• Retrouver l’internationalisme : le mouvement ouvrier français avant et en 1914
    http://www.contretemps.eu/interventions/retrouver-linternationalisme-mouvement-ouvrier-fran%C3%A7ais-avant-en-19

    La Vie ouvrière se méfiait également des idées de Jaurès, qui voulait une « armée nouvelle » inspirée du modèle Suisse. Un article très féroce de Jean Wintsch se moquait des illusions de Jaurès : « Jaurès, naturellement, ne manque pas une occasion de louer "la démocratie la plus libre, la plus hardie et qui a su organiser admirablement la défense nationale sous la forme populaire de milices" ». La réalité de l’armée suisse, expliquait Wintsch, était très différente : « Le corps des officiers est composé, en fait, de bourgeois riches et d’espèces variées d’aristocrates ; on y trouve en masse de jeunes ratés et désœuvrés qui ont été incapables de remplir dans la vie civile une occupation libérale, commerciale, industrielle ou autre. Aussi la morgue de ces individus est-elle devenue insupportable, au point qu’ils sont très généralement détestés à fond par leurs soldats. Les exemples de brutalité, de grossièreté, de bêtise, d’incurie, de concussion ne manquent pas dans les hautes sphères militaires. » La conclusion de Wintsch était sans équivoque : « Il faut que l’armée, composée en grande partie précisément des travailleurs, soit, non pas réformée, car sa fonction est de tuer, et cela est horrible, mais sapée par nos efforts répétés et décidés. La vérité paraît donc être pour nous et où que ce soit : pas d’armée du tout ! »

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