BigGrizzly

Groumpf

  • Les lourdes conséquences des prêts étudiants aux Etats-unis
    http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20140610trib000834453/les-lourdes-consequences-des-prets-etudiants-aux-etats-unis.html

    Toutefois, les deux situations ne sont pas complètement comparables. Trois éléments viennent tempérer ces craintes :

    1) Tout d’abord, si le montant des crédits étudiants est élevé (environ 1’000 milliards de dollars), il reste inférieur au montant des crédits immobiliers, et surtout il reste dix fois inférieur au niveau des crédits immobiliers avant la crise.

    2) Ensuite, alors que la dette immobilière est détenue par des banques, les crédits étudiants sont majoritairement détenus par l’Etat. En effet, 80% des crédits étudiants sont garantis par l’Etat. Dans ce cadre, même en cas de défaut, cela ne serait pas susceptible de mettre en faillite un établissement bancaire comme cela avait été le cas en 2008, avec les répercussions en chaîne qui ont suivi.

    3) Enfin, en cas de non-remboursement des prêts, le « prix » des études et la valeur des diplômes ne vont pas chuter, contrairement à la même situation dans le secteur immobilier. Autrement dit, dans le cas d’une vague de défauts sur les crédits étudiants, ce n’est pas cela qui constituerait une raison pour que les diplômes perdent de leur valeur sur le marché du travail. Ainsi, les étudiants auront toujours la capacité à trouver un emploi, qui pourra ensuite permettre de rembourser l’emprunt contracté. La situation est différente dans le cas du marché immobilier. En effet, une vague généralisée de défaut entraîne mécaniquement la chute de la valeur des biens, et donc une diminution parallèle du patrimoine et de la capacité de remboursement des personnes qui détiennent ces biens.

    Ben voilà, on n’a plus qu’à tous emprunter aux banques avec une garantie de l’état. CQFD. Pourquoi on ne l’a pas trouvé plus tôt ce truc ? Ça nous aurait évité bien des simagrées en 2008...

    • La hausse des taux d’intérêts sur ces prêts a récemment augmenté. En effet, alors qu’auparavant le taux de crédit garanti par l’Etat fédéral pour les étudiants remplissant certaines conditions de ressources était de 3,4%, ce taux a été doublé depuis le 1er juillet 2013 pour s’élever dorénavant à 6,8%. La hausse du taux de crédit pour ces étudiants entraîne un surcoût moyen de 4,600 dollars par étudiant.

      Le défaut de paiement atteint des niveaux inquiétants. En effet, le nombre des crédits contractés au titre du financement des études augmente progressivement année après année pour s’élever à 11% en 2012. Autrement dit, un crédit étudiant sur dix ne peut actuellement pas rembourser correctement.

      (..)

      Le poids de la dette limite l’indépendance économique des jeunes générations. En effet, avec la charge financière liée au remboursement de leurs crédits, les jeunes diplômés doivent reporter leurs divers projets qu’ils soient économiques (achat automobile, de logement...) ou personnels (mariage, fonder une famille...). Les possibilités personnelles d’évolution sociale sont mécaniquement bridées, ainsi que le potentiel de consommation.

      Ça fait du bien de lire un papier qui met tout ça en évidence.
      Nos compatriotes libéraux pro-capitalistes ne parlent pas trop de tout ça quand ils nous vendent les miracles de la culture outre-atlantique.
      Sans doute n’ont-ils pas conscience des biais de leur esprit sur leur raisonnement.
      Un mec qui paie des cotisations sociales et impôts pour financer la retraite des autres (et donc la sienne à terme) on dit qu’il est pris à la gorge, racketté, écrasé par les charges.
      Par contre un mec qui engraisse une banque toute sa vie pour rembourser ses études, ça n’a rien de choquant. Le transfert de richesses est comparable, sauf que ça ne va pas dans la même caisse.

      Décidément les libéraux pro-capitalistes peuvent dire ce qu’ils veulent à coup de démonstration économiques, tout n’est que question d’orientation idéologique. Même débat que retraite par répartition vs capitalisation.
      Ils préfèrent le secteur privé aux administrations publiques, ils préfèrent les banques à l’Etat. Ils sont naturellement plus enclins à servir l’intérêt particulier que l’intérêt général. Pas sûr qu’ils soient (tous) (financièrement) gagnants, mais l’idéologie nuit souvent au raisonnement et au rationalisme pécunier que cette idéologie prône pourtant..