• l’histgeobox: Loca Virosque Cano (13). The Pogues «Dirty Old town», 1985.
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    Cette vieille ville sale de Salford pourrait aussi bien être Essen, le Creusot ou Belfast. Elle nous plonge au cœur du processus d’industrialisation qui transforme l’Europe au début du XIX siècle puis l’Amérique du Nord. Ce grand bouleversement économique va très largement rebattre les cartes de l’organisation des rapports sociaux, remodelant aussi profondément la morphologie urbaine et les rapports villes-campagnes.

    L’identité ici forgée fut fortement ébranlée au siècle suivant par le déclin des activités de l’industrie. Mais Salford, dans l’ombre de Manchester, sait faire contre mauvaise fortune bon son et si l’économie ne porte pas les deux villes sœurs vers le renouveau, la culture populaire y reste vivace et constitutive d’un instinct de survie. A Salford ou à Manchester, là où les usines ferment, la scène musicale fait de la résistance. Une des plus riche et indomptable d’Angleterre.

    Aujourd’hui Manchester est la seconde aire urbaine du pays (Au recensement de 2011, le Grand Manchester avec ses 9 communes ratachées regroupe 2 682 500 habitants, dont 503 000 pour Manchester), et son passé industriel est toujours présent dans le paysage. Salford, quant à elle, intégrée au Grand Manchester, s’est transformée en un pôle tertiaire ultra moderne. Les deux villes, séparées par l’Irwell, réinventent sans arrêt leurs patrimoines architectural, industriel et musical. La régénération urbaine qui les touche n’est pourtant pas synonyme de changement pour tous en ces temps de crise durant lesquels se creusent les inégalités sociales. Si la population de Salford s’est accrue de presque 8%(2) en 10 ans attestant de l’attractivité de la ville celle ci fut aussi, durant l’été 2011 l’un des théâtres les plus actifs des grandes émeutes urbaines qui ébranlèrent l’Angleterre. Il n’est donc pas si simple de ne plus être une « Dirty old town ».