Monolecte 😷🤬

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • Situation obstétricale d’inaptitude temporaire

    Tout commence avec un petit post dans Vie de Meuf, où une femme raconte qu’il existe une école d’ingénieurs en France où il faut passer un test de grossesse à l’entrée. Et la jeune femme s’interroge à juste raison sur le destin des femmes qui auraient un test positif à l’entrée.
    http://www.viedemeuf.fr/2013/11/test-de-grossesse-a-lentree

    Du coup, j’appelle les lecteurs de ma page sur Facebook à me retrouver cette école pour le moins douteuse dans ses pratiques.
    https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=606632516047228&id=122480814462403

    Après, je ne suis pas certaine que ce soit l’école d’origine, mais une de mes lectrices me signale que l’École de l’air (école publique, donc) pratique le test de grossesse à l’entrée.
    Mais le temps d’arriver, le lien débouche sur du vide, un peu comme si la notice avait été précipitamment retirée.

    Heureusement, j’ai trouvé le formulaire du certificat médical d’aptitude initiale que je me suis empressée de télécharger avant disparition inopportune et où il est demandé un examen gynécologique (très important l’état de la foufoune pour s’envoyer en l’air) et plus spécifiquement la situation obstétricale, c’est-à-dire savoir si la candidate (parce que c’est rarement le cas d’un candidat) est enceinte ou non, avec ces deux cases à cocher d’une poésie sans faille : apte ou inapte temporaire.
    http://www.flickr.com/photos/monolecte/10835022123/in/set-72157602096286653

    Flickr

    #sexisme #discrimination #femmes

    • l’École de l’air (école publique, donc)

      surtout, école militaire.

      Il y a un bout de temps, lorsque l’École polytechnique a commencé à accepter des femmes, il leur était demandé de certifier sur l’honneur de ne pas être enceinte. Devant la réaction des intéressées, il leur a été expliqué qu’elle devait suivre l’entrainement militaire comme les hommes.

      Note : déclaration sur l’honneur, car à l’époque on ne connaissait que la grenouille africaine ou la lapine.

    • La grossesse n’est pas une maladie. La plupart des exercices ne sont pas contre-indiqués et surtout pas pendant toute la grossesse. Quant aux exercices type centrifugeuse, il peuvent être pratiqués à d’autres moments de la formation.
      Cela signifie donc que pendant cette formation, il faut se soumettre régulièrement à un test de grossesse ou est-ce qu’on peut considérer que la femme a un cerveau et est capable de faire attention à elle ?

    • Tout de suite après l’entrée, elles partaient au Larzac où toute la promotion était soumise au drill militaire (à l’époque, on disait faire ses classes ) avec, en particulier, le parcours du combattant.

      Il faut noter que ceci n’est vrai que pour la deuxième promotion, les femmes de la première ayant été cantonnées dans ce que l’on pourrait appeler des activités de dame … C’est à leur demande et suite aux échanges avec leurs prédécesseuses qu’elles avaient obtenu de pouvoir suivre les mêmes activités que leurs camarades hommes.

      On notera aussi que l’assimilation s’est faite très progressivement par une pression continue de leur part. Cette année-là, elles portaient un tricorne mais pas l’épée…

      Je ne sais pas si on leur demandait de renouveler leur déclaration sur l’honneur périodiquement… Je ne pense pas.

      EDIT : suis-je bête ! l’une d’entre elles a eu un enfant alors qu’elle était à l’école… cf. infra

    • Apparemment, c’est toujours en vigueur, mais « l’inaptitude » n’est pas automatique ; ça dépend…

      Instruction n° 13074/DEF/DGA/DPAG du 27 décembre 1982 relative aux normes médicales d’aptitude applicables aux candidats à l’école polytechnique et à ses élèves, aux candidats à l’admission dans les corps militaires de l’armement, ainsi qu’au personnel de ces corps
      (dont la dernière modification date de juillet 1998)
      https://gargantua.polytechnique.fr/siatel-web/linkto/mICYYYZMFY6‎ (pdf)

      III. APTITUDE A SERVIR EN COURS DE SCOLARITE POUR LES ELEVES DE L’ECOLE POLYTECHNIQUE, LES ELEVES INGENIEURS DES ETUDES ET TECHNIQUES D’ARMEMENT, LES ELEVES OFFICIERS DU CORPS TECHNIQUE ET ADMINISTRATIF DE L’ARMEMENT, ET EN COURS DE CARRIERE POUR LES AUTRES CATEGORIES DE PERSONNELS.
      3.1. ELEVES DE L’ECOLE POLYTECHNIQUE.
      3.1.1. Incorporation des élèves féminines.
      Lors de la visite d’incorporation, un examen gynécologique ainsi qu’un test biologique de grossesse sont pratiqués dans les conditions définies à l’article 224 de l’instruction de référence.
      En cas de constatation d’un état de grossesse, le médecin-chef de l’école polytechnique, eu égard à la situation statutaire particulière des élèves et à la spécificité des études et des activités de l’école polytechnique, examine l’aptitude physique de l’élève à entreprendre sa scolarité en tenant compte de l’état d’avancement de la grossesse et des aménagements que le commandement de l’école peut apporter au déroulement de sa scolarité.
      Si l’aptitude physique de l’élève lui apparaît douteuse le médecin-chef envoie l’élève en observation dans un hôpital des armées conformément aux dispositions des alinéas deuxième et suivants de l’article 7 du décret n° 71-708 susvisé.

    • Témoignage des intéressées, avec quelques années de recul, dans la revue des anciens élèves.

      http://www.lajauneetlarouge.com/article/1972-1974-trois-promotions-de-jeunes-filles-sur-la-montagne

      Entre autres anecdotes :

      Mais à quoi voit-on que nous faisons un « métier d’homme » ? « Maintenant que je suis directeur général, c’est moi qui choisis le vin au déjeuner qui suit le Conseil d’administration. »