Monolecte đŸ˜·đŸ€Ź

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • DariaMarx » #safedanslarue
    ▻http://dariamarx.com/2014/02/04/safedanslarue
    En gros, si on t’insulte et t’agresse dans la rue, c’est normal : tu es grosse et tu fais peur !

    Je porte plainte. Je suis secouĂ©e. J’ai la plaque de la voiture. La flic qui me reçoit dit que ce n’est pas grave. Que c’est pas bien grave quand mĂȘme. Je raconte. Les mots, les mains sur mon cou, les insultes. Je raconte mes insultes aussi. Je dis tout. Mais pourquoi vous vous ĂȘtes Ă©nervĂ©e aussi ? Pourquoi vous avez rĂ©pondu ? Je ne sais pas. Parce que je ne supporte pas qu’on m’insulte gratuitement. Parce que je supporte plus. Parce que c’est mon droit de ne pas le supporter ? Elle me propose un mĂ©decin, mais elle n’est pas officier, donc elle ne peut pas me donner le rendez-vous, il faudrait changer d’arrondissement et prendre rendez-vous, ca a l’air tellement compliquĂ© que je laisse tomber. J’appelle ma mĂšre, qu’elle vienne me chercher. Elle pense que je me suis fait arrĂȘter Ă  une manif. Elle ne s’attend pas Ă  mon air dĂ©fait. J’ai les nerfs qui lĂąchent. Je pleure. Je rentre chez moi. J’attends. Je suis convoquĂ©e pour la confrontation. Je me retrouve assise dans un petit bureau, avec le mec qui m’a Ă©tranglĂ©. La flic lit ma dĂ©position. Non, je ne veux rien changer. Elle lit la sienne. Je suis une racaille en surpoids qui l’a agressĂ© car j’avais la flemme de faire le tour plutĂŽt que d’éviter sa voiture mal garĂ©e. Je suis une personne aigrie qui rĂ©pond aux insultes alors que j’aurais pu me taire. C’est incomprĂ©hensible pour lui. Oui, il m’a bien touchĂ©, mais pas Ă  la gorge, qu’il dit. Au visage et aux Ă©paules. Pour se dĂ©fendre. Parce qu’il a peur de mon apparence monstrueuse. C’est marquĂ©. Sur la dĂ©position. MarquĂ©. Silence. La flic s’attend Ă  ce que je m’énerve. Vous ne vous Ă©nervez pas, qu’elle me demande. Non. Je ne dis rien. Et vous monsieur vous ne dites rien, qu’elle demande. Non rien. Ah super je vais finir plus tĂŽt ce soir, elle nous fait signer un papier. Je descends l’escalier du commissariat, j’entends les pas du mec derriĂšre moi. Je suis aussi humiliĂ© par cette dĂ©position que par l’agression. Ca part au proc, elle a dit ca, la flic. Ca suit son cours.

    • J’ai juste ce truc, dans la rue, qui m’est arrivĂ©, en plein jour, pour un trottoir, pour une insulte rendue, un mec qui a pensĂ© normal de porter ses mains sur mon cou et de serrer. Et qui n’en dĂ©mordra pas. Qui est sur de lui. Qui me dit qu’il vient de Neuilly lui. Qu’il ne se bat pas. Qu’il n’est pas comme ca. Et moi je suis quoi ? Dans quel monde, pourquoi, au nom de quoi, est ce que je dois accepter de me faire insulter ? Dans quel monde, pourquoi, au nom de quoi, dois je accepter de baisser les yeux devant celui qui m’agresse verbalement ? Je ne sais pas. Je sais que rĂ©pondre, ca ne marche pas.

      Un jour, t’auras juste besoin de sortir avec un flingue dans la poche de ton imper et tu seras prĂȘt-e Ă  fumer le premier connard qui te regardera de travers.

      #violence_urbaine #peur #dictature_des_sales_cons

    • Dans une beaucoup moindre mesure, mais le mĂ©canisme de rĂ©action est sensiblement le mĂȘme, ça me (et nous) arrive toutes les semaines avec les connards et connasses garĂ©â‹…e⋅s en une seule fois 1) sur le trottoir ET 2) sur la piste cyclable ET 3) devant notre porte !

      ObligĂ© de faire de la gymnastique pour sortir le vĂ©lo ou la poussette des enfants. Du coup, lorsqu’on trouve les propriĂ©taires, on les engueule vertement. Et premier rĂ©flexe : c’est EUX qui nous engueulent encore plus fort. Et c’est toujours ceux qui sont le plus en tords qui gueulent le plus, qui ne s’excusent jamais et qui insultent. MĂȘme aprĂšs des annĂ©es Ă  voir toujours la mĂȘme chose, je continue de trouver ça hallucinant.

      Un jour je prendrai une barre à mine, et j’exploserai les 40 voitures qui jalonnent le trottoir rien que dans ma seule rue.

    • @monolecte je sais bien que ce n’est pas ce qu’elle veut faire passer comme message. C’est plutĂŽt ma rĂ©action quand je lis ce genre de rĂ©cit. Une rĂ©action des tripes face Ă  la bĂȘtise Ă  l’état brut.

      Un jour je prendrai une barre à mine, et j’exploserai les 40 voitures qui jalonnent le trottoir rien que dans ma seule rue.

      Merci @rastapopoulos. Parfois je me dis que je suis le seul Ă  avoir des rĂ©actions « borderline »

    • Ce n’est pas que contre les femmes, cette violence, c’est la violence contre les gens civilisĂ©s, la violence quotidienne de l’incivilitĂ© qui se drape dans l’arrogance.

      C’est le rĂšgne de la violence, celle qui sert de justification. C’est la seule forme d’existence que d’emmerder le monde pour son petit plaisir, pour faire le caĂŻd, c’est la seule forme de revanche des mĂąles abrutis, dĂ©sorientĂ©s, dĂ©boussolĂ©s parce qu’ils ne servent plus Ă  rien, parce qu’ils sont tellement bĂȘtes qu’on peut les remplacer par des machines.
      Ils feront tout pour ramener au pouvoir des systĂšmes ancestraux, oĂč leurs muscles et leur connerie permettaient au moins qu’on les utilise Ă  quelques tĂąches oĂč ça les fatigue un peu et oĂč ils ont l’impression de servir Ă  quelque chose.

      Ces systĂšmes dans lesquels on est encore le chef, oĂč l’on garde les cours d’école, mitraillette Ă  la main, comme dans d’autres pays, oĂč ces hordes de connards font rĂ©gner la misĂšre par la terreur, parce qu’ils ont toujours l’ñge mental d’un Ă©colier.

      La connerie masculine tue beaucoup plus que la plupart des maladies, et c’est le grand facteur d’arriĂ©ration de la race humaine.

      Comme dit Sombre Hermanos en réponse à Rastapopoulos (qui a raison de souligner que les abrutimobilistes sont légion), le problÚme est que comme la violence est le seul langage compris par le crétin, ça entraßne tout le monde dans la spirale de la violence.

      Et un des commentaires du blog de la victime en appelle Ă  Google glasses, c’est Ă  dire Ă  un monde fliquĂ© en permanence pour remplacer l’éducation, un monde oĂč les drones surveilleront tout pour empĂȘcher les misĂ©rables de voler et les cons de frapper. GĂ©nial.