• Maternité des Lilas : un combat pour « une certaine idée de la naissance »

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    L’emblématique maternité, s’élevant sur 4 étages, coincée entre deux immeubles, sans la moindre place de parking, a vieilli et va devoir fermer.

    Elle n’est plus aux normes pour personnes handicapées. Le manque de confort des chambres saute aux yeux, certaines sont dépourvues de toilettes.

    Mais le rêve d’un nouveau bâtiment plus spacieux et moderne, caressé depuis 2009, s’éloigne, faute de crédits.

    L’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France propose désormais à la maternité d’élire domicile dans une aile à rénover de l’hôpital intercommunal André-Grégoire de Montreuil, tout proche.

    Pourtant, pendant sa campagne, François Hollande se rend à la maternité et dit son espoir de pouvoir inaugurer, comme président, les nouveaux locaux.

    Le déménagement pourrait avoir lieu à l’automne. Mais Christine Bouffard, coordonnatrice des soins, et les autres membres du personnel (150 personnes dont 17 sages-femmes) ne veulent pas en entendre parler.

    « S’ils nous obligent à aller à Montreuil, cela va être un gros traumatisme », prédit-elle. « A terme, c’est une absorption dans Montreuil », ajoute-t-elle.

    L’hôpital voisin, récent et moderne, possède déjà une maternité de niveau 3 (le plus haut niveau d’équipement pour des naissances médicalisées), mais fonctionne en-deçà de ses possibilités.

    A l’inverse, la maternité des Lilas, de niveau 1, pratique environ 1.700 accouchements par an et refuse du monde.

    Etablissement phare des revendications féministes pendant les années 70 (accouchement sans douleur, contraception, IVG), la maternité est un « lieu engagé », rappelle Sabine, 35 ans, une enseignante qui vient de mettre au monde un petit Arsène.

    « J’aurais pu aller aller à l’hôpital Robert-Debré qui est proche et bien que j’aie eu des complications avant l’accouchement j’ai préféré venir ici », dit-elle dans sa chambre exiguë.

    « J’ai été très entourée mais néanmoins j’ai eu l’impression d’avoir accouché, pas d’avoir été accouchée », explique-t-elle.