Je ne suis pas allé participer à la bagarre chez article 11.
Il y a quelques très beaux commentaires sous leur post, et sans surprise, on y retrouve aussi les grossièretés attendues. (Pour une fois, je trouve qu’Article 11 ne s’en tire pas trop mal)
@koldobika
Je ne suis pas certain de te suivre.
Je risque une réaction à tes derniers posts, en espérant ne pas me démettre l’épaule sur des portes ouvertes.
« faire passer les éléments de clivage avant les éléments sur lesquels tous sont d’accord »
Cela dépend tout de même de qui l’on parle. Je veux dire que nous n’avons pas tous les mêmes rapports avec les éléments de clivage : au sein des « révolutionnaires », libertaires, contestataires, extrême-gauchistes, etc. les luttes féministes ne sont pas perçues pareillement par tou-te-s, par exemple. De même pour les luttes indigènes. D’ailleurs, ce terme y est encore contesté.
Je pense que l’on ne peut pas se contenter de ce sur quoi nous serions éventuellement d’accord.
Et que ceux qui disent qu’un autre monde est possible ne parlent pas tous du même autre monde ! Qu’en fait, ellils parlent d’un « multivers » de mondes qu’ellils espèrent possibles...
Je pense que les infériorisé-e-s n’ont pas le choix d’attendre que les privilégiés des divers systèmes de rapports de domination veuillent bien renoncer tous seuls à leurs privilèges.
Quant au sentiment de « bien commun », il me semble qu’il a toujours été faux (comme l’universalisme républicain, etc) - qu’il a toujours été activement mis à contribution pour occulter la réalité des hiérarchies sociales. Il me semble que c’est à la fois à l’impossibilité de continuer à les dissimuler, due aux luttes menées par les infériorisé-e-s, et aux contre-attaques, aux backlashs des dominants, que l’on doit la disparition de cette illusion.
Il me semble que pour qu’une notion comme celle de bien commun puisse avoir un sens il faut que les inégalités s’effacent - que si cette notion doit avoir un sens, c’est justement dans les luttes des dominé-e-s, dans la confrontation à ces « clivages » qu’elle le prendra. Ceux ci ne seront pas dépassés tant que les privilégiés n’auront pas pris conscience de leurs privilèges.
Est-ce que je réponds à côté de la question ?
Par ailleurs, je peine vraiment à comprendre ce à quoi toi et #Aude faites référence, lorsque vous parlez de « militantisme identitaire ».