Monolecte 😷🤬

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • Les croyances à l’origine des #inégalités | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/92771/croyances-origine-inegalites

    Une réfutation de la théorie du ruissellement

    Le sociologue britannique d’origine polonaise, Zygmunt Bauman, principalement connu pour ses travaux sur la « vie liquide » et la mondialisation, propose dans son dernier livre de revenir sur la théorie du #ruissellement.

    Il se fonde sur le constat désormais connu d’une augmentation importante des inégalités consécutive à la crise de 2008 et commencée dès les années 1970. Contrairement à ce que laisse entendre la doxa économique, les richesses ne sont pas automatiquement redistribuées par le marché : la création incontrôlée de #richesses ne bénéficie pas au plus grand nombre. Les inégalités changent d’ailleurs dans leur répartition : elles ne sont plus significatives entre les différentes strates sociales mais entre un minuscule sommet et une base immense que le slogan des « 99 %» du mouvement Occupy Wall Street avait mis en avant. Autrement dit, la crise a contribué à enrichir les riches et à appauvrir les pauvres. A l’appui de sa démonstration, Bauman cite un grand nombre d’études allant dans ce sens, qui le conduisent à conclure –non sans ironie– qu’aujourd’hui, « l’inégalité croît en raison de sa logique et de son ressort propre. […] L’inégalité sociale semble même n’avoir jamais été aussi près de devenir le premier mouvement perpétuel de l’histoire ».(p. 26)

    #sociologie

    • « L’inégalité sociale semble même n’avoir jamais été aussi près de devenir le premier mouvement perpétuel de l’histoire »
      C’est beau cet appel à la révolution et découpage des têtes. Alors, « jamais aussi près de devenir le 1er mouvement perpétuel de l’histoire ! »
      On veut des congés payés, une bonne retraite, des bonnes allocs et une bonne sécu !

    • Super intéressant comme article, à partager au maximum (ou mieux, lire le bouquin pour ceux qui peuvent :-)

      On peut juste noter avec malice que quand l’argent va des plus pauvres vers les plus riches c’est bien aussi du ruissellement : la force gravitationnelle est ce qui fait que les corps qui ont la plus grande masse attirent à eux les corps de masse inférieure. C’est comme ça que les astres se sont créés : en agrégeant les poussières happées dans leur champ de gravitation.
      Dans le domaine financier, il faut aussi raisonner en terme de masse. Il ne faut donc pas considérer une vision verticale avec la pauvreté en bas et la richesse en haut, mais le contraire : les particules financières légères « tombent » systématiquement vers les masses financières les plus importantes. L’érosion naturelle tend à déshabiller les pauvres pour sur-habiller les riches..

      Sinon cette remarque intéressante aussi

      Bauman achève son essai sur quelques réflexions relatives à la responsabilité des intellectuels. Ces derniers se devraient avant tout de penser la possibilité du changement : « Le monde semble être bien protégé non contre les catastrophes mais contre leurs prophètes. », (p. 118) même si l’optimisme n’est pas vraiment de mise : « Il semble que nous ayons besoin de catastrophes pour reconnaître et admettre (hélas rétrospectivement, seulement rétrospectivement…) leur venue. Pensée glaçante, s’il en est.

      d’où le fait que certains estiment que pour que les américains (et le reste du monde) prennent conscience du péril climatique, il faille attendre un #pearl_harbour_écologique. On pourrait penser qu’il a déjà eu lieu à la Nouvelle Orléans, mais non, ce n’était pas assez fort...