• À Gaza, Banksy dessine des chats : « Sur Internet, les gens ne remarquent que les LOL cats »

    http://www.lesinrocks.com/2015/02/26/actualite/banksy-dessine-un-chaton-gaza-pour-interesser-internet-11566156

    Près deux mois sans faire de vagues, Banksy est de retour. Caméra et bombes de peinture à la main, le street-artiste britannique a habillé et filmé les murs en ruines de Gaza. Banksy a publié hier sur sa chaîne Youtube un mini-documentaire où il entend attirer l’attention des médias sur la situation en Palestine. La caméra parcourt les rues délabrées de la bande de Gaza, “bien loin des chemins pour touristes“, filme plusieurs enfants qui ne quittent jamais leur village démoli “car les autorités ne les y autorisent pas“, et dévoile au spectateur une zone recluse, bloquée de tous côtés par trois immenses murs d’enceinte et une flotte de navires de guerre.

    “Gaza est souvent décrite comme ‘la plus grande prison à ciel ouvert du monde’ parce que personne ne peut y entrer ou en sortir. Mais ça paraît assez injuste pour les prisons – ces dernières n’ont pas l’électricité et l’eau courante coupées aléatoirement chaque jour” écrit Banksy sur son site.

    “Nous nous en lavons les mains”

    Intitulée “Make this the year YOU discover a new destination”, la vidéo filme également plusieurs dessins réalisés par Banksy sur les épaves cimentées de Gaza : un chaton jouant avec une boule de métal, une île paradisiaque en trompe l’œil dans le trou d’un mur, une tour de sentinelle devenu balançoire pour enfants…Tous ornent des habitations détruites par les bombardements. Un homme témoigne : “Ce chaton explique au monde entier qu’il lui manque de la joie dans sa vie“.

    Sur son site, Banksy apporte une précision au dessin géant de ce chat.

    “Un habitant local est venu et m’a demandé : ‘S’il vous plaît, qu’est-ce que ça signifie ?’ J’ai expliqué que je voulais révéler au grand jour la destruction de Gaza en postant des photos sur mon site, et sur Internet, les gens ne remarquent que les photos de chatons.“

    Le documentaire de Banksy se termine sur un tag univoque : “Si, dans un conflit entre ceux qui ont le pouvoir et ceux qui ne l’ont pas, nous nous en lavons les mains, nous sommes du côté de ceux qui ont le pouvoir – nous ne sommes pas neutres”.