• Anthropologie Élyséenne

    "Il est parfois difficile de distinguer entre mariage et concubinage. Cette dernière forme d’union peut n’être pas exempte d’une certaine légitimité, si l’on entend par là une officialisation par notoriété, associée ou non à l’existence de droits reconnus aux enfants. D’autres distinctions sont plus subtiles à établir, ainsi entre des premiers mariages, qui mettent en jeu l’ensemble des rituels et des prestations socialement reconnus, et des mariages secondaires qui procèdent de conditions d’instauration de l’union moins contraignantes que celles qui sont associées aux premiers mariages. Pour l’un des deux partenaires matrimoniaux, les mariages secondaires peuvent concerner des conjoints de moindre rang que le conjoint du premier mariage, ou encore ne pouvoir intervenir qu’après la dissolution d’un premier mariage, qui laisse une grande latitude aux anciens conjoints en matière de choix d’un nouveau partenaire. Relevant de la catégorie générale du mariage secondaire, le « mariage par enlèvement » suppose un certain consentement de la femme - c’est l’homme qui « enlève » -, au contraire du « mariage par rapt », encore que, là encore, les distinctions qu’opère le langage ne sauraient rendre compte de l’extrême diversité des formes de mariage caractérisées par le rôle déterminant que joue dans l’établissement du lien matrimonial la volonté de l’homme seul ou celle des deux partenaires..."

    Dictionnaire de l’ethnologie et de l’anthropologie (PUF), entrée " Mariage "