@monolecte Dit comme ça, c’est moyennement rassurant !
Et pardon pour l’agression sauvage, @stephane_m. Pour le dire plus calmement, voire (tada !) en *argumentant* : je partage l’avis de @biggrizzly. Je voyais tellement venir le moment où quelqu’un allait intervenir avec cet argument - "franchement vous ne croyez pas qu’il y a des choses plus importantes", etc. -, parce que c’est systématique. Sauf qu’attirer l’attention sur les aspects symboliques ne signifie pas qu’on se désintéresse des violences ou de la pauvreté que subissent les femmes. On n’est pas obligé de choisir ! Et, curieusement, il faut noter qu’on n’entend cet argument que sur des sujets féministes (quand ce n’est pas le féminisme lui-même qui est globalement considéré comme une cause "secondaire"). Quand Eric Hazan a publié "LQR - La propagande du quotidien" (►http://www.homme-moderne.org/raisonsdagir-editions/catalog/hazan/lqr.html), personne n’est venu lui dire qu’il y avait des sujets plus urgents.
On a aussi beaucoup entendu cette objection quand Osez le féminisme a lancé sa campagne sur le "mademoiselle" (que personnellement j’ai trouvée très intéressante) : "mais qu’est-ce qu’on en a à foutre", "c’est vraiment des bourgeoises", etc. Avant ça, c’était aussi l’argument de Ni putes ni soumises (Fadela Amara : « Les filles des banlieues se sentent autant concernées par la parité que par les soldes chez Hermès »). Ça peut aller loin, cette logique du "il y a des choses plus importantes" ! Dans "Un siècle d’antiféminisme", Christine Bard souligne que l’accusation de "bourgeoisie" (que tu n’as pas formulée, je sais, ou en tout cas pas explicitement) a toujours été un classique de l’antiféminisme. Donc je pense qu’il y a toutes les raisons de s’en méfier.