• Le journaliste Domenico Quirico, libéré de Syrie : « J’ai rencontré le pays du Mal »
    http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2013/09/10/j-ai-rencontre-le-pays-du-mal_3473937_3208.html

    Domenico Quirico, journaliste à La Stampa détenu en Syrie pendant cinq mois avec le Belge Pierre Piccinin, a regagné l’Italie lundi. Il a livré à son journal le récit de sa captivité. (traduit de l’italien par Florence Djibedjian)

    VERS HOMS

    Nous sommes descendus vers Homs depuis le haut-plateau. Je me souviens avoir pensé que j’étais en train de rêver, tant la scène était irréelle. Nous avancions de nuit vers cette grande ville, là où la révolution a débuté. Une partie de la cité était déserte, déjà détruite par les bombardements. L’autre était encore habitée, en proie à d’incessants combats. Par un effet d’optique aussi étrange qu’incroyable, l’immense étendue de maisons blanches se reflétait dans le ciel : une partie de la ville, celle en ruines, avait l’immobilité et le silence d’un cimetière, quand l’autre n’était que lumières, rafales, fusées et bruits. Nous avons continué vers la plaine de Homs. Nous marchions entre deux rangées de feu entourés d’ombres : les gens couraient en baissant la tête car les mitraillettes tiraient à hauteur d’homme, nous trébuchions sur les cadavres, jusqu’à finalement arriver dans une petite ville de ciment, l’une de ces innombrables et affreuses petites villes syriennes, mal construites et approximatives.

    TEL ULYSSE

    Après cette nuit-là, nous avons été ramenés là où notre voyage avait commencé, un peu comme dans l’Odyssée. Ulysse se dirige vers Ithaque, aperçoit sa maison, son île, là, au loin, mais le Dieu féroce, implacable – le destin – s’acharne et une tempête le repousse loin de chez lui et c’est son châtiment. Il nous est arrivé la même chose. De retour à Reabrook, la ville d’où nous étions partis, nous avons été vendus à Al-Farouq. Le périple a recommencé parce qu’après deux jours, ils nous ont dit que nous irions vers le Nord, à la frontière turque, et que là, nous serions libérés.

    Nous avons voyagé deux nuits sur leurs pick-up à travers les montagnes. Les chauffeurs se servaient de temps en temps de jumelles à infrarouges pour vérifier que les militaires ne préparaient pas de guet-apens sur la route. Après une seconde nuit de voyage et de froid assis à l’arrière d’un pick-up, recouverts de poussière, nous avons atteint la zone d’Idleb, où nous avons été retenus encore trois ou quatre semaines sur une base militaire.

    • Le créateur et chef du groupe de nos ravisseurs était un soi-disant émir qui se fait appeler Abou Omar, vraisemblablement un surnom. Il a formé sa brigade en recrutant des gens du coin, plus bandits qu’islamistes ou révolutionnaires. Cet Abou Omar couvre ses trafics et activités illicites d’un vernis d’islamisme et collabore avec le groupe qui nous a récupérés ensuite, Al-Farouq. Cette faction très connue de la révolution syrienne fait partie du Conseil national syrien et ses représentants rencontrent les gouvernements européens. Elle a été créée par un général rebelle qui a enrôlé ses troupes parmi les gens les plus pauvres de Homs, les laissés-pour-compte du régime mafieux syrien. L’Occident leur fait confiance, mais j’ai appris à mes dépens qu’il s’agit aussi d’un groupe assez emblématique d’un phénomène nouveau et préoccupant pour la révolution : l’émergence de bandes de malfrats, comme en Somalie, qui profitent du vernis islamique et du contexte révolutionnaire pour s’emparer de pans entiers du territoire, rançonner la population, enlever des gens et se remplir les poches.

    • eh oui....waohhh.

      Do warmongers dream of playing chess ?
      By Pepe Escobar
      http://www.atimes.com/atimes/Middle_East/MID-03-100913.html

      I talked to a very close friend at La Stampa who spoke directly with Quirico. He confirmed that Quirico and Piccinin overheard a Skype conversation between a “rebel” speaking very bad English, who introduced himself as a “FSA General”, and somebody speaking very good English on the other side of the line. It was clear from the conversation that the Assad government was NOT responsible for the gas attack in Ghouta. So Quirico is admitting exactly what Piccinin told Belgian TV. It may not be conclusive; yet as proof goes, it certainly beats the Israeli-fed White House intel.

      Unlike Piccinin, Quirico cannot tell the whole true story; most of all because La Stampa, a newspaper owned by the Agnelli family, very close to Henry Kissinger, is staunchly pro-"rebel".