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  • Dahiyeh : un point de vue critique de l’intérieur
    L’autosécurité creuse le fossé entre le Hezbollah et les habitants de la banlieue sud, avertit Lokman Slim | Politique Liban | L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/834361/lautosecurite-creuse-le-fosse-entre-le-hezbollah-et-les-habitants-de-

    Or, affirme-t-il, malgré le Hezbollah et l’absence d’un espace pluricommunautaire dans cette zone, il y a quand même « de grosses différences de classes sociales dans cette région ». « Il y a trois espaces au sein d’une même zone : une banlieue riche, près de l’hôtel Mariott, une banlieue médiane ou bourgeoise, de la route de l’AIB au quartier américain, et une troisième, plus pauvre, au sud. Le concept idéologique de banlieue sud a été créé en 1982 sur l’idée d’une seule banlieue, indépendante. Or, toute la propagande du Hezbollah est fondée sur l’idée selon laquelle toute la région ne formerait qu’un seul bloc monolithique, sans aspérités, ni sur le plan idéologique ni sur celui des relations entre les gens », affirme Lokman Slim.

    « Mais il existe en fait, dans ce bloc que, de l’extérieur, on pourrait s’imaginer cohérent, plusieurs perspectives et plusieurs temps. Il y a, par exemple, les mesures sécuritaires préventives, ou encore l’obsession généralisée des voitures piégées qui se baladeraient dans la banlieue à la recherche d’un parking pour se garer, ou encore, dans l’espace et le temps, ce jet-lag des querelles entre le clan Zeayter et le clan Hjoul, avec l’armée qui tente de jouer entre eux le rôle de la Finul dans les ruelles de Laylaki », poursuit M. Slim. « Cela est surréaliste. Pour mettre fin aux querelles entre les familles, le Hezbollah a recours à l’armée en tant que partie neutre. Il ne veut pas se mêler pour ne pas s’attirer plus de problèmes encore. De plus, cette région n’est pas particulièrement importante pour le Hezbollah. Ces derniers se dissimulent derrière Amal, lequel renouvelle sa présence sur le terrain par le biais des mesures sécuritaires. Comme c’est le Hezbollah qui a inventé l’idée du ghetto, il permet actuellement l’existence d’un ghetto dans le ghetto, sur le modèle des poupées russes. Pour le parti, tant que ce conflit clanique est limité à trois ou quatre rues, il n’y a pas de problème », souligne-t-il.
    Pour Lokman Slim, cela constitue « une preuve supplémentaire que la banlieue est en fait plusieurs et qu’il faudrait en parler désormais au pluriel. Dire le contraire, c’est consacrer la perception idéologique voulue par le Hezbollah. Le parti souhaite donner l’impression que la banlieue sud est, symboliquement, une seule rue, qui a besoin d’un seul leader incontournable auquel il est impossible de dire non ».

    #Dahiyeh
    #Beirut
    #Liban
    #Hezbollah

    • Ce texte est délirant (mais habituel). Perle par exemple :

      Comme c’est le Hezbollah qui a inventé l’idée du ghetto, il permet actuellement l’existence d’un ghetto dans le ghetto, sur le modèle des poupées russes.

      Le Hezbollah a inventé l’idée du ghetto ?

      Tu as raison d’établir le lien. Et avec les usual suspects, évidemment quand le Hezbollah met fin à une mesure d’urgence assez évidente (attentat très meurtrier) en passant le relai à l’armée, l’Orient-Le Jour (mais je suppose que le Nahar et le Daily Star feront de même) s’empressent d’y voir une mesure de faiblesse.

    • un des messages à la fois instructifs mais contradictoires de ce prise de position, c’est l’idée d’un Hezbollah tout puissant mais néanmoins gêné aux entournures par des éléments qu’ils ne contrôlent pas. Les « clans », ou encore (les voyous d’)"Amal" signalent justement certaines limites de cet ordre soi-disant imposé. Il faut être attentif aux signes ténus qui soulignent les décalages entre les espaces soi-disant communautaires et partisans et les forces qui sont sensés les incarner.

    • quand les chiites de la banlieue sud intègrent Beyrouth intra muros, on crie à l’invasion chiite, et quand des services sont créés dans la banlieue sud, on crie au communautarisme et l’"iranisation".

      C’est sans issue avec les gens de L’orient Le jour.