#Zomia ou l’art de ne pas être gouverné (2009)
James C. Scott
▻http://www.lan02.org/2013/09/zomia
#livre
La Zomia est une zone collinéenne et montagneuse de 2,5 millions de kilomètres carrés, aux confins de plusieurs États-nations d’Asie du Sud-Est. Elle abriterait environ 100 millions de personnes. Les premiers embryons d’État ne sont apparus en Asie du Sud-Est qu’au Ier siècle avant notre ère, et depuis lors d’innombrables populations n’ont cessé de résister à leur extension, et de se mettre hors de leur portée dans la Zomia. L’anthropologue américain James C. Scott éclaire leurs tentatives de se soustraire à l’assujettissement par différentes pratiques « statofuges ».
L’ouvrage déconstruit l’idée que les « populations tribales » des collines, pratiquant la chasse, la cueillette et l’agriculture itinérante sur brûlis, seraient les « ancêtres vivants » (ou « peuples premiers ») des « civilisés » des plaines. Elles sont au contraire d’origines incroyablement diverses et mélangées, issues d’épisodes de migration, de fuite, de résistance, qui ont pris place au long des deux millénaires écoulés.
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ZONE INSOUMISE. À Zomia, immense espace transfrontalier d’Asie, des réfugiés de tous pays ont inventé une société sans État. Une utopie moderne décrite par l’anthropologue James C. Scott.
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Observez sur une carte cette grande zone montagneuse frontalière s’étirant des hautes vallées du Vietnam aux régions du nord-est de l’Inde, traversant le Cambodge, le Laos, la Thaïlande et la Birmanie et se prolongeant vers le Nord sur quatre provinces chinoises. Le territoire n’a d’unité ni administrative, ni ethnique, ni linguistique. Pourtant, cette étendue de 2,5 millions de kilomètres carrés a été identifiée en 2002 par l’historien Willem Van Schendel : c’est Zomia, une zone difficilement accessible, restée insoumise durant des siècles à toute forme d’autorité gouvernementale. Aux yeux de plusieurs anthropologues, Zomia incarne une ultime résistance à l’ordre géopolitique contemporain et permet de relancer le débat sur les normes qui régissent les collectivités humaines.