Bref, malgré tous ces points, ce qui m’a gêné dans ces échanges, ce ne sont pas les désaccords de fond, mais c’est cette espèce de supériorité que beaucoup ont affiché, à savoir le sentiment de penser des choses nobles (CONDAMNER, ETRE TRISTE, SE RECUEILLIR), de refuser Le Mal, Le Terrorisme, face à des gens terribles, affreux, comme moi, qui soit disant cautionnent Le Mal. Eux feraient partie des nobles gens qui ont un coeur, qui refusent d’ « attiser la haine », alors que d’autres comme moi, on s’y adonneraient par plaisir, pour se faire mousser (tellement que tout ceci ne pourrait pas avoir de base sérieuse et un peu réfléchie). C’est ainsi que moi et d’autres avons eu droit à des leçons d’humanité, des leçons sur le prix de la vie, etc etc, que nous, les sans coeurs ne connaissons sans doute pas. Mais dites-moi l’humanité en dehors de l’occident, vous connaissez ?
Pour ceux qui d’habitude n’en n’ont pas grand chose à faire des drames de l’humanité, à la prochaine agression israélienne, aux prochaines infos sur le Kivu, j’aurais le droit de vous dire que vous êtes des sans coeur qui n’en avez rien à faire de la vie humaine ? Pour ceux qui s’intéressent déjà un peu à tout, pouvez-vous avoir l’humilité de reconnaître que vous n’êtes pas le centre du monde et que même si VOUS vous ne hiérarchisez pas, le monde hiérarchise malgré vous, et que certains ont le droit de s’en émouvoir ?
C’est cet espèce de supériorité morale que je trouve puante. Alors qu’il ne s’agit pas d’émotions d’un côté et d’absence d’émotions de l’autre, mais juste d’émotions différentes, les yeux rivés vers des endroits différents. Et ça, les donneurs de leçons d’humanité n’ont étrangement pas été capables de le comprendre.