Articles repérés par Hervé Le Crosnier

Je prend ici des notes sur mes lectures. Les citations proviennent des articles cités.

  • En Egypte, le viol comme arme de répression - Page 2 - LeTemps.ch
    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/0b0885d6-39cb-11e4-8c03-d377f99f2a56|1

    Troublant revers de l’histoire : sous le – court – règne de Mohamed Morsi, les militaires et la police n’ont cessé d’accuser leurs adversaires islamistes de vouloir voiler les femmes. Eux s’obstinent sans scrupule à les dévoiler. Pis, à les violer. Une arme secrète de répression prisée par les ex-autocrates de cette région, que le Printemps arabe espérait chasser, et qui revient aujourd’hui au galop en Egypte. « Avec Sissi au pouvoir, l’armée se sent en position de force pour perpétrer de vieilles méthodes d’humiliation sexuelle promues depuis des années au sein d’un système militaro-patriarcal obsédé par l’étranglement de l’opposition », observe Adel Ramadan, chercheur à l’Egypt Initiative for Personal Rights.

    De cette épreuve, particulièrement éprouvante dans un pays où la question sexuelle est un tabou, elle se souvient du moindre détail : l’arrestation par la police militaire, puis la prison, et cet examen de cinq minutes au cours duquel un officier se livra à une pénétration digitale avant de lui confirmer qu’elle était toujours une « jeune fille ». A l’époque, elle fut la seule à oser témoigner à visage découvert de cette blessure invisible, bien plus douloureuse que n’importe quelle ecchymose. « Toutes les autres filles se sont tues. C’est dire si l’exercice vise à « casser » les militantes. Au final, les victimes cèdent à la loi du silence par peur d’être rejetées par leurs familles et mises au banc de la société », dit-elle, en larmes.

    Poursuivie en justice pour « vandalisme et insulte à un représentant de l’ordre », puis condamnée à un an de prison avec sursis, la courageuse Egyptienne entama à son tour deux procédures : l’une contre le militaire lui ayant fait subir des attouchements, et l’autre contre le Conseil militaire. Si le soldat est resté impuni, le second procès a débouché sur une mini-victoire : l’interdiction par la justice des « tests de virginité » menés par l’armée sur des femmes arrêtées. « Sauf que trois ans plus tard, des tortures physiques encore plus redoutables et systématiques sont infligées aux manifestantes », se désole Samira.