Rumor

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  • Entretien avec Bernard Cornut – Les hydrocarbures au Moyen-Orient : réserves et exploitation des gisements - Les clés du Moyen-Orient
    http://www.lesclesdumoyenorient.com/Entretien-avec-Bernard-Cornut-Les.html

    Un entretien très intéressant et une perspective originale sur le conflit actuel

    Quels sont les enjeux énergétiques de la Syrie ?

    D’importants gisements de gaz ont été découverts avant 2011 près de Raqqa. La prospection et l’exploitation n’ont pu se poursuivre suite à l’éclatement de la crise syrienne en 2011. Avant 2011, la Syrie avait lancé des négociations à propos de l’exploitation et du transport du gaz naturel. Deux projets s’opposaient. L’Iran et l’Irak proposaient de faire un gazoduc vers la Méditerranée, pour exporter leurs productions vers la Turquie et au-delà vers l’Europe et/ou créer des unités de liquéfaction sur la côte, afin d’exporter par navires méthaniers. Un projet de gazoduc concurrent était défendu par le Qatar, pays très riche en gaz, exporté aujourd’hui essentiellement comme gaz liquéfié. Le gouvernement syrien a jusqu’ici privilégié le partenariat avec l’Iran et l’Irak.

    Le fait que la Syrie soit aussi un territoire de transit pour transporter le pétrole irakien, et l’eau du Sud-est turc, multiplie les conflits d’intérêts sur le territoire syrien. Ces données permettent de voir la guerre actuelle sous un nouvel angle et permettent d’expliquer en partie le jeu des alliances en cours.

    L’entreprise GDF Suez est très présente dans la région, à Qatar notamment, et aussi en Russie ; elle pourrait éventuellement jouer un rôle de médiateur pour rassembler tous les acteurs au sein d’un partenariat commun. Si un gazoduc entre les gisements du Golfe et la Méditerranée pouvait convenir à tous les acteurs de la région, les tensions seraient moindres et les prix du pétrole et du gaz pourraient être amenés à se stabiliser. Pour cela, il faudrait un accord global sur la gestion de l’énergie, et non une compétition pour la captation des rentes, qui conduit dans la plupart des cas au conflit armé

    • En ce moment sur Arte :

      Palestine : le pétrole de la discorde
      http://www.arte.tv/guide/fr/030273-495/arte-reportage

      En Israël, l’industrie pétrolière est l’une des plus secrètes du pays. Les caméras de télévision sont interdites sur les sites d’extraction. Peut-être parce que les cuves de pétrole brut et les tours de forage ne sont qu’à une centaine de mètres des territoires palestiniens ? Selon les géologues palestiniens 85 % des gisements exploités par Israël se trouveraient en dehors de ses frontières.

      Les Palestiniens voient d’un mauvais œil les forages israéliens. L’or noir, synonyme d’essor économique, se trouve sur leurs terres. Leur gouvernement tente de faire reconnaître l’illégalité des forages israéliens qui jouxtent la frontière : la valeur de ce gisement de pétrole est estimée à 255 milliards de dollars.

      L’exploitation des ressources palestiniennes constitue aujourd’hui un élément à part entière de l’économie mondiale. Après l’eau, la terre et les minéraux, les Palestiniens redoutent d’être mis devant le fait accompli sans percevoir des revenus dont ils estiment pouvoir bénéficier en toute légitimité.