A Yverdon, les femmes empoignent la lutte ouvrière
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Le conflit se cristallise la semaine suivante. Le préfet s’y mêle en proposant une nouvelle conciliation, qui exclut le réengagement des sept licenciées. Les grévistes refusent. Une première manifestation est organisée le 25 mai, puis une deuxième le 29 mai, qui réunit 1000 à 1200 personnes, dans une ville qui comptait alors 8500 habitants.
Les ouvriers, les élèves de l’école professionnelle, les syndicalistes et des conseillers communaux socialistes soutiennent les grévistes.
Les manifestants font face aux gendarmes et à l’armée. Des pierres sont lancées, trois personnes sont arrêtées, et des menaces sont proférées à l’intention des autres ouvriers de la ville. Les sept licenciées sont menacées d’emprisonnement et condamnées à une amende de 5 francs, « qui représente le revenu de deux à trois journées de travail » écrit Nadia Lamamra2. Un ultimatum patronal met fin au conflit après huit jours de grève. Cinquante-sept ouvrières sont licenciées.