odilon

artiste aux mains pleines de doigts - visionscarto.net - Autrice de Bouts de bois (La Découverte)

  • La valeur de l’existence paysanne. Nayā Ambhora, un village de déplacés en #Inde centrale | sjjs.org
    http://www.jssj.org/article/la-valeur-de-lexistence-paysanne-naya-ambhora-un-village-de-deplaces-en-inde-c
    via @cdb_77

    En tant que processus historique et social qui marque tout développement économique, la dépaysannisation renvoie au problème de la crise de la reproduction de la #paysannerie et à l’évolution des identités sociales des « héritiers » (Champagne 2002, Bourdieu 2002). Le déplacement forcé précipite quant à lui un processus de décapitalisation des paysans. Mais plus encore, il est une cause de rupture totale de la vie villageoise et de son organisation en ce qu’elle implique des socialisations et des solidarités « traditionnelles ». En effet, l’#agriculture de cette région (essentiellement rizicole et céréalière tout en étant diversifiée : légumineuses, arachides, cultures de jardin et orangeraies), faute d’être suffisamment rémunératrice pour la plupart des paysans, conservait de nombreux avantages. La sécurité alimentaire était de rigueur grâce à une forte économie de redistribution symbolique d’échange de grains ou de divers services en des réseaux de parentèle. Avec les restes des formes traditionnelles de l’économie morale paysanne s’organisaient encore d’importants dons et contre-dons. Les grains (ou les piments) permettaient en outre de s’acquitter d’un important volume d’échanges non monétaires pour le versement des salaires des ouvriers agricoles. Il convient alors de mesurer l’ampleur du double phénomène que représente l’anéantissement d’un village ennoyé avec ses terres. Dans les villages de l’enquête, alors qu’il y avait auparavant 31% de sans-terres, 72% de la population est à présent « dépaysanné » (41% représentant de nouveaux sans-terres). Cette #prolétarisation de la structure foncière ne pose pas uniquement la question de l’emploi et du mode de vie paysan, mais entraîne plus globalement une désarticulation d’un système de logiques pratiques. S’il reste quelques terres agricoles disponibles dans la région, elles sont en général bien trop chères pour les paysans déplacés. Le gouvernement du Maharashtra est pourtant officiellement dans l’obligation d’en trouver, mais ceci est une gageure en Inde aujourd’hui pour n’importe quel soi-disant projet de « développement ».

    #terres #déplacements_forcés #barrage #développement #agro-industrie