• Donc là, on est pas contents http://www.rue89.com/2013/12/06/redaction-rue89-mobilise-contre-changement-haut-page-248165

    Nous n’avons pas réussi à faire entendre à la direction du Nouvel Obs que leur choix est une erreur stratégique. Nous craignons, à terme, que Rue89 soit dilué et confondu. La stratégie web du groupe devrait miser sur les réussites de Rue89 et non écraser, dans une logique de court-terme, ce que l’équipe a construit pendant sept ans. Cette stratégie menace la pérennité du site.

    #médias #Rue89 #lesboules #help

    • J’aime beaucoup les supers raisons invoquées par la direction :
      http://www.rue89.com/2013/12/06/pourquoi-changement-haut-page-248161

      Vous avez sans doute remarqué que la présentation des pages de Rue89 avait changé dans la nuit. Le logo de Rue89 est plus petit et son URL est désormais http://rue89.nouvelobs.com.

      Ce changement ne nous enchante pas. Il nous a été imposé à la suite d’une modification des règles de mesure d’audience par l’institut Médiamétrie, auquel les annonceurs publicitaires font confiance. Le 21 novembre, cet institut a décidé de ne plus accepter d’agréger, pour évaluer le poids d’un média, les audiences de sites trop différents.

      Le Nouvel Observateur, maison-mère à 100% de Rue89, a considéré qu’il ne pouvait pas se passer de notre audience, qui, cumulée à la sienne, permet au groupe de se hisser dans la tête du classement des acteurs de l’information numérique en France. Nous avons donc dû nous conformer aux recommandations visuelles de Médiamétrie.

      #publicité vs #journalisme

    • Cela dit, ce n’est pas une surprise : c’est la bonne vieille stratégie de #phagocytage capitaliste. Un gros morcif un peu faiblissant avale un petit outsider dynamique. Il récupère tout ce qu’il peut valoriser pour enrayer son déclin (ici, la fréquentation, la notoriété et quelques plumes) et jette le reste dès que possible pour comprimer les coûts.
      C’est court-termiste, parce que le gros bousin n’apprend rien et n’évolue pas, il finira donc par s’effondrer sous le poids de son immobilisme constructif, mais entre temps, il aura eu l’illusion de crever un concurrent et d’avoir enrayé son propre déclin.
      #presse #média #capitalisme

    • La vache... De pire en pire... Tout ça pour ça... Déchéance en effet... C’est tout de la faute à Médiamétrie en plus, s’il y a écrit Nouvel Obs’ partout...
      Ils y croient vraiment à leur stratégie de la mort ? A part « terre brulée », j’vois pas d’autres qualificatifs...
      Quoique les points de vue exprimés dans Rue89 n’avaient plus grand chose à apporter à l’édification des masses depuis pas mal de temps...
      En fait, c’est juste médiocre.

    • @james : le rachat par le Nouvel Obs date d’il y a près de deux ans maintenant si je dis pas de bêtise. Et en général, on ne considère pas les salarié-e-s (ceux qui sont vendus au final) comme étant responsables des actes de leurs patrons :p

    • « Nous n’avons pas réussi à faire entendre à la direction du Nouvel Obs que leur choix est une erreur stratégique ».

      L’erreur stratégique, c’est quand même un peu l’ADN de Laurent Joffrin. C’est même à ça qu’on le reconnaît.

    • @ari : que des journalistes découvrent aujourd’hui, et s’étonnent, du fonctionnement capitaliste des fusions/acquisitions, absorptions etc. me fait penser, à moi, qu’ils manquent carrément de jugeote. 30 années, au bas mot, d’histoire industrielle et économique largement analysées par ce corps de métier et les voilà qui tombent des nues : « what’s the fuck ? »

      @lazuly : Aujourd’hui, c’est le contrôleur de gestion qui gouverne l’entreprise. L’erreur stratégique, c’est l’ADN de toute personne qui raisonne avec un fichier Excel sous les yeux ;-)

    • @lazuly : effectivement, pour connaître d’autres journalistes qui ont pratiqué le bestiau (et on accessoirement claqué la porte de Libé sous son règne), il semblerait qu’il soit une erreur de casting à lui tout seul, même si la remarque de @james est des plus pertinentes. Quant à l’étonnement d’être les suivants sur la liste du Grand Dégraissage, c’est une constante et ça continue : http://blog.monolecte.fr/post/2006/01/11/166-les-kapos-aussi-ont-fini-dans-les-chambres-a-gaz

      Après, oui, une seule issue : le refus de collaborer.

    • @james @monolecte : faudrait pas confondre opposition et étonnement non plus (et prendre les gens pour des lapins de deux semaines). J’avoue par contre être étonné sur votre absence de soutien ou de simples messages de sympathie à l’égard de personnes victimes d’une restructuration et de la pression de la finance sur leur métier (quelles que soient les critiques d’ordre général sur le journalisme, la presse, qu’on puisse faire par ailleurs). Il me semble que ce serait plutôt le moment de soutenir les personnes désireuses de faire une information intéressante et critique telle qu’on l’apprécie ici. Sinon, laisser faire, ne pas soutenir (même de manière critique), c’est aussi ce qui permet aux patrons de gagner.

    • Il me semble qu’on parle d’un changement de logo et d’url, hein... c’est pas un démantèlement du tissu économique de l’industrie informationnelle parisienne, non plus.

      Alors, oui, il semble évident que « rue89 » va disparaître d’une manière ou d’une autre, dans plus ou moins longtemps et je te parie que c’est prévu depuis le rachat.

      Et oui, c’est surement une connerie.

      Mais ça, excuse-moi, je le vois tous les jours et le vis moi-même de temps en temps. Cela ne me surprend pas et ne m’émeut plus... Et je réserve mon soutien à d’autres priorités qu’une pétition de principe quant à la charte graphique d’un site que je ne lis même pas.

      Au passage, ça a surement attiré tout un tas de curieux, qui n’auront pas perçu l’essentiel mais qui auront apporté une affluence que le Nouvel Obs appréciera à sa juste valeur :-)

      Il parait que le diplôme, ou la carte, de journaliste s’obtient après quelques années d’études, ce n’est donc pas à la portée d’un lapin de deux semaines, en effet.

      J’en tire mes propres conclusions. Ne t’en déplaise, @ari :-)

    • Yep ; Après, il y a quelques productions originales de Rue89 que j’apprécie beaucoup : la série de Riché sur l’Islande, le fait qu’il a publié son bouquin sur Lulu pour les allergiques aux #DRM, la série sur les budgets des gens, c’’était brillant, la série sur le sport, des reportages qui mettent en exergue des situations dont les mass médias ne parlent pas.
      Après, il y a un côté un peu putassier sur d’autres thématiques, parce qu’avec certains sujets et certains titres, on sait qu’on va faire de l’audience.

    • Par rapport à tous vos messages, juste une petite synthèse :

      Nous ne sommes pas surpris, mais ce n’est pas une raison pour fermer notre gueule. Certes, nous avons été rachetés (ce n’est pas la décision des journalistes de Rue89), et sans doute qu’on serait déjà morts si ça n’avait pas eu lieu. Avec une trentaine de personnes au chômage dans la balance. Ce qui nous agite aujourd’hui, c’est l’impression que les garanties promises il y a deux ans ont été violées. Là non plus, il ne s’agit pas d’une surprise, mais d’une situation qui nécessite de ne pas rester les bras ballants.

    • Pour continuer à être un peu désagréable, y’a quand même un bon côté à bosser dans les medias parce que 30 salariés de rue89 qui font grève ont droit à une couverture que nombre de salariés de PME en grève aimeraient avoir.

    • @grommeleur : bien d’accord, espérons que les journalistes se reconnaîtront dorénavant un peu plus dans les salariés de PME en grève (on peut rêver). Note qu’en France on trouve toujours des raisons pour dézinguer une grève (en général, en traitant les gens de profiteurs / parvenus).

      En tant que lecteurs, on ne peut qu’encourager les journalistes à se battre. Leur passivité (légendaire) face aux choix de leurs patrons est la source de bien des maux de l’information ou de conditions de travail dégradées. (Et pour le coup, aux dépens également la plupart du temps d’autres métiers comme ceux des techniciens ou distributeurs de la presse).

      Si les journalistes avaient montré plus souvent les dents ces 30 dernières années, on n’aurait pas aujourd’hui une presse aussi méprisable. C’est le moment de relire le bouquin de Jean Stern sur les patrons de presse :)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2013/01/BENILDE/48643

    • Après cette semaine de négociations, l’équipe estime que Claude Perdriel et Nathalie Collin ont entendu nos inquiétudes pour l’identité de Rue89.

      Ah ben tout est bien qui finit bien alors ...
      Et, heu, vous les croyez ?