• Politique du #silence. Les #femmes et les #jeunes gens ne parlent pas à la table du pouvoir | La pensée du discours
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    Valérie Trierweiler est une femme, Édouard Louis et Geoffroy de Lagasnerie sont des “jeunes” gens : voilà deux catégories de personnes sommées de se taire, susceptibles d’être silenciées par cette politique du silence et cette culture de la défense de corps et de classe qui sont d’efficaces empêcheurs de penser et de bons protecteurs du pouvoir. On pourrait continuer d’enrichir le corpus des silencié.e.s : s’y trouveraient mes cher.e.s whistleblowers dont le symbole actuel est Edward Snowden, jeune homme/homme jeune lui aussi, et tou.te.s celleux que j’appelle les diseur.se.s de vérité, ces parrèsiastes auxquel.le.s Michel Foucault attribue ce “courage de la vérité” qui fait la matière de l’un de ses plus beaux séminaires.

    Au cours de mes recherches pour Langage et morale, pour le chapitre consacré partiellement au whistleblowing, j’avais listé les proverbes traitant de la vérité dans la plupart des langues et des cultures du monde. Majoritairement, ils sont connotés négativement et prédisent toujours les pires malheurs à cellui qui s’engagera dans le discours de la vérité. L’un de ceux qui revient le plus souvent est : “Si tu dis la vérité, tiens ton cheval sellé”. Je ne sais pas si Valérie Trierweiler, Édouard Louis, Geoffroy de Lagasnerie et Edward Snowden ont eu cette tentation équestre ces derniers temps. Elle n’est peut-être plus utile puisqu’il existe désormais, en particulier grâce au web, des lieux où le.a diseur.se de vérité est, sinon en sécurité, du moins entendu. Mais ils sont encore trop rares, et cellui qui ose parler contre les dominant.e.s doit peut-être aussi s’assurer d’être un.e bon.ne cavalier.e.

    #langage #parole #social