17 juillet 2006 :
TFLE01 : LARSEN TO PROPOSE HANDOVER OF ISRAELI SOLDIERS TO GOL ; JUMBLATT AND HAMADEH CONCUR
►http://www.al-akhbar.com/node/6742
Ca câble est en deux parties. Je vais y consacrer deux billets.
#cablegate #Liban
La première partie rapporte la discussion entre l’ambassadeur américain Jeffrey Feltman et l’envoyé de l’ONU Terje Roed-Larsen.
On July 16, the Ambassador and econoff met UN envoy Terje Roed-Larsen and UNSYG Personal Representative to Lebanon Geir Pederson at Larsen’s suite at the Phoenicia Hotel.
L’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU s’excuse et va rejoindre d’autres ambassadeurs, pour une raison étrange :
Pederson excused himself early to return to the other part of the UN delegation (Ambassadors Nambiar and Ambassador De Sota) so as to not arouse suspicion about Larsen-U.S. collusion.
Cette tournure est équivoque : il y a une collusion Larsen-US et il faut éviter de la révéler, ou il n’y en a pas, mais il ne faut pas laisser croire qu’il pourrait y en avoir une ? À minima, principe orwellien : la dénégation et la précaution veulent déjà dire quelque chose. Parce qu’on pourrait croire à une collusion entre Larsen et Feltman ?
Il faut bien reconnaître que le plan soutenu par Larsen est particulièrement déséquilibré.
Element One: Ask the Prime Minister and Speaker to support a statement by the UN on July 17 to call for Hizballah to hand over the two Israeli soldiers it is holding to the custody of the GOL under the auspices of Prime Minister Fouad Siniora. The Red Cross will be allowed to visit the soldiers. Next, an understanding between Israel and Lebanon with the following conditions: a) transfer of the two Israeli soldiers to Israel, and Israel releases the two Lebanese citizens still in its prisons, followed by a non-mandatory “lull” in the fighting, b) creation of a buffer zone to extend 20 km north of the Blue Line, c) the Lebanese Armed Forces (LAF) deploy into the buffer zone, and d) Siniora sends a letter to the SYG and UNSC stating that the GOL, in spite of its reservations, will respect the Blue Line in its entirety until agreements are made.
Element Two: The UNSC passes a resolution with the following attributes: a) condemns Hizballah’s violation of the Blue Line, b) calls for an immediate and safe return of the two Israeli soldiers, c) deplores the lack of progress in implementing UNSC 1559, d) condemns the targeting of civilian infrastructure, e) deplores loss of civilian life and reminds Israel of its responsibility to protect civilians, f) deplores the disproportionate use of force by Israel, g) calls for immediate cessation of military operations and the full implementation of UNSC 1559, and h) reminds neighboring states of their obligation not to interfere in Lebanon’s affairs.
Cet aspect totalement déséquilibré (notez l’utilisation caricaturale des « condemns » et des « deplores ») peut avoir plusieurs raisons :
– la date de la rencontre : une petite semaine après le début des bombardements israéliens ; on peut encore croire, à l’époque, à une victoire « rapide » et certaine d’Israël ;
– plus sûrement, on se rend compte que l’essentiel des négociations sont menées (ce que montre la série de câbles divulgués par le Akhbar) entre : des alliés des israéliens qui, tous, veulent la destruction du Hezbollah, et une coalition du 14 Mars représentant le Liban qui, comme un seul homme, espère qu’Israël détruira le Hezbollah. Et Berri, parce qu’il faut bien quelqu’un pour obtenir in fine l’accord du Hezbollah.
On peut noter une belle auto-intoxication (qui parcourt les différents câbles) qui apparaît ici dans une citation de Pederson : les 14 Mars et leurs alliés « sentent » que le Hezbollah est nerveux, qu’il a peur, etc. Fable qu’on entendra à nouveau après la guerre, malgré l’absence de faits pour la corroborer.
Pederson sensed Hizballah was getting nervous. “They called me several times today; they seem desperate,” Pederson said.
Belle franchise du couple Larsen-Feltman :
Larsen said that his mediation will focus only on Siniora and Berri in order to avoid confusing the matter by including the “naive-ists” Michel Aoun and Saad Hariri.
Concernant Aoun, on avait déjà constaté le mépris américain pour le bonhomme.
Plus intéressant, on découvre ici que Saad Hariri est considéré avec le même mépris par ses alliés occidentaux comme un individu manipulable et peu fiable. C’est sans doute ce qui a fait de lui, par la suite, un excellent premier ministre du Liban soutenu par les américains...
Dans un autre câble, d’ailleurs, Marwan Hamadeh explique manipuler Hariri pour le garder loin du Liban (à l’Athénée Plaza de Paris) :
►http://www.al-akhbar.com/node/6745
Hamadeh advised Hariri not to return to Lebanon at this time. “I told him that he would be met at Qoraytem by 20,000 refugees begging for food,” said Hamadeh.
De son propre aveu, l’envoyé spécial de l’ONU tente de faire échouer les négociations menées par... le Haut Représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune de l’Union européenne. On croit rêver.
Larsen continued that he was working to derail Javier Solona’s efforts. “Solona is an embarrassment.”
En fin de discussion, l’envoyé spécial de l’ONU a une très étrange considération sur une probable invasion du sud du Liban par Israël.
Pederson, now back at the meeting said he thought Israel might launch a ground incursion into southern Lebanon. Larsen agreed, noting that much could be achieved if Israel invades southern Lebanon. “No one wants the status quo ante,” said Larsen.
Hé, naïf : il n’y a pas marqué « droit international », là !