Rezo

Le portail des copains

  • Impasse Michéa
    http://www.revuedeslivres.fr/impasse-michea-par-frederic-lordon

    des détestations communes ne font pas une pensée commune. Ni une politique. On peut facilement partager avec Michéa sa vacherie sarcastique à propos des plus ridicules manifestations de la branchitude mondialisée, mais pas grand-chose de plus. Ne reconnaît-on pas les convergences de rencontre au fait qu’on peut se rendre en leur foyer depuis des directions très différentes ? Voire très opposées. C’est le cas ici, car la vision du monde qui soutient les sarcasmes partageables de Michéa n’est pas (...)

    • Lien avec http://seenthis.net/messages/154210

      #Michéa #Jean-Claude-Michéa #Frédéric-Lordon #progressisme #Progrès #gauche #socialisme

      Et la réponse de Michéa à Corcuff sur Mediapart, qui contient plusieurs paragraphes répondant directement à Lordon :
      http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/020813/en-reponse-corcuff

      Lorsque, dans le Complexe d’Orphée, j’écris que « ce n’est donc pas tant par leur prétendue “nature” que les classes populaires sont encore relativement protégées de l’égoïsme libéral. C’est bien plutôt par le maintien d’un certain type de tissu social capable de tenir quotidiennement à distance les formes les plus envahissantes de l’individualisme possessif » (« tissu social » dont j’ajoutai immédiatement que le développement de l’urbanisme libéral était en passe de l’éroder, au risque d’engendrer ainsi une « lumpenisation » d’une partie des classes populaires), ce passage devient aussitôt, sous la plume avertie de Frédéric Lordon : « Michéa s’interdit de voir que le peuple ne doit qu’à des conditions sociales extérieures (et pas du tout à son “essence” de “peuple”) de ne pas choir dans l’indecency »

      [...]

      Il est vrai que Frédéric Lordon a réussi le tour de force de dénoncer la « faiblesse conceptuelle » de ma théorie de la #common-decency_ tout en dissimulant constamment à ses lecteurs (et cela, pendant onze pages !) ce qui en constituait justement le _pilier central, à savoir l’usage que je fais de l’œuvre de #Marcel-Mauss [#Mauss] et de ses héritiers (Serge Latouche, Alain Caillé, Philippe Chanial, Paul Jorion, Jacques Godbout, etc.) afin d’en déduire une interprétation moderne et socialiste.

    • Le fait est que l’aggressivité et le mépris de Lordon sont assez étonnants. Il s’en prend à Orwell avec brutalité, et contredit Michéa avec un contresens...
      Mais cela n’est sans doute que la marque non pas de Zorro, mais du Monde Diplomatique...
      http://seenthis.net/messages/167708

      Car il faut bien admettre que la « common decency » est bien séduisante : comme s’il était possible, humainement, simplement, de se soustraire à la folie de tous ces « trucs ».

      Cette simple possibilité semble ulcérer le prescripteur. Il est vrai qu’il a des lettres.

      La sociologie (science)

       : il est bien connu que la sociologie a le statut de science. La certitude de ses conclusions est sans appel.

      la sociologie-mécanisme

       : qui se charge de (etc) : de la même manière que la sociologie comme mécanisme imparable et prouvé s’active avec ses grands pieds à nous pousser tous autant que nous sommes, dans le dos.

      Car, comme Bourdieu l’a abondamment montré, le comble de la domination...

      Et nous y voilà ! La sociologie comme science et mécanisme se trouve toute nichée dans une démonstration sur laquelle on ne peut revenir, du fait qu’elle est, bien sur, de Bour-Dieu.

      Il se trouve pourtant que pas mal de gens et pas des moindres, ne voient en Bourdieu qu’un prophète holiste dont les conceptions essentialistes n’ont qu’une valeur génerationnelle. Remâcher des ressentiments de parvenu ne fait pas une science au siècle de Popper et de Boudon.
      Qu’on dise au moins qu’il est contesté, au lieu d’en faire une évidence coranique, qui plus est agressive !

      Bon, je me suis bien défoulé...

      Pourtant, l’article s’adoucit sur la fin.
      J’irais même jusqu’à être profondément d’accord avec :

      On pourrait même estimer que c’est l’un des chantiers intellectuels les plus décisifs de la gauche critique, à savoir : comment imaginer des solutions non régressives de régulation des désirs dans une société individualiste.

      Qui est très précisément ce que Michéa met sur la table.

      Mais hélas la question finalement posée par Lordon :

      Comment penser un nouveau régime historique de la limite, propre à notre époque, c’est peut-être la seule manière de poser la question qui nous fasse échapper à l’alternative du michéisme et du libéralisme-libertaire.

      se termine par un taux d’imposition à 100% « décapitatoire », et finalement, je dirais bien sur, par la nécessité de « structures », que l’on voudrait bien lui laisser organiser, vu son élévation d’âme.

      Ma conclusion sera : vive la liberté et « fuck your morals ».