• Georges Corm, ancien ministre libanais des Finances : « Je ne crois pas à un embrasement du Liban » - Liban / Entretien - RFI
    http://www.rfi.fr/moyen-orient/20130723-georges-corm-je-crois-pas-embrasement-liban?ns_campaign=google_choix_re

    Souhaiter la disparition d’une organisation qui a un arsenal militaire bien plus important que celui de son propre Etat, et qui de surcroît l’utilise chez ses voisins, cela peut paraître concevable ?

    Oui, présenté sans prise en compte du contexte historique complexe, cela peut apparaître légitime. Mais si vous ajoutez au tableau les interventions externes intensives dans le conflit syrien et l’envoi de milliers de combattants de toutes nationalités - y compris européennes - pour obtenir l’effondrement du régime ; et si vous prenez en compte le fait que le régime syrien a facilité de tout temps l’approvisionnement du Hezbollah en armes en provenance d’Iran - ce qui a permis au Liban de se débarrasser de 22 ans d’occupation israélienne au sud du Liban -, alors la question devient moins simple. Tant qu’Israël demeurera aussi puissant, et l’armée libanaise aussi insignifiante, les armes du Hezbollah seront légitimes. Certes, l’idéologie religieuse de ce parti ne pourra jamais faire consensus au Liban, mais tant qu’il ne cherche pas à l’imposer à la population, on ne peut la lui reprocher. En tout cas, on ne peut lui en vouloir de nous avoir libérés de l’occupant israélien.

    • ... Dans cette dynamique, la partie pro-occidentale veut déstabiliser l’armée, puisque la doctrine militaire de l’armée désigne Israël comme le plus grand danger pour le Liban et, en conséquence, soutient la résistance du Hezbollah. Je crois que l’on assiste surtout à une tentative d’impliquer le Hezbollah dans des combats internes pour l’affaiblir fortement et assurer le succès d’une éventuelle nouvelle intervention militaire. ...

    • Lors du dernier « salon du livre » de Beyrouth G. Corm était l’un des invités. A la fin de son intervention, dans laquelle il avait abordé la question des problèmes économiques du Liban- et à aucun moment le Hezbollah-, un petit malin dans l’assistance avait cru bon se saisir de l’occasion pour, sourire en coin, suggérer à Corm que le Hezbollah et ses armes étaient la principale cause desdits problèmes.

      Avec un calme olympien et pince sans-rire, Georges Corm lui a répondu qu’au contraire, en défendant le pays contre Israël avec ses propres armes le Hezbollah faisait économiser un argent fou au Liban.