• En Syrie, armes à double tranchant - « C’est comme si la France, en 1992, avait décidé unilatéralement d’armer le GIA (Groupe islamique armé) et le FIS (Front islamique du salut) algériens. » (Philippe Leymarie - Blog diplo)

    Article très intéressant.

    En livrant des armes directement aux Syriens, non seulement la France alimentera la guerre civile — avec des dégâts humains et matériels encore plus grands qu’actuellement —, mais elle disséminera des armes qui pourront ensuite atterrir entre les mains de « groupes terroristes », comme ce fut le cas de celles livrées par la France en Libye.

    Par son attitude, estime l’Observatoire des armements, « la France joue à l’apprenti sorcier : elle encourage finalement la signature d’un traité symbolique, qui ne permettra pas de réduire le nombre d’armes en circulation et la violence subie par les populations. Mais qui permettra seulement d’organiser la concurrence entre les principaux Etats vendeurs, renforçant ainsi le camp de ceux qui ne veulent pas d’un traité sur le commerce des armes contraignant venant limiter leur liberté de manœuvre » [2]
    (...)
    Pour prendre une comparaison, c’est comme si la France, en 1992, avait décidé unilatéralement d’armer le GIA (Groupe islamique armé) et le FIS (Front islamique du salut) algériens, sous prétexte qu’ils avaient gagné les élections, et que les militaires avaient interrompu le processus électoral. Dans le cas de la Syrie, nous armerions des groupes non représentatifs et reconnus par personne, si ce n’est par nous ! »

    (…)

    « L’ONU n’a pas reconnu l’opposition, et d’ailleurs, de quelle opposition parlons-nous ? Elle est totalement hétéroclite et divisée, les militaires ne reconnaissent pas l’autorité des politiques et, à l’intérieur de la composante militaire, les milices djihadistes ont pris le pas sur les autres. Sur le terrain, celle qu’on appelle l’ASL (Armée syrienne libre) est composée d’officiers et d’hommes de troupe qui ont déserté vers la Turquie et qui se trouvent pour la plupart consignés dans des camps militaires, quand ils n’ont pas donné des gages d’islamisme. L’un des fondateurs de l’ASL, le colonel Riad Al-Assaad, se trouve pratiquement assigné à résidence avec l’interdiction de se rendre sur le territoire syrien. Tout cela pour laisser la place aux groupes salafistes et aux djihadistes.

    Je repose donc la question : quelles armes allons-nous donner et à qui ?

    http://blog.mondediplo.net/2013-03-19-En-Syrie-armes-a-double-tranchant

    #Syrie #armes #France #ASL