Monolecte 😷🤬

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • Un authentique article de merde : Dette publique : et si les retraites n’étaient pas payées en France ?
    http://la-chronique-agora.com/dette-publique-retraites

    2 040 milliards d’euros, c’est la « richesse » créée chaque année par la France.
    Je me permets de mettre des guillemets, car curieusement, les dépenses publiques de l’Etat (57% du PIB) entrent dans le calcul du PIB, ce qui m’a toujours paru être une aberration.

    En effet, une dépense n’est pas une création de richesse puisque sa contrepartie (sa source) est la ponction fiscale ou le recours à l’endettement (la dette publique). Seul ce qui est effectivement créé et produit est source de vraie richesse. Principal pourvoyeur : les entreprises (43% du PIB seulement).

    Rien que ce préalable, bien biaisé : les dépenses publiques, c’est le mal, c’est contreproductif. Sauf que les dépenses publiques alimentent souvent les profits des entreprises privées auprès desquelles sont passées les commandes publiques. Ce ne sont pas Dassault ou Bouygues qui diront le contraire.
    Et rien sur les dépenses privées merdiques, le fait qu’on place dans le PIB des choses nocives ou négatives, comme, par exemple, les frais engendrés par une catastrophe nucléaire ou un accident...

    Ensuite, tout l’édifice, pour juste :
    – monter les générations les unes contre les autres, en mettant sous le boisseau que les #inégalités sont nettement plus fortes entre les classes sociales qu’entre les générations et qu’un fils de bourgeois profite bien plus de la richesse nationale qu’un baby boomer pauvre (parce que oui, un travailleur pauvre du baby boom a donné un retraité encore plus pauvre, bande de chacals !)
    – et faire flipper le bourgeois en l’incitant à mettre son blé dans des fonds de pension tout en mettant bien sous le boisseau que les retraités américains spoliés le sont précisément par les fonds de pension auxquels ont adhéré les services publics et non par des retraites par répartition, dans la mesure où ce n’est pas le modèle en cours là-bas.

    Bref article de #merde, orienté et pour tout dire, #publirédactionnel #malhonnête au possible !
    #escroquerie

    • Je crois que ça montre surtout que l’auteur n’a rien compris au calcul du PIB. En bonne capitaliste lobotomisée, elle confond création de richesses et création de profits. En matière d’économie, elle parle comme si il n’y avait que l’excédent brut d’exploitation, c’est à dire le cash résiduel de toute activité, qui soit digne d’intérêt, et non le produit réel de cette dite activité...

      C’est à faire valider par un spécialiste, mais d’après moi 100% du PIB est généré par les entreprises, publiques ou privées.
      Comme les résultats des entreprises (publiques ou privées) sont prélevés de moultes cotisations pour financer les dépenses publiques, il est normal de réintégrer ces prélèvements dans le calcul de la valeur créée chaque année...

      Ensuite, ça c’est rigolo :

      En effet, une dépense n’est pas une création de richesse puisque sa contrepartie (sa source) est la ponction fiscale ou le recours à l’endettement (la dette publique)

      Quand elle laisse entendre que « le recours à l’endettement (la dette publique) » est comptabilisé dans le PIB, c’est faux. Comptablement, aucun emprunt ne peut économiquement être considéré comme un « produit »...
      Ensuite, si l’emprunt public permet de faire fabriquer le viaduc de Millau, il apparaîtra dans le PIB via le résultat des entreprises qui ont participé au chantier. Si c’est une entreprise étrangère qui a tout fait à 100%, le chantier du viaduc de Millau n’aura aucune incidence dans le PIB...

      Pour revenir à cette idée de déduire le coût des retraites de la richesse produite chaque année, c’est un peu comme si on décrétait que dans le chiffes d’affaires d’une entreprise, il ne fallait pas compter ce qui avait été dépensé (masse salariale, matières premières, etc..) par cette même entreprise pour avoir pu réaliser ce chiffre d’affaires, vu que la seule chose qui intéresse les actionnaires, c’est l’excédent.
      Ou c’est un peu comme si on décrétait que dans la façon de quantifier nos salaires, il ne fallait pas compter ce qu’on allait dépenser pour notre fonctionnement structurel (bouffe, logement, santé), pour montrer que notre salaire net est moins flatteur, voire qu’on ne s’enrichit pas..

      Le PIB comptabilise la richesse créée en un an dans l’espace fiscal étatique, peu importe le porte-monnaie dans laquelle elle finit (privé ou public). On croit la voir venir, ce qu’elle nous dit en substance, c’est donc qu’elle souhaite la création d’un « PIB privé » qui occulte la part de richesse annuelle récupérée par le public, puisqu’apparemment cette richesse ne l’intéresse pas..

      Bref, encore un flagrant délit de déformation idéologique de capitalistes qui croient qu’un Etat est une entreprise comme les autres, qui doit « enrichir » des actionnaires au lieu de faire vivre la Cité...