Nidal

“You know what I did? I left troops to take the oil. I took the oil. The only troops I have are taking the oil, they’re protecting the oil. I took over the oil.”

  • Mediarama donne traduit un extrait d’un article d’Antoine Hayek sur elnashra.com. Supputations, certainement, mais je note que ce genre d’analyses revient en ce moment.
    http://mediaramalb.files.wordpress.com/2013/04/mediarama-323.pdf

    Un diplomate arabe qui suit de près les dossiers de la crise syrienne -notamment les succès enregistrés par l’armée régulière à Qoussair, la démission de Moaz al-Khatib et les appels à la mobilisation sunnite pour défendre Qoussair lancés par les cheikhs Salem Raféï et Ahmad al-Assir- affirme que ces développements s’inscrivent dans le cadre d’une lutte d’influence entre le Qatar et l’Arabie saoudite, que le régime syrien exploite à merveille pour réaliser des succès qualitatifs sur le terrain. Le langage du silence et le retrait tactique opérés par Riyad sont interprétés par l’Etat syrien comme un feu vert pour anéantir les groupes salafistes appuyés par Qatar et qui n’ont jamais été en bon terme avec les groupes wahhabites soutenus par l’Arabie saoudite.

    En parallèle, le diplomate arabe ne dément pas la participation du Hezbollah aux combats de Qoussair. Il évoque même des informations sur la participation, depuis plusieurs mois, de combattants du parti à la protection des lieux saints chiites en Syrie. Mais selon lui, l’activisme sunnite qui est apparu ces dernières heures doit être inscrit dans le cadre des intérêts divergents entre le Qatar et l’Arabie saoudite. Le Qatar serait en effet le grand perdant si le régime syrien ne tombe pas. Non seulement parce qu’il ambitionne de se positionner en tant que leader politique du monde arabe, après avoir imposé sa mainmise sur la Ligue arabe. Le maintien du président Assad au pouvoir constitue en fait le coup de grâce au projet de gazoduc pour transporter le gaz qatari vers l’Europe via la Turquie et la Syrie. Cette perte serait stratégique et non pas tactique pour le Qatar, car l’émirat ne pourra pas se placer en concurrent du gaz russe. L’Arabie saoudite, quant à elle, serait la grande perdante en cas de chute du président Assad, car le régime syrien constitue pour elle la première ligne de défense pour se protéger de l’avancée des salafistes, des Frères musulmans et d’Al-Qaïda vers son territoire. De plus, la chute du régime placera le royaume wahhabite dans une situation de confrontation directe avec l’Iran.

    A la lumière de cette lecture particulière des événements, le diplomate arabe exprime sa crainte de voir le conflit sunnite-chiite itinérant se transformer en lutte sunnite-sunnite, notamment entre le wahhabisme et le salafisme.