Note - Projet - Les liens de Kevin Merigot
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On a attiré mon attention sur un mot, apparu il y a peu et qui est maintenant dans toutes les bouches. [...] Ce mot, c’est « projet ». N’est-il pas anodin ? Simple. Facile. Porteur de sens.
On demande aux pauvres d’avoir un projet. Pour s’en sortir, il faut qu’ils aient un projet.
Un chômeur doit avoir un projet. Son allocation chômage, pour laquelle il a cotisé et qu’il devrait donc percevoir au titre de son salaire continué, est soumise à la présentation d’un projet.
On n’a de but dans le vie que si on est capable de présenter un projet.
On doit avoir un projet de carrière.
La banque n’entend que nos projets.
Quelqu’un qui échoue, qui perd son emploi, etc. c’est qu’il avait un mauvais projet.
On n’est productif que si on a un projet. On n’existe que si on a un projet. On ne vit plus simplement pour vivre, mais pour des projets.
Vous savez à qui on ne demande jamais d’avoir de projet ?
Les riches, les détenteurs de moyens de production.
Eux n’ont pas de projet à avoir ou à présenter à quiconque. Personne ne force un riche ou un dirigeant à respecter un éventuel projet. Leur vie ne sera pas considérée comme ratée s’ils n’ont pas de projet.
Le projet, c’est le moyen d’oppression de classe par excellence. Car avoir des projets, c’est bien. Et on ne fait pas chier quelqu’un qui a un projet (qu’on lui a forgé et essentiellement imposé jusqu’à ce qu’il y souscrive) pour aller faire la révolution.
Le capitalisme en « mode projet »...
