Hoʍlett

« La vie sociale tout entière gît sous mon regard. » — F. Pessoa

  • Des drones open source pour surveiller les chantiers
    http://www.usine-digitale.fr/article/des-drones-open-source-pour-surveiller-les-chantiers.N200454

    La start-up californienne Skycatch fabrique des drones autonomes pour la surveillance en temps réel de chantiers, en 4G. Douglas Dunlap, responsable du business development de Skycatch, montre des vues du ciel du chantier du nouveau stade des 49ers, l’équipe de football américain de San Francisco. Pourtant, nous ne sommes pas dans Google Earth. Et ce n’est pas un […] Lire l’article

    #www.usine-digitale.fr

    • Au risque de sembler insister, c’est le mythe de la neutralité de la technologie qui s’effondre. Windows avait le mérite d’être un produit capitaliste, donc, une merde bien habillée, inutilisable pour quelque finalité sérieuse que ce soit.

      Le logiciel libre, plus efficace, est un bien instrument d’oppression : et nous y voilà.

      Sauvez la planète, mangez un libriste.

    • Je refuse ce raccourci qui reviendrait par exemple à considérer que c’est à cause de Gutenberg que l’humanité a accouché de « Mein Kampf »...
      A la rigueur, déclarer un moratoire sur le libre tant que les conditions ne seront pas réunies pour une exploitation éthique de ce patrimoine, ok c’est recevable, mais jeter le bébé avec l’eau du bain de façon définitive, c’est une posture que je ne peux pas approuver...

    • ce que veut dire bp34, c’est que la propriété est une chose bien trop sérieuse pour être partagée par tous. le pouvoir doit rester entre des mains réduites parce que distribué à tous il devient bien plus oppresseur. (du moins c’est comme ça que je comprends sa remarque)

    • Non, pour moi la question c’est plus : dans quelle mesure l’ouverture du code est-elle une bonne chose quand on ne sait pas par qui et pour quoi il va être repris ? Exemple : diffuser des squelettes Spip, et qu’ils soient repris par l’extrême droite radicale. Ou encore : bidouiller des drones pour lutter contre les incendies, et que le code de l’appli soit repris par une société de surveillance. Pire : participer à des outils repris par les ordinateurs de la NSA. Dans quelle mesure nos bidouilles en « open source » peuvent-elles servir notre propre domination, ou aller radicalement à l’encontre des idéaux de liberté du libre ? Peut-être faudra-t-il trouver un autre moyen de partage, plus communautaire et fermé, ou réinventer ces licences.

    • @ari : une telle position reviendrait à défendre la propriété intellectuelle comme un outil légitime et efficace de défense de « nos » idéaux. Dès lors, je crois qu’on n’aurait pas les mêmes idéaux.

    • @fil : Je ne crois pas que nos idéaux se résument à la libre circulation des informations ou des outils numériques (heureusment !), ou à leur reprise possible par n’importe qui en toute circonstance, ou que les inégalités et les menaces qui pèsent sur le monde proviennent toutes de la propriété intellectuelle. Les Creative Commons, par exemple, imposent dans certain cas que la réutilisation ne soit pas à but lucratif. On pourrait imaginer d’autres limitations. L’enjeu, vu la période actuelle, mérite réflexion.

    • (edit : j’avais écrit cela avant de lire la suite des échanges entre @ari et @fil)
      @denisb :

      ce que veut dire bp34, c’est que la propriété est une chose bien trop sérieuse pour être partagée par tous. le pouvoir doit rester entre des mains réduites parce que distribué à tous il devient bien plus oppresseur. (du moins c’est comme ça que je comprends sa remarque)

      dans ce cas là, la question qui se pose n’est pas la question de la propriété - privilège qui consiste à accorder au « propriétaire » la totale jouissance d’un bien (ou des richesses produites par ce bien) - mais la question de la responsabilité - devoir qui consiste à assumer les conséquences potentielles de nos actes (incluant nos créations, nos usages..) - .
      On confond propriété et responsabilité car à l’usage la propriété induit la responsabilité de l’usage qui en est fait. Mais ne tombons pas dans le piège, il faut dissocier les deux problématiques.

      Remettre en cause le partage de la propriété au motif qu’on ne sait pas bien partager les responsabilités est un peu dommage, non ? En tous cas ce serait une très bonne nouvelle pour les capitalistes et autres accrocs à la propriété privée...

    • Les défenseurs du logiciel libre au sens stallmanien ont déjà fait leur choix : le fait de prétendre interdire certains usages (comme par exemple la modification sans rediffusion) qui est caractéristique de la GPL implique l’affirmation de la propriété sur le code, le droit de propriété étant ici perçu comme un moyen d’améliorer le service rendu par le code.

      La GPL a donc pour objectif explicite de favoriser l’émergence de code technocratiquement efficient, avec les conséquences désormais visibles de surveillance des populations.

      Mon propos était de faire remarquer que, laissée aux cupides, la propriété du code mène généralement à son inefficacité, comme le démontrent chaque jour la banalité de Microsoft Windows comme ses défauts.

      Le choix fait par les auteurs de logiciels libres (au sens GNU) d’en revendiquer la propriété au motif qu’ils sont les principaux rédacteurs du code source a pour objectif explicite d’en faire de meilleurs instruments qu’emploieront les puissants pour améliorer les rapports de force sociaux en leur faveur. Il me semble qu’il serait de la part des intégristes de la GPL grand temps de constater les conséquences de leur désastreuse expérience sociale et, à défaut de s’en repentir, daigner cesser de renforcer l’oppression.

    • @bp314 Je ne pense pas que les libristes aient à se repentir de quoi que ce soit. Tu soulèves des points extrèmement intéressants mais l’intention a encore une importance à mes yeux. Qu’ils se remettent en cause et réflechissent à la portée de la GPL, oui. Qu’ils fassent un mea culpa, non.
      Contrairement à pas mal de boites privées qui fournissent directement du logiciel à but de répression, l’utilisation des logiciels libres dans ce cadre là est un effet colatéral (oui je sais la terminologie toussa).

      Ceci dit, je pense également qu’il est urgent de trouver une solution qui concilierait la volonté de partage tout en restant en accord aves les idéaux que l’on se fixe. Il n’existe actuellement aucun garde fou.

      Et je ne pense pas qu’une licence serait l’outil le plus approprié dans ce but là. Ce qui peut être utile à « l’oppression » n’est pas forcément le code en lui-même mais plutôt la logique et l’algorithme.

      Pour finir, concernant la GPL, son but n’est pas explicitement de favoriser l’émergence de code technocratiquement efficient. C’est la MIT ça. La GPL a été créée dans un but sincère de libérer les personnes de l’emprise des logiciels qu’ils utilisent. L’effet de bord n’est pas celui escompté mais je reviens sur l’intention.

    • Ce qui peut être utile à « l’oppression » n’est pas forcément le code en lui-même mais plutôt la logique et l’algorithme.

      I respecfully dissent

      Les bonnes idées, c’est à dire, le moyen de bien faire les choses, les algos et leur logique se reconnaissent aisément au fait que tout le monde les a. ça vaut pour la cuisine comme pour la programmation.

      Dans la vraie vie, ce qui est difficile est encore de produire un code efficient, pas d’avoir une bonne idée de quoi coder. Les bonnes idées, tout le monde en a. Si produire du bon code était simple, Microsoft le ferait.

      La GPL est un moyen d’améliorer la qualité du code et donc l’efficience du service rendu. Personne n’a rien à craindre du code produit par la Microsoft Corp. . Donc, le problème est bien la GPL.