauf qu’eux, ils ont un dieu commun à adorer : le fric). Alors que nous, on ne voit que ce qui nous divise. C’est pas gagné, hein !
      Ceci dit, je suis comme @rastapopoulos, pas de quoi fouetter un curé (enfin on peut les fouetter même sans raison) dans tout ce que j’ai lu.

    • @thibnton : gauche anti mondialiste et populiste plutôt, non ?

      La droite respectable, c’est celle de Dupont-Aignan, mais elle est presque inexistante. Contrainte, par la mondialisation, à choisir entre le conservatisme et l’argent, la droite a très majoritairement choisi l’argent.

      ou aussi :

      Jean-Luc Mélenchon est dans cette ambiguïté, cette incapacité à se défaire de son habitus « de gauche » pour devenir véritablement socialiste. Sur l’Europe, sur l’euro, sur le peuple, sur les électeurs FN, sur toutes ces problématiques qui pourraient faire du Front de Gauche une véritable alternative socialiste, il bute sur des réflexes bourgeois, « de gauche ». Le gauchisme obtus a un véritable catéchisme, un credo, ils tombent en adoration devant la relique de leurs Saints : « L’Europe, c’est la paix ».

      Sinon, j’ai eu une impression de question toute faite dans ce passage (ou alors A. Scheuer a un grand talent de répartie) :

      Aimeriez-vous entrer au Siècle ?

      Oui, avec un lance-flamme, j’adore les petits-fours.

    • Si pas d’extrême-droite, Ragemag est réactionnaire. Pour moi, c’est déjà trop, dans un contexte où le retour de la réaction, contre révolutionnaire ou pas - il y a plusieurs tendances - fait son chemin, de partout, en se parant du masque de l’irrévérance, de l’ironie, de l’idiosyncrasie. Ils se disent muselés, mais ils sont partout.

    • Entre nous soit dit, c’est donner bien de l’importance à un phénomène qui ne préoccupe pas grand monde (sauf ragemacreac apparemment). Quant à la réaction ou autre contre-révolution (révolution ? mais laquelle ?), elles n’ont pas besoin de Ragemag pour prospérer.
      Ragemag me fait penser au magasine « Actuel » des années 80 : des sales gosses pourris-gâtés et insolents, irrévérencieux et provocateurs, sûrement. Réactionnaires, pas vraiment. Maintenant, si ceux qui les lisent ont une tendance pathologique au racisme, à l’antisémitisme, ou au nationalisme, ils auraient très bien pu faire leur miel d’autres lectures à tendances populistes, ce n’est pas ce qui manque sur le Net.

    • @sombre : on peut définir Ragemag comme une tentative « gramscienne » pour liquider, au sein de la gauche, l’héritage anti-autoritaire de mai 68. Leur sphère d’influence s’élargit peu à peu, comme le montre le fait qu’un certain nombre de cadres du Parti de Gauche les aient rejoints, alors même que la rhétorique de ce parti se « nationalise ». On peut juger ça inintéressant ou s’en préoccuper, chacun jugera.

    • @ari : Le PG surfe sur un vieux fond de souverainisme qui, somme toute, n’est que la partie émergée acceptable du nationalisme. Je ne suis pas surpris que les cadres de ce parti s’exprime sur Ragemag. Maintenant, la définition que tu donnes de Ragemag, je dois humblement avouer que je n’y avais même pas songé car je ne connais pas bien la pensée « gramscienne ».
      @rastapopoulos : J’étais un lecteur d’Actuel dans les années 80, j’avais à peine plus de 20 balais. Et, je suis d’accord avec toi, question investigation, chacun pourrait en prendre de la graine. Maintenant, dans le paysage médiatique « papier » de l’époque, ils ne touchaient que des intellos en rupture avec l’idéologie marxiste de leurs aînés. Et ce contre-pied assez systématique de leur part a pu contribuer à la diffusion des dogmes ultralibéraux, sous couvert d’un modernisme forcené. A leur corps défendant, ils ne furent pas les seuls.

    • Dans la bibliothèque publique de mon trou perdu, Actuel était quand même une fenêtre incroyable sur le monde. Il ne touchait pas que des intellectuels en rupture avec le marxisme. Mais des amateurs de musique, des curieux aussi, des ados comme moi ! Non exempt de critiques, je vous rejoins sur le côté libéral enfant gâté, bien sur, mais il reste un ovni regretté dans le paysage de la presse française. Regretté ne serait-ce que parce que parfait pour taper dessus, il a donné naissance à de bons journalistes, dont certains qui sont régulièrement seenthissés. Mais on s’éloigne un peu de Ragemag, quand même, parce que Actuel c’est aussi les grandes années du multiculti béa, de la soul makossa, de Manu Dibango, Fela et Salif Keita, d’une période ou on pensait encore à des possibles. Un subtil mélange de on-va-y-arriver et de gueule de bois en plomb. Quand antiraciste n’était pas un gros mot mais se dire faciste bien, avant Malik Oussekine et tout ça, les années tonton, beuark, Le Pen à 15%.

    • Le PG surfe sur un vieux fond de souverainisme qui, somme toute, n’est que la partie émergée acceptable du nationalisme.

      C’est d’ailleurs bien leur inscription dans ce cadre précurseur de la xénophobie et du racisme qui leur interdira éternellement de devenir quoi que ce soit d’autre qu’un alibi de la gauche toute aussi nationaliste, mais respectable.