Rumor

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  • Zones de non-droit - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/867632/zones-de-non-droit.html

    Reconsidérons le Liban qui n’est pas seulement une mosaïque de communautés, mais également et, suivant les régions, une mosaïque de régimes de droit où la « pression juridique » s’exerce selon une certaine casuistique, c’est-à-dire au cas par cas. Et qu’on ne vienne pas nous dire qu’il y a égalité devant la loi entre Achrafieh et la banlieue sud, entre le Metn et le Hermel, etc. Et je ne fais pas seulement allusion à la perception des factures d’électricité ; je fais référence au sentiment général qui prévaut quand deux autorités (l’étatique et la milicienne) cohabitent de manière adultérine dans un même district. Ainsi dans le Chouf comme la région de Zghorta, il y a une telle « démocratie de proximité » que le contentieux des administrés peut être réglé par médiation ou par un arbitrage rendu par une cour de justice informelle relevant des divers potentats locaux.
    C’est qu’il y a des loyautés verticales... et des solidarités verticales qui unissent des individus autour d’une communauté ou d’un chef providentiel et qui, quand cela les arrange, font fi de l’État central légitime et récusent son autorité dans la sphère publique.
    Il faut faire avec le non-droit ; c’est ainsi. On s’accommode des zones où l’on ne sent pas chez soi, on évite de s’y rendre. Question de tact, de mesure, dirions-nous. Mais souvenons-nous quand même des camps palestiniens et de l’immunité de fait que s’octroyaient ceux qui y résidaient ou qui s’y réfugiaient. La suite de l’histoire est pour le moins édifiante.

    L’auteur (Youssef Mouawad, un avocat) oublie juste Solidere et la fabrication d’un droit spécifique aux puissants en régime néolibéral
    #Liban #droit