La liberté toute nue ? par Françoise-Marie Santucci - Elle
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Alors que pendant 12 ans, sous la direction de Valérie Toranian (compagne de Franz-Olivier Giesbert), le magazine « Elle » a mené campagne contre le voile, cette semaine, sa nouvelle directrice (depuis septembre), Françoise-Marie Santucci (venue de « Libération »), affirme que les femmes doivent « disposer de leur corps, de ce qu’elles mettent dessus ou pas, string ou manteau, comme bon leur semble » (sans jamais écrire le mot « voile » cependant).
« Paris est le seul endroit de la planète où les femmes ne se sentent pas coupables », a fort joliment déclaré l’actrice iranienne Golshifteh Farahani dans le magazine « Egoïste », dont elle vient de faire la retentissante couverture entièrement nue. Mais a-t-elle raison ? N’a-t-elle pas, pour Paris, les yeux de Chimène d’une exilée qui y a trouvé refuge, et qui continue d’y chérir le souvenir d’une avant-garde libertaire ayant électrisé la planète au XXe siècle – des salons à l’existentialisme ou de Mai 68 au Palace, la liste des mythologies est longue…
En admettant que les femmes ne se sentent pas coupables à Paris ni en France, leur rapport à la nudité a cependant profondément changé. Un sondage l’avait déjà montré, nous le constatons chaque jour un peu plus : une bonne partie des jeunes femmes, en 2015, considèrent que le topless n’est guère désirable. Elles estiment aussi que s’habiller mini n’a plus forcément valeur d’émancipation. Et si le combat de nos aînées pour le droit à se dévêtir avait, comme écho contemporain, celui de se cacher ?