Monolecte đŸ˜·đŸ€Ź

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • Les 400 culs : Ai-je tort de me taire quand on m’appelle « salope » ?
    â–șhttp://sexes.blogs.liberation.fr/agnes_giard/2013/03/ai-je-tort-de-me-taire-quand-on-mappelle-salope.html

    Il est certain que beaucoup de femmes s’auto-conditionnent Ă  ĂȘtre victimes. Or il semble que cette attitude « sur la dĂ©fensive » donne aux agresseurs un fort sentiment d’impunitĂ© (4). En d’autres termes : on encourage les agresseurs en leur laissant le terrain libre. Plus on recule, plus ils avancent. « Mieux vaut faire front » affirment un nombre croissant de militantes, qui misent sur l’effet de surprise : les agresseurs ne s’attendent pas forcĂ©ment Ă  une rĂ©action. Dans un petit livre intitulĂ© Non, c’est non. Petit manuel d’auto-dĂ©fense Ă  l’usage de toutes les femmes qui en ont marre de se faire emmerder sans rien dire, IrĂšne Zeilinger affirme : « la dĂ©fense physique utilisĂ©e Ă  bon escient est couronnĂ©e de succĂšs dans 90% des cas. » S’appuyant sur les trĂšs rares Ă©tudes menĂ©es sur le sujet, elle affirme Ă©galement qu’« ignorer le harcĂšlement ou y rĂ©agir avec humour est l’attitude qui marche le moins bien, ET, dans 10% des cas, elle aggrave encore l’agression. » Fondatrice, il y a plus de dix ans Ă  Bruxelles de l’association d’autodĂ©fense Garance, IrĂšne Zeilinger fait figure de pionniĂšre dans le domaine. S’il faut en croire ses observations, les femmes qui se dĂ©fendent le mieux en gĂ©nĂ©ral sont celles qui « enfants, avaient Ă©tĂ© encouragĂ©es par leurs parents Ă  ne pas se laisser faire. » Ça sonne presque comme une Ă©vidence : les filles qui s’écrasent
 se font Ă©craser.

    • je ne sais pas qui sont les sociologues qui ont pondu cette rĂ©ponse qui incrimine les femmes. En ce moment je but vraiment sur le mot « victime » et le verbe « victimiser ». Sur le blog de La_marquise dont tu avait donnĂ© le lien.
      ▻http://seenthis.net/messages/118086

      Un visiteur lui dit « vous n’avez donc pas rĂ©agi en victime » pour l’encourager Ă  ne pas culpabilisĂ©. un autre commentateur rĂ©pond Ă  ce message par « Tu n’as pas eu tort, tu n’as pas Ă©tĂ© faible, tu as fait ce qu’il fallait faire. »

      L’idĂ©e qu’il y a des comportement de victime, des conditionnements et parfois auto-conditionnement ! o.O m’interroge.
      La victime c’est comme un statu mystique. Surtout selon de quoi on est victime (les victimes de panne de rĂ©veil sont peu stigmatisiĂ© par rapport aux victimes de viol). A lire les commentateurs que j’ai pris, il y a des gens pour croire que les victimes ont tord, se trompent, sont faibles, s’auto-machin dans un rĂŽle. Etre victime c’est comme un stygmate, une salissure, un truc qu’on a pas le droit de revendiquĂ©, une honte. J’y voie encore un moyen de faire taire et enfoncer les groupes discriminĂ©s.

      Je pense aussi à un article que tu as posté ici,
      ▻http://seenthis.net/messages/121587

      l’article me plaisait assez, mais la phrase finale ne m’a pas plu du tout.

      C’est pourquoi elle supportait mal le 8 mars, JournĂ©e de la femme comme disent les machos, JournĂ©e internationale des droits des femmes, comme disent les autres, mais le rĂ©sultat est le mĂȘme : un acte de compassion , comme toutes les journĂ©es internationales de quelque chose, qui focalisent un jour sur un sujet nĂ©gligĂ© les 364 jours suivants. La moitiĂ© de l’humanitĂ© mĂ©rite mieux que ce confinement dans un rĂŽle de victime.

      Je comprend ce qu’elle veut dire, mais l’idĂ©e de rĂŽle de victime me heurte. Les femmes sont bien victimes de discriminations, par exemple le harcĂšlement de rue, il faut bien reconnaitre et utiliser le mot victime. C’est pas une honte ou une faute d’ĂȘtre victime, ca ne se mĂ©rite pas, c’est pas une faiblesse ni un rĂŽle. Ca correspond Ă  un vecu et un vecu qui nĂ©cessite une reconnaissance pour pouvoir combattu. Par exemple en portant Ă  la connaissance du grand publique le problĂšme du harcĂšlement de rue et les tĂ©moignage des victimes on se donne les moyens de chercher des solutions et de peut ĂȘtre en trouvĂ©. Celles proposĂ© par les sociologues de l’article de 400culs me pose problĂšme car elles s’adressent uniquement aux femmes en leur faisant porter la responsabilitĂ© du harcĂšlement par auto-persuasion ! un comble tout de mĂȘme.

      Pour revenir Ă  victime, ca m’évoque la proie. Comme on valorise globalement la prĂ©dation sous toutes ses formes, ĂȘtre une proie (un rĂŽle de victime) ca le fait pas.

      Bon je vais digĂ©rĂ© encor je pense que je reste encore loin de ce qui me pose problĂšme avec l’usage courant du mot « victime », mĂȘme par certaines fĂ©ministes. Je flood dĂ©solĂ© je suis en pleine crise de @seenThis_addiction va falloir que je me remette au dessin un de ces 4, ca fera des vacances aux SeenThis_eurEs ^^

      #victime #victimes #victimisation

    • J’ai l’impression que ton impression vient de l’impression (commune ? du langage courant ?) qu’une victime est forcĂ©ment passive.

      En vrai le statut (car effectivement c’est un statut, cĂ d un truc dĂ©fini par une loi suivant des conditions, et non un rĂŽle) de victime est gĂ©nĂ©ralement dĂ» Ă  un fait externe : quelqu’un ou quelque chose nous attaque, et que l’on se dĂ©fende ou pas on est de toute façon victime. C’est cette chose externe qui dĂ©finit le fait qu’on est victime, et non notre propre comportement.

      Autrement dit, tous les endroits oĂč le mot « victime » te gĂȘne, il faudrait peut-ĂȘtre entendre « victime passive », ce qui serait plus comprĂ©hensible.

      AprĂšs il y a peut-ĂȘtre aussi une boucle qui fait qu’une personne passive est plus rapidement repĂ©rĂ©e par les agresseurs et que du coup le fait qu’elle soit « habituellement » ou « souvent » une victime fait que par la suite elle est plus souvent victime de nouveau : ce qui, lĂ , en ferait un « rĂŽle » permanent. À mon avis c’est marginal dans les explications systĂ©miques sur le sexisme et je ne vois pas comment ça peut se quantifier. Mais cette croyance est peut-ĂȘtre l’explication du fait que « victime » a fini par remplacer « victime passive » dans le langage ? Si une majoritĂ© de victimes ne se dĂ©fend pas (= reste passive) alors on finit par confondre le fait d’ĂȘtre victime et le fait d’ĂȘtre passif-ve ?

    • Tiens c’est Ă©tonnant @mad_meg, parce qu’hier, j’avais des rĂ©ticences, que j’ai jugĂ©es bizarres, Ă  Ă©crire le mot « victimes », merci de faire ressurgir la question !

      ▻http://seenthis.net/messages/122483#message122584

      Il est de plus en plus Ă©vident qu’arriver Ă  apprĂ©hender la violence de l’exclusion des femmes est difficile lorsqu’on occupe la place des dominants. Il n’y a donc que les victimes qui soient encore en mesure de gueuler plus fort qui puissent faire prendre conscience du problĂšme


      Comme le monde ne marche pas idĂ©alement, Ă  un moment il faut savoir dĂ©noncer les violences et les systĂšmes de dominations avec des mots justes. Mais la morale et ses mĂ©dias s’en mĂȘlent, relayant le discours dominant des dominants : il faut subir sans se plaindre, et surtout ne pas « faire la victime ». Genre : affabulation de la victime, ou pire : victimisation. La langue française est sournoise, car on peut ĂȘtre (ou avoir Ă©tĂ©) victime sans ĂȘtre victime. La victime peut ĂȘtre une personne qui dĂ©nonce un Ă©tat de fait pour que celui-ci soit reconnu et change. Mais ĂȘtre ou avoir Ă©tĂ© victime ne signifie pas pour autant s’y complaire ou ĂȘtre masochiste.

      Edit : je vire la derniĂšre phrase sur les bourreaux,
      et je vois seulement que @rastapopoulos a postĂ© !

    • Pour moi la victimisation c’est une usurpation ou une conservation abusive du statut de victime.
      Dans le cas d’une agression il n’y a pas de victimisation, il y a forcĂ©ment une victime. Qu’on se dĂ©fende ou non, on reste victime d’une agression.
      Le fait de subir ou non l’agression sans rĂ©agir n’est pas une victimisation, mais une rĂ©signation, une soumission. C’est effectivement trĂšs grave.

      La victimisation, moi je la pourfends Ă  longueur de temps, en gĂ©nĂ©ral sur les sujets sociaux ou autre, car les mecs ne sont pas les derniers pour s’y adonner, d’ailleurs on pourrait les appeler les #chouineurs : Depardieu, Sarko, RibĂ©ry, les patrons opprimĂ©s par les charges sociales, les entrepreneurs pigeons, les motards en colĂšres, les association d’automobilistes... j’en passe et des meilleures. La victimisation, c’est une façon de manipuler, par chantage Ă©motionnel, souvent pour Ă©luder sa culpabilitĂ© par inversion des rĂŽles d’ailleurs, ou pour obtenir son impunitĂ©. Bref en France c’est un sport national, pour ne pas assumer ses responsabilitĂ©s et se dĂ©fausser sur les autres..

      La victimisation qui peut m’agacer sur les thĂ©matiques sexistes, c’est la course Ă  l’échalote qui semble s’opĂ©rer entre les genres pour savoir qui est le plus Ă  plaindre On peut voir rĂ©guliĂšrement ce phĂ©nomĂšne chez la blogueuse Elfe qui sort les griffes dĂšs qu’elle voit un mec se plaindre, comme si ça menaçait le statut de victimes des femmes, comme si c’était une offensive sournoise et dĂ©guisĂ©e du patriarcat. Je lui ai dĂ©jĂ  dit, et c’est dommage car ça pollue des rĂ©flexions toujours trĂšs intĂ©ressantes, comme ici
      â–șhttp://lesquestionscomposent.fr/non-les-hommes-navortent-pas

      Edit je rĂ©pondais Ă  @mad_meg et du coup ça se superpose avec les rĂ©ponses de @touti et @rastapopoulos, mais ça reste complĂ©mentaire :-)

    • @RastaPopoulos
      non je ne croi pas que ca soit la question de la passivitĂ© qui me chiffonne. Que les victimes soient passives ou actives c’est secondaire, cad que ca change pas le fait que les deux soient victime. La victime passive est quant mĂȘme beaucoup dĂ©valorisĂ© dans cette opposition. J’aime pas trop ce distingo, ca fait comme si il y avait de bonnes et mauvaises victimes.

      Quant je pensait Ă  la question de la prĂ©dation, c’est que socialement je pense qu’on valorise plutĂŽt les comportements dominants, en particulier chez les hommes puisque c’est dans une culture patriarcale, ceux qui doivent savoir dominĂ©. Comme c’est la culture valorisĂ©, il n’y a pas que les groupe dominants qui sont baignĂ© dans ces valeurs, et qui rejettent tout ce qui ressemble de prĂšs ou de loin Ă  une proie (ou une victime). J’ai l’impression que c’est un truc inconscient qui transpire dans ce genre de phrases qui me font tiquer.

    • Sans Ă©ducation, l’humain(e) est une bĂȘte. Hop. C’est rĂ©glĂ©. Plus qu’à Ă©duquer la planĂšte entiĂšre. Pas d’autre solution. A part la charia, les mains et les ... coupĂ©s... et les castrations chimiques, Ă  coup de millions d’ĂȘtres humains derriĂšre des barreaux de cages Ă  peine bonnes pour les animaux.

      Ce qui m’interroge, ce sont les faits divers de viols qui sortent en Inde. Y-en-avait-il « avant » ? Ou est-ce l’occidentalisation Ă  outrance de l’économie, la globalisation, pour ĂȘtre plus neutre, qui a fait son effet « positif » ?

    • L’éducation, oui, mais Ă  quoi ? On vit dans un systĂšme prĂ©dateur qui glorifie les comportements prĂ©dateurs et effectivement, dans ce systĂšme, on explique en permanence Ă  tout le monde que la femme est une proie potentielle de par sa simple existence. Donc, on la crĂ©e, on la pense et on l’élĂšve comme victime en puissance. La construction sociale des femmes les poussent Ă  adopter des comportements qui sont de nature Ă  dĂ©clencher la rĂ©ponse de prĂ©dation. Celles qui refusent ce conditionnement deviennent, quelque part, des bonus tracks, celles qu’on va remettre Ă  leur place parce qu’elles refusent le couvre-feu, la burka sociale, etc.

      Je ne pense pas que le propos de l’article soit de dire que ce sont les femmes qui attirent les agresseurs en se comportant en victimes, mais bien que le corps social tout entier leur impose la reprĂ©sentation sociale de victimes en puissance, ce qui, effectivement, induit des comportements de peur, lesquels dĂ©clenchent effectivement plus facilement la domination et l’agression. C’est une construction sociale, tant des hommes (dont on valorise la force, l’agressivitĂ©, la capacitĂ© Ă  imposer leur volontĂ©, Ă  se servir) que des femmes (limitĂ©es Ă  leur fragilitĂ©, leur vulnĂ©rabilitĂ© et qu’on Ă©duque surtout pas Ă  se dĂ©fendre quand bien mĂȘme on admet qu’elles sont en position privilĂ©giĂ©e d’ĂȘtre attaquĂ©es).

      D’ailleurs, l’article souligne le point important : Ă  savoir que 90% des agressions sont le fait de proches, Ă  la maison, alors qu’on inculque aux femmes la peur de l’inconnu et de l’extĂ©rieur. ConsidĂ©rant cette rĂ©alitĂ©, les femmes devraient avoir bien plus peur de rentrer chez elles que d’en sortir, sans compter qu’en rĂ©alitĂ©, la longueur de la jupe n’a pas grand chose Ă  voir avec le dĂ©clenchement du viol.

    • @touti
      Oui, comme pour les sociologues de l’article de 400culs, on retourne la faute sur les victimes. Aux hommes on ne donne pas les moyens de modifier leurs comportement, on demande seulement aux femmes de devenir plus agressives (empowerment, self-defense, auto-persuasion). Je pense qu’il y aurait tout une communication Ă  faire sur l’importance de l’espace publique, les enjeux territoriaux et symboliques qui sont impliquĂ© dans ces histoires de rue. Pas facil Ă  faire passĂ© auprĂšs du grand public !

      @petit_ecran_de_fumee
      le problĂšme c’est que c’est Ă  gĂ©omĂ©trie variable « la victimisation », tout le monde utilise ce mot Ă  l’avenant selon des critĂšres trĂšs variables, comme « bobo », « politiquement correcte » ou « geek » pour les exemples qui me viennent Ă  l’esprit. Du coup j’évite si possible ce genre de mots, ou je les utilise selon le sens que je prĂ©sume chez mon interlocuteurE, ou je prend la peine de faire une parenthĂšse pour expliquer le mot si besoin.
      Pour l’exemple de l’Elfe, son point de vue se discute. Elle a Ă©tĂ© assaillie de « poires » et de « mansplanneurs » je comprend son overdose, j’aurais pĂ©tĂ© les plombs vite fait avec le genre de trolls qu’elle a rĂ©coltĂ© :p
      Pas chez l’Elfe puisqu’elle a rĂ©glĂ© le problĂšme, mais dans les espaces non-fĂ©ministes du web, quant on aborde un sujet sur l’oppression des femmes, une hodre de commentaires masculins viennent parler des souffrances masculines. Ca me fait parfois l’effet d’un flot de commentaires sur le racisme anti-blanc lorsqu’on parle de la discrimination sur les contrĂŽles de papiers, l’accĂšs au logement ou Ă  l’emploi. C’est Ă  dire qu’il n’y a pas symĂ©trie dans l’oppression. MĂȘme si les hommes souffrent aussi du patriarcat, c’est dans une moindre mesure. C’est de toute façon les effets du patriarcat que combattent les fĂ©ministes dont ils se plaignent ces hommes. Ce ne sont pas les masculinistes, ni les sexistes qui rĂ©clament des congres parentaux pour les pĂšres, ni qui demandent et informent sur la contraception masculine, ni qui rĂ©flĂ©chissent sur les questions du viol et de la violence, ce sont les fĂ©ministes.

    • @monolecte
      L’article se distance un peu du point de vue des sociologues. Je suis partie un peu hors sujet de ton article, c’est que le harcelement de rue m’a fait pensĂ© au tĂ©moignage de La_marquise et Ă  mes questionnements qui vont avec. Je suis entiĂšrement d’accord avec ce que tu dit sur les agressions et la culture prĂ©datrice.

      Pour l’espace publique c’est le domaine ou les femmes ne doivent pas allĂ©. Leur place est Ă  la maison ou se trouve leur prĂ©dateur personnel... la machine patriarcale est bien huilĂ©. On est pas des dĂ©butants en prĂ©dation.

      @BigGrizzly
      ÉduquĂ© ou pas on reste des bĂȘtes, et y a des bĂȘtes qui se tiennent mieu que nous, et cela sans Ă©ducation. Enfin je suis d’accord sur l’idĂ©e d’éducation, pas trop sur tes propositions concrĂštes ;)

      Pour l’Inde, dans la tradition c’est pas des amis des femmes, le brulage de veuve-vive sur le dĂ©funt mari ca me laisse songeuse. Les dotes, les castes, c’est des traditions qui craignent. Je pense que plusieurs facteurs sont en jeu. D’une le fait que le viol soit reconnu et signalĂ© par des plaintes. L’émergence d’une classe moyenne et d’un plus grand accĂšs Ă  l’éducation des femmes, sont je pense impliquĂ© ici. D’autre part, la culture tres patriarcale qui dĂ©valorise les femmes au point de les avortĂ©s (tu doit ĂȘtre au courrant du ratio H/F dans ce pays). Le phĂ©nomĂšne du droit-aquis-lĂ©sĂ© entre en jeu aussi pour expliquer le comportement des violeurs
      c’est expliquĂ© ici â–șhttp://seenthis.net/messages/104808
      cad que le manque de femmes doit aggravĂ© ce sentiment de frustration des hommes qui pensent qu’on leur doit des femmes (dans la culture patriarcale les femmes sont des attributs de la rĂ©ussite masculine). D’ou le sentiment de haine vis Ă  vis de ce qu’on ne peut avoir, ici les femmes objectivĂ© par la culture patriarcale. Sinon c’est les mĂȘmes phĂ©nomĂšnes que ce qu’explique @monolecte

    • oui c’est la mĂȘme idĂ©e pour le « droit au sexe ».
      Un autre exemple
      Il y a quelques annĂ©es j’ai lu des articles relatant des meurtres commis par des hommes de 30 Ă  40 ans au couteau dans les Ă©coles maternelles chinoises et qui s’en prenaient aux enfants.

      j’ai trouvĂ© celui ci qui fait un inventaire, mais je suis pas d’accord avec leur idĂ©e de « copycat »
      ▻http://www.parismatch.com/Actu-Match/Monde/Actu/Chine.-Une-nouvelle-attaque-dans-une-ecole-452330

      Je n’ai pas revu de tels faits divers, je ne sais pas si la presse occidentale s’en est dĂ©tournĂ© ou si le phĂ©nomĂšne a disparu en Chine, ou si le PCC cache le problĂšme. J’avais lu un article qui expliquait que ces hommes s’en prenait aux enfants car ils Ă©taient le symbole de la rĂ©ussite chinoise. La politique de l’enfant unique a rendu l’enfant trĂšs convoitĂ©. Dans ces cas lĂ  c’est l’enfant qui est objectivĂ© et qui est la cible qui cristallise la haine de certains hommes. Je trouve ceci assez ressemblant au concept de « droit aquis lĂ©sĂ© ».

      Dans un registre diffĂ©rent et moins sanglant, lorsque des quotas sont mise en place, pour la paritĂ© f/h ou raciale aux USA, ceux qui se disent lĂ©sĂ© de « leur place » par ces quotas expriment leur sentiments de droit aquis lĂ©sĂ©.
      Le personnage de « poire » qu’a dĂ©crit l’Elfe est aussi dans ce sentiment. Il a Ă©tĂ© gentil avec les filles, il a droit aux filles. Sa frustration lĂ©gitime pour lui sa misogynie ou/et son sexisme.

    • Il me semble qu’un comportement de « rĂ©sistance » est le plus adaptĂ©, et sans doute celui auquel on doit Ă©duquer. Je sors si j’ai envie de sortir, je rentre Ă  l’heure que je veux, se faire agresser, risquer d’ĂȘtre violĂ©e est en effet un risque que je peux prendre consciemment (cf KKT, Virgine Despentes). Le prendre pour soi, mais aussi pour les autres, il n’est pas tolĂ©rable de se laisser imposer un couvre-feu, braver le risque est un pas vers un monde oĂč ce risque n’existe plus. Etre armĂ©e (apprendre Ă  se dĂ©fendre), attentive et solidaire. Se reconnaĂźtre victime, oui sans honte, pour que soit reconnues, et changĂ©es, les attitudes coupables, mais pas plus, ne pas s’enfermer dans un statut dĂ©fini et imposĂ©.

    • @mad_meg

      – je suis d’accord pour ne pas faire porter aux femmes la responsabilitĂ© de leur vulnĂ©rabilitĂ© et donc de leur malheur au motif qu’elles accepteraient implicitement de jouer le rĂŽle de la proie quand elles se font agresser sans se dĂ©fendre, ce que peuvent sous-entendre certaines apologies du self-defense fĂ©minin. Bien vu.
      – je suis d’accord sur la culture de prĂ©dation qu’on entretient (et ce n’est pas un hasard si c’est devenu la clĂ© de voĂ»te de notre systĂšme Ă©conomique : consommation et concurrence ça converge vers la tentation de consommer son prochain, surtout si c’est une prochaine, avec l’idĂ©e que la volontĂ© permet d’arriver Ă  ses fins, d’autant que dans notre bonne tradition capitaliste virile, une volontĂ© forte et aveugle Ă  celle des autres est louĂ©e comme un gage de performance) ,
      – je suis d’accord pour dire que nous dĂ©veloppons un Ă©tat d’esprit de « petit propriĂ©taire » avec le corps des femmes qui nous rend revendicatifs voir agressifs quand on se sent lĂ©sĂ© par rapport Ă  un « plan d’investissement » annoncĂ© comme la norme.

      Pour autant je suis gĂȘnĂ© quand on fait un portrait de Poire en expliquant que tous les travers de son comportement sont liĂ©s Ă  son genre, que c’est Ă  cause de sa pensĂ©e masculine qu’il est malheureux, que le fait qu’il soit frustrĂ© par la non concrĂ©tisation de son dĂ©sir rĂ©vĂšle que c’est en fait un prĂ©dateur qui se considĂ©rait propriĂ©taire du corps de Prune. Je n’ai pas l’histoire en tĂȘte mais autant que je me souvienne il n’a pas violĂ© Prune, il ne l’a pas menacĂ©e, intimidĂ©e ou agressĂ©e. Il a juste Ă©tĂ© haineux et a sans doute tenter de faire du chantage Ă©motionnel, de faire culpabiliser celle qui est passĂ© du statut d’objet de dĂ©sir Ă  celui de cause de sa souffrance. Si en plus il Ă©tait con, il a surement usĂ© d’insultes misogynes. Mais est-il fondamentalement misogyne Ă  la base ? L’est-il devenu ? Je n’en suis pas sĂ»r.
      Moi j’y vois de l’immaturitĂ© sentimentale dont je conteste l’exclusivitĂ© masculine. L’aigreur ou les caprices infantiles ne me semblent pas ĂȘtre des phĂ©nomĂšnes sexuĂ©s.
      La seule agression qu’il ait commis contre Prune, c’est, je crois, de l’avoir fait culpabiliser. C’est l’idĂ©e qu’il veuille faire d’elle un bourreau, alors qu’elle s’est toujours considĂ©rĂ©e du cĂŽtĂ© des victimes, qui fait trĂšs mal Ă  Prune. D’oĂč l’argumentaire extraordinaire patiemment reconstituĂ© par Elfe pour montrer qu’il y a supercherie, qu’elle est la vraie victime, puisque lui c’est un garçon et elle une fille. Moi je le vois ici, cet Ă©cueil de victimisation dont je parlais.
      C’est trĂšs dĂ©sagrĂ©able de culpabiliser, surtout quand on se sent injustement mis en cause (Prune ne peut en effet se voir reprocher d’éconduire Poire) mais ce type d’agression n’est pas sexiste pour moi, je dirais mĂȘme que c’est trop subtil pour ĂȘtre une arme masculine..

      VoilĂ , je ne veux pas polĂ©miquer pour polĂ©miquer, j’essaie de partager l’état de mes rĂ©flexions sur la question de la victimisation :-)
      Désolé si ça floode, ça ne me semble pas trop HS en tous cas..

    • Je trouve aussi que le formule de @berenice est trĂšs juste. Je manque souvent de pragmatisme et l’idĂ©e d’un comportement adaptĂ©, ici la rĂ©sistance est la façon la plus efficace Ă  court terme pour remĂ©dier au problĂšme.

      Pour « poire » j’ai pas en tĂȘte le dĂ©tail de l’histoire non plus, qu’il soit fondamentalement misogyne ca me semble pas ĂȘtre le problĂšme. Mais quant tu parle de caprices infantile ou d’aigreur, c’est bien que poire se sent lĂ©sĂ© de quelquechose qu’il pense qu’on lui doit. Le quelquechose en l’occurence c’est une personne, or il convoite cette personne comme si c’était une chose, en prime la personne chosifiĂ© est une femme, d’ou l’analyse sous le biais du genre. Le droit aquis lĂ©sĂ© n’est pas forcement un concept utile en fĂ©minisme, ca peut expliquer des attitudes oppressives contre les enfants, les noirs, les handicapĂ©s ou tout groupe discriminĂ©.

    • Oui, @berenice, je suis d’accord Ă  ne pas se laisser enfermer par des prĂ©jugĂ©s et Ă  rĂ©sister aux agressions en Ă©vacuant l’idĂ©e qu’une femme est une proie potentielle, une future victime, mais.

      Dans l’espace public la nuit en france, en italie, en espagne, au portugal, si tu es une jeune femme seule, tu es une proie potentielle et tu dois penser Ă  Ă©tablir des stratĂ©gies pour Ă©chapper aux diverses agressions dont tu feras inĂ©vitablement l’objet. Si tu n’as pas intĂ©grĂ© cela, Ă©vite de sortir la nuit, c’est une saloperie de rĂ©alitĂ© mais ç’en est une ! AprĂšs c’est super pĂ©nible d’ĂȘtre sans cesse Ă  faire attention, sur le qui-vive, les femmes sont les victimes de cet Ă©tat de fait pourri mais ce n’est pas victimiser que de le savoir.

      Si on en revient Ă  l’article « L’espace urbain est mixte
 Jusqu’à ce que la nuit tombe. »
      Que cela soit imaginaire ou rĂ©el, la sociĂ©tĂ© de l’#insĂ©curitĂ© marche de front avec le capitalisme libĂ©ral en faisant de chacun une proie, une victime potentielle, en instillant cette peur de l’autre, homme ou femme.

      Il n’y a pas, comme les mĂ©dias essaient de le faire croire, une rĂ©elle escalade des agressions dans l’espace public, l’exacerbation du « sentiment d’insĂ©curitĂ© » est une machine de guerre politique trĂšs bien rodĂ©e sans rien de naturel ou de logique. L’état policier qui protĂšge les nantis, sait crĂ©er les peurs qui permettent d’établir lĂ©gitimement toujours plus de contrĂŽles qui durcissent ainsi les conditions de vie sans qu’il ait possibilitĂ© de rĂ©sistance. La boucle est lĂ . On en perd toute solidaritĂ©, le chacun pour soi trĂŽne et l’autre est Ă  consommer.

      Le retour de la morale Ă  papa qui se met alors en place sait tout Ă  fait nommer les boucs Ă©missaires : les faibles, les pauvres, les transgenres, les immigrĂ©s, mais surtout les femmes.
      Oui, pour de multiples raisons, dans cette sociĂ©tĂ© de violence, les femmes sont les faibles, tiens un faible ? pof, Ă  soumettre. Est-ce absolument utile de tenter de redĂ©finir individuellement ce statut, parfois au risque de sa vie ? si la femme sert toujours d’exutoire aux hommes il n’y va pas de sa responsabilitĂ© Ă  elle. Ce n’est pas la victime qui dĂ©cide quand elle l’est ou pas, ce n’est pas la victime qui fait son bourreau. Il y a une responsabilitĂ© commune, politique, Ă  assumer ensemble. Avec 80% d’hommes Ă  l’assemblĂ©e en france dont si peu viennent de milieu ouvrier, les prioritĂ©s ne vont pas vers une amĂ©lioration des conditions de vie !! et certainement pas de calmer les peurs (des femmes) Ă  sortir la nuit seules en mettant en place une Ă©ducation Ă©galitaire, des formations fĂ©ministes pour les garçons, ou tout bĂȘtement une sociĂ©tĂ© plus juste (pff quelle idĂ©e).
      Et puis, armer toutes les femmes qui veulent sortir tranquilles la nuit, ça va vraiment ĂȘtre un peu trash Ă  Bordeaux les quais le matin !

      A Berlin, les femmes peuvent se baigner seules sans se faire agresser, parce que politiquement les choix ont Ă©tĂ© fait, elles sont protĂ©gĂ©es de maniĂšre Ă  leur permettre d’ĂȘtre nues si elles le veulent. En france, elles se prennent un PV pour incitation au viol ou racolage passif et on leur demande de se rhabiller.
      Il faut que ça change, mais surement pas aux risques et pĂ©rils des femmes, ni par la persuasion individuelle « je ne suis pas une victime, je ne suis pas une victime ».