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« … en deçà d’un monde qui ne sait plus nourrir que son propre cancer, retrouver les chances inconnues de la fureur » (André Breton)

  • Ecosse - Le mirage régionaliste
    Lutte de Classe, Série actuelle n°20 (Mai-Juin 1996)
    http://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/la-revue-lutte-de-classe/serie-actuelle-1993/nationalisme-ecossais-et-illusions

    [...] L’extrême gauche, elle, n’a pas l’« excuse », si l’on peut dire, de se revendiquer ouvertement du réformisme. Mais cela n’a pas empêché ses principales organisations d’emboucher la trompette du parlement écossais, cédant ainsi aux sirènes nationalistes, ou plus exactement aux courants qui véhiculent leurs idées dans les rangs de la gauche travailliste. Ces organisations ne manquent pas, bien entendu, d’invoquer un prétendu « droit des nations à disposer d’elles-mêmes », dont la lettre est sans doute tirée de Lénine, mais dont elles défigurent ainsi l’esprit au point de le rendre méconnaissable. Certaines vont même jusqu’à vouloir voir dans le regain d’influence des idées nationalistes l’expression d’une radicalisation qui n’existerait qu’en Ecosse, sans s’expliquer ni sur la nature sociale de cette prétendue « radicalisation » ni sur les limites d’une « radicalisation » qui ne s’exprime ni dans la rue ni dans les luttes sociales, mais seulement dans les bureaux de vote ! Tout cela n’est qu’un bien piteux paravent pour un opportunisme honteux et... bien banal, mais qui n’en revient pas moins pour ces organisations à tourner le dos à leurs responsabilités politiques vis-à-vis de la classe ouvrière, en particulier écossaise, et à la perspective révolutionnaire, c’est-à-dire à leur propre programme.

    • Ce qui est problématique, ce n’est pas le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », qui est un principe que le mouvement ouvrier révolutionnaire a toujours résolument défendu (et que LO a toujours fait sien), mais le fait que des organisations qui se présentent pourtant marxistes, voire trotskistes, l’invoquant à tout va et sans discernement, en « défigurent l’esprit au point de le rendre méconnaissable » (2ème partie de la phrase) – d’où le « prétendu », pour signifier combien celui que ces dernières mettent en avant n’a que peu de rapport avec le principe ainsi évoqué... Cela dit, le reste de l’article explique tout cela en détail - l’extrait que j’ai cité n’est que le dernier paragraphe d’un long article d’analyse (en lien).