Penelope Shultz

Distortion et fil de soi

  • Petit conseil de lecture
    Pornographie du temps présent d’Alain Badiou

    « ...Nous devons comprendre, ce qui est pour nous très difficile, que la vraie critique du monde, aujourd’hui, ne saurait se ramener à la critique académique de l’économie capitaliste. Rien n’est plus facile, rien n’est plus abstrait, rien n’est plus inutile, que la critique du capitalisme réduite à elle-même. Ceux qui mènent grand bruit sur cette critique en viennent toujours à de sages réformes de ce capitalisme. Ils proposent un capitalisme régulé et convenable, un capitalisme non pornographique, un capitalisme écologique et toujours plus démocrate. Ils exigent un capitalisme confortable pour tous, en somme : un capitalisme à visage humain. Rien ne sortira de ces chimères.
    La seule critique dangereuse et radicale, c’est la critique politique de la démocratie. Parce que l’emblème du temps présent, son fétiche, son phallus, c’est la démocratie. Tant que nous ne saurons pas mener à grande échelle une critique créatrice de la démocratie d’État, nous resterons, nous stagnerons, dans le bordel financier des images. Nous serons les serviteurs du couple formé par la patronne du bordel et le chef de la police : le couple des images consommables et du pouvoir nu. »

    « C’est peut-être la meilleure définition de la classe moyenne contemporaine : participer naïvement à la formidable corruption inégalitaire du capitalisme, sans avoir même à le savoir. D’autres, en très petit nombre, et placés plus haut, le sauront pour elle. »