• Crimes (Israël) & Châtiments (Russie)
    Par Pepe Escobar
    (Traduction : JFG-QuestionsCritiques)
    Asia Times Online, le 31 juillet 2014
    http://questionscritiques.free.fr/edito/AsiaTimesOnline/Pepe_Escobar/Gaza_Israel_Russie_vol_MH17_300714.htm

    Donc, Obama, Merkel, Cameron, Hollande et le Premier ministre italien Matteo Renzi - appelons-les Cinq Fabuleux - se rejoignent dans une visioconférence pour rassembler leur courage et « accroître la pression » demandant un cessez-le-feu à Gaza. Plus tard dans la journée, l’Israélien Benjamin Netanyahou, alias « Bibi », livre sa réponse sans mâcher ses mots : il reste fermement décidé à réaliser sa version d’une Solution Finale à Gaza.[1] Avec ou sans « pression ».

    Alors, que reste-t-il aux Cinq Fabuleux après s’être fait solennellement et collectivement botter leurs illustres derrières d’Occidentaux ? Ils décident d’abandonner Gaza et, à la place, de sanctionner la Russie - à nouveau ! Quelle brillante stratégie de sortie !

    Cette spectaculaire nullité qu’est Tony Blinken, qui fait également office de conseiller à la sécurité nationale de Barack Obama, a tenu absolument à souligner aux médias institutionnels occidentaux que la clique des ânes fougueux européens est maintenant « déterminée à agir ». Non pas contre Israël à cause de Gaza, mais contre la Russie à cause de l’Ukraine. Quelle magnifique symétrie orwellienne : les Deux Minutes de la Haine éprouvée par Israël pour les Gazaouis se sont métamorphosées en Deux Minutes de la Haine prolongées de « l’Ouest » pour la Russie, reflétant les Deux Minutes de la Haine prolongées de Kiev pour les Ukrainiens orientaux.

    Même Hollywood n’aurait pu imaginer pareille intrigue ; Israël s’en tire avec son massacre illégal et prémédité de civils, tandis que la Russie est victime d’une cabale pour un massacre aérien de civils (à plus petite échelle), lequel à toutes les caractéristiques d’être montée par les vassaux à Kiev des « partenaires » occidentaux de la Russie.

    J’ai déjà exposé comment des sanctions et encore des sanctions sont la seule et unique « politique » officielle de l’administration Obama. En plus des prochaines sanctions de l’Union Européenne, imminentes, les Etats-Unis ajouteront - quoi d’autre - plus de sanctions. Après tout, Washington est si « inquiet » que Moscou envahisse tôt ou tard l’Ukraine ; cela devrait certainement répondre, finalement, à toutes ces prières « In God We Trust », selon la devise américaine.
    (...)