• Toujours dans la veine #Ayn_Rand, j’ai dans mes cartons cet article vantant les mérites des “créateurs” en #chirurgie_esthétique, en butte à une affreuse et implacable administration sanitaire :

    Heureux qui comme Ulysse avait une belle idée
    ou récit du génial inventeur chirurgien (GIC) dans le Dédale

    J.-C. Guimberteau, R. Duche
    Annales de chirurgie plastique esthétique, Vol 55 - N°5 - octobre 2010, pages 481-495

    le résumé de l’article est prometteur :

    Les auteurs au travers de leurs expériences personnelles veulent relater les difficultés rencontrées par un chirurgien pour faire aboutir une idée qu’elle soit à traduction intellectuelle, technique ou matérielle. La vie quotidienne d’un chirurgien, sa formation universitaire et son profil psychologique préparent mal à l’abord d’un monde très différent, le monde de l’administration, des dossiers, des catégories, des sigles, acronymes, lois, décrets. Il est pourtant indispensable de côtoyer cet univers si le chirurgien veut faire aboutir son idée, la faire authentifier et développer. Les auteurs retracent le parcours des efforts à accomplir pour arriver à finaliser cette démarche qui parfois s’apparente à des travaux mythologiques. Un brin d’humour en améliore la perception.

    trois petits extraits :

    Nous allons donc suivre le parcours d’un d’entre nous qui un beau matin, comme Géo Trouvetout, a une idée lumineuse. Nous appellerons notre héros génial inventeur chirurgien (GIC).

    (héros, génial, inventeur, c’est bien entendu un mec)

    La loi Huriet
    Qu’est ce que la loi Huriet ? Derrière elle, le GIC va affronter les ex-Comités consultatifs de protection des personnes qui se prêtent à la recherche biomédicale (CCPPRB), les Comités de protection des personnes (CPP), guerriers farouches par leur rhétorique sans fin.

    (la protection des patients, ça n’est qu’une affaire d’entraves à sa génialité créatrice)

    s’ensuivent quelques pages techniques sur toute la machinerie de régulation administrative de la profession, qui mène le génial inventeur, obligé d’embaucher un ingénieur pour répondre aux cahiers des charges, au bord de la faillite

    la conclusion dans l’“humour” subtil de ces rois du bistouri :

    GIC a du avancer beaucoup d’argent, a été souvent absent de son cabinet, de son plateau technique et la clientèle s’est envolée.
    Son épouse fidèle un peu délaissée a trouvé refuge dans les bras de l’ingénieur en matériau qu’elle a connu lors des soirées à la maison pour élaborer le prototype. Les Pénélopes ont disparu. La société du départ appartenant au génial inventeur majoritaire existe mais n’a pas de fonds propres et va devoir vendre son #brevet à un industriel taïwanais qui va faire tous les investissements nécessaires en augmentant le capital et en rendant GIC (génial inventeur majoritaire) minoritaire.

    (Quelques mois plus tard éclatait l’affaire #PIP.)

    PS : dans la même revue professionnelle, une autre pépite : “La chirurgie mammaire et l’esthétiquement correct : le sein et les médias” (2005).