• Plant Breeders Release First ’Open Source Seeds’ : The Salt : NPR
    http://www.npr.org/blogs/thesalt/2014/04/17/303772556/plant-breeders-release-first-open-source-seeds

    A group of scientists and food activists is launching a campaign Thursday to change the rules that govern seeds. They’re releasing 29 new varieties of crops under a new “open source pledge” that’s intended to safeguard the ability of farmers, gardeners and plant breeders to share those seeds freely.

    It’s inspired by the example of open source software, which is freely available for anyone to use but cannot legally be converted into anyone’s proprietary product.

    (...)

    The practical impact of the Open Source Seed Initiative on farmers and gardeners, however, may be limited. Even though anyone can use such seed, most people probably won’t be able to find it.

    The companies that dominate the seed business probably will keep selling their own proprietary varieties or hybrids. There’s more money to be made with those seeds.

    • Merci @fil, mais je crois que ça ne m’a pas trop avancé. Mais je crois que je suis moins sur l’aspect politique, car si dans la pratique une #licence_libre sur une variété n’apporte rien, j’ai l’impression que c’est de l’esbroufe un niveau politique.

      Concrètement je vois plusieurs aspects au problème :

      (a) Les maraîcher⋅e⋅s bio pros doivent être très peu nombreux à produire leurs graines, car ils/elles doivent avoir une sécurité sur ce que produira la graine. Donc à part pour les cas particuliers des espèces dont les plantes s’autopollinisent (autogames : tomates, haricots, salades), il faut gérer la (non) pollinisation croisée, et c’est très long à faire, à part en découpant les variétés par serre (et encore, ça fait pas beaucoup de variétés différentes au final). Là ce n’est même plus une question de pouvoir se réapproprier les semences, c’est juste qu’un⋅e maraîcher⋅e ne peut pas produire des légumes et sauver ses graines car ce n’est pas possible/rentable.

      (b) Les maraicher⋅e⋅s bio pros ont besoin de plus d’uniformité que les amateurices, et les hybrides sont bons pour ça, car chaque plante issue des mêmes parents seront identiques.

      (c) Les hybrides en soit ne sont pas mauvais. Le principal problème est qu’on ne connaît pas la "recette" (les variété des parents) pour les faire. Un peu comme le coca dont la recette est tenue secrète. Ici on pourrait avoir une notion d’open_source limitée en dévoilant la recette pour que n’importe qui puisse faire ses hybrides en maintenant des individus des deux parents et en contrôlant la pollinisation croisée.

      (d) Là où il y a un souci avec les hybrides c’est que c’est très dur/ pas rentable à faire pour certaines espèces, car les fleurs sont petites, ou qu’une pollinisation à la main ne donne que peu de graines. Donc on a inventé les CMS, où la stérilité mâle du cytoplasme. En gros certaines lignes ont un pollen mâle stérile, ce qui permet de contrôler plus facilement la pollinisation. Par contre la descendance est stérile aussi. Là on coupe effectivement la réappropriation (même si la fertilité peut être restaurée dans certains cas). Mais il n’y a pas de danger de contamination, si on reconnaît les individus CMS et qu’on ne sauvegarde pas leurs graines.

      (e) L’autre gros souci est la notion de brevet qui émerge dans les plantes. Aux US il y a eu des brevets vagues sur la résistance de certaines plantes à certains insectes, donc si par croisement ou autre quelqu’un⋅e produit une variété résistante, elle peut tomber sous le coup du brevet. Parallèle fort avec les brevets logiciels.

      (f) Une license open source protège t’elle des CMS et des hybrides CMS ? J’ai l’impression que pas plus que les logiciels libres protègent des brevets. Pour les CMS, implicitement la license libre du lien de @Fil proclame des populations stables et fermières, donc non hybrides ("Il s’agit de proposer des « semences fermières, de lignées stables et libres d’usage"). Du coup ça limite les variétés à un cadre de pensée bien précis, car certains fermier⋅e⋅s bio utilisent des hybrident créés sur la ferme en créant des populations très diversifiée génétiquement (en gros on mélange plein de variétés, et on sélectionne les plus adaptées au lieu et conditions de cultures, et on replante ces graines en ajoutant des nouvelles variétés chaque année). C’est la version étroite des alternatifs sur les semences qui serait inscrite dans la licence, pas bien ça.
      D’ailleurs un des grainetiers cité en bas du premier article est spécialiste de ces variétés populations, hehe.

      Par exemple : http://www.wildgardenseed.com/index.php?cPath=42

      The mother gene pool from which all of these napus kales have been derived. Originated as a cross between ‘Red Russian’ and ‘Siberian’ ca. 1984. Intended for mid-July-Aug sowing, fall cropping, and successful overwintering in milder climates to produce copious leaves and “napini” of various shapes and hues. A genetic gold mine for farmers who wish to select strains adaptable to their own farm environment.

      Perso ce qui m’intéresserait le plus comme graines c’est justement ce genre de variétés populations hybrides garanties sans CMS et qui seraient sélectionnées dans mon jardin. Là ussi j’y vois un parallèle avec le libre, pouvoir "physiquement" (et légalement mais c’est déjà le cas) "écrire" ma propre variété à partir d’un pool commun, et ensuite échanger avec d’autres nos populations adaptées.