Goom

Techno // Infos // Vidéo // Audio // Etc.

  • www.lamontagne.fr - Auvergne - VICHY (03200) - Philippe Pujol, lauréat du prix Albert-Londres 2014, et au chômage
    http://www.lamontagne.fr/auvergne/2014/10/20/philippe-pujol-laureat-du-prix-albert-londres-2014-et-au-chomage_11186831

    On peut décrocher le Graal du journalisme et se retrouver sans employeur. C’est le cas de Philippe Pujol, prix Albert-Londres pour l’enquête Quartiers shit.

    Lauréat du prestigieux prix Albert-Londres, en mai dernier, pour une série de reportages dans les quartiers nord de Marseille, intitulés Quartiers shit et publiés au cours de l’été 2013 dans La Marseillaise, son ancien journal, Philippe Pujol, 38 ans, était à Vichy pour le festival Journalisme et société.

    Votre statut de localier a attisé la curiosité après votre prix Albert-Londres. Ce n’était pourtant pas la première fois qu’il revenait à un journaliste de presse régionale.

    « C’est arrivé plusieurs fois, mais à chacune c’était des grands reporters qui réalisaient uniquement des enquêtes, alors que j’étais rédacteur deuxième échelon, c’est-à-dire que j’étais au plus bas dans l’échelle des journalistes. Je suis donc un joueur de division 2 qui a gagné le ballon d’or. Mais, même si je le faisais aussi, je n’étais plus le fait-diversier de base, comme quand j’ai commencé, qui ramenait seulement les chiens écrasés. L’avantage c’est qu’en faisant ça, on a une connaissance du territoire et un apport de contacts bien supérieur à quelqu’un qui viendrait enquêter sur Marseille. Mais j’ai réussi aussi à faire mes reportages comme si j’arrivais tout juste sur Marseille et c’est sans doute cela qui a marché. »

    Comment est-ce possible d’être à la fois immergé et garder du recul ?

    « Ma particularité, c’est que le fait divers, ça ne m’intéresse pas. Quand je prends un autre journal, je ne lis jamais cette rubrique. Mais on m’avait nommé volontaire à la rubrique faits divers ; alors plutôt que de me morfondre, j’avais décidé de l’aborder autrement. L’avantage de La Marseillaise, c’est que j’avais la possibilité d’orienter les choses comme je le voulais, tout en gardant la ligne progressiste, de gauche élargie. Cela m’a permis de pouvoir partir sur le côté sociétal des choses. Je n’étais pas le premier, mais issu d’une longue tradition de La Marseillaise. »

    Depuis votre prix, on a du mal à le croire, mais vous avez perdu votre emploi.

    « C’est un licenciement économique car La Marseillaise ne se porte pas bien, comme tous les médias. Je pense que virer un mec qui a Albert-Londres, ça permet de ne pas virer quelqu’un qui aura plus de mal à trouver du boulot derrière. De toute façon, je serais parti de moi-même, mais dans un an. »

    #journalisme #emploi