• Ha, ben, je viens de finir de regarder... pas mal de ravis de la crèche, mais quelques analyses percutantes, dans le tas.
      J’ai évoqué la question du robot-journalisme lors de la plénière du l’université d’été du revenu de base où j’intervenais, mais je n’ai pas pu creuser la question de l’automatisation.
      Le fait que la machine a remplacé l’ouvrier qualifié, ça n’a pas fait chier grand-monde, en dehors des ouvriers concernés, bien sûr. Les CSP+ se sont toujours sentis très peu concernés par la robotisation ou les délocalisations et avaient donc beau jeu d’exhorter les masses laborieuses à ne pas entraver la marche triomphante du progrès... sur leurs gueules de futurs chômeurs à vie... et donc #surnuméraires.

      Le fait est qu’Internet permet de délocaliser beaucoup de CSP+ vers les pays à très bas couts... mais que ça ne suffit pas. Foxcom a décidé de commencer à remplacer ses crevards par des robots. Mais le fait qu’un algorithme puisse remplacer un trader ou un journaliste... je pense que les thuriféraires technophiles n’ont pas encore mesuré les conséquences socioéconomiques... et à quel point la question du #revenu et donc du droit de survie va se poser de manière aigüe pour 90 % de l’humanité très très rapidement.

    • Ah la machine a remplacé l’ouvrier ? pourtant n’y a-t-il pas toujours 20% des salariés français qui sont ouvriers et une part importante des population asiatiques, américaines et africaines qui sont ouvrières et qui produisent ces marchandises dont on nous dit qu’elles sont produites sans ouvrier ?

      Un des grands mythe du capitalisme n’est-il pas l’existence d’automatisme ? Encore plus gros, l’autonomie de ces éventuels automatismes ? Ne faudrait-il pas plutôt dénoncer ce mensonge plutôt que de se faire peur avec ?

    • Il y a en a moins, ils sont plus loin et ils sont toujours moins chers. L’arbitrage a été de tasser au maximum les couts humains en utilisant des méthodes toujours plus sophistiquées pour arracher toujours plus de valeur ajoutée avec toujours moins de monde et d’équivalent salaire par tête de pipe. Pour moi, la news importante des 15 derniers jours, c’est Foxcom qui vient de décider de commercer le remplacement de ses 1,2 millions de salariés par des robots. Autrement dit, la #technologie est enfin mature : le moment où elle revient meilleur marché qu’un humain, y compris le plus surexploité et mal payé.

      Et les ouvriers disparaissent vraiment. J’ai trainé mes guêtres dans les industries de mon coin. Beaucoup d’ouvriers sont en fait des servants de machines complexes et sont en voie de remplacement dès que c’est possible. Ils n’ont d’ouvriers que le nom, ils sont plus des opérateurs informatiques, parce que la technologie n’était pas mature pour passer directement du bureau de conception des ingénieurs à l’exécution par la machine. Mais l’interfaçage direct est en court.

      La dernière machine entrée dans cette usine qui a triplé ses effectifs en 10 ans, c’est... une pièce. Elle a la taille d’une pièce. Tu rentres la grume de métal d’un côté et tu as la pièce de mécanique de précision (au micron ou pas loin) qui ressort de l’autre côté. Il n’y a plus d’opérateur, les paramètres viennent directement du bureau d’étude. Il n’y a plus non plus de maintenance : l’arrière de la machine est un atelier d’autoréparation, avec son stock de pièces de rechange. La machine s’autodiagnostique en permanence et change ses pièces en fonction de leur usure en temps réel. Et elle commande directement ses pièces aux fournisseurs en fonction de l’état de ses stocks.
      À elle seule, je ne sais pas combien de gars elle remplace (les opérateurs sont toujours des gars), mais ça commence à faire du monde. Pour l’instant, il leur faut encore des types non qualifiés pour sélectionner les billes de métal et les apporter à la pièce-machine et d’autres pour récupérer ce qui en sort et amener les pièces reçues jusqu’au stock, mais je pense que c’est une question de temps avant que la manutention soit aussi automatisée... et pas beaucoup de temps.