• #Turquie : arrestations, frappes au #Kurdistan… le triomphe des faucons - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20150727.OBS3261/turquie-arrestations-frappes-au-kurdistan-le-triomphe-des-fauco

    Qu’il semble loin, le succès exceptionnel du HDP, lors des élections du 7 juin dernier ! Pour la première fois de l’histoire de la Turquie, un parti pro-kurde franchissait le seuil des 10% – l’un des plus élevés au monde – pour entrer au Parlement et obtenait pas moins de 80 députés d’un coup, avec 13% des voix. Le HDP infligeait un rude revers à l’#AKP, la formation au pouvoir, pour la première fois depuis 2002. L’AKP (Parti de la justice et du développement), s’il restait majoritaire, avait un genou à terre et était contraint de former une coalition pour gouverner. Tandis que le président Recep Tayyip Erdogan, qui comptait réformer la Constitution pour façonner un régime à sa convenance, devait mettre en sourdine ses tentations autoritaires. L’AKP doit maintenant former un gouvernement de coalition – qu’on attend toujours.

    « Cette victoire du HDP sur l’AKP était une chance pour les deux partis de s’affranchir de leurs ailes dures : les pro-lutte armée d’une part, les pro-Erdogan d’autre part », explique Samim Akgönül, chercheur au CNRS et spécialiste de la Turquie. « Mais en cet état de guerre, le président reprend le dessus et le KCK (Groupe des communautés du Kurdistan, un paravent du PKK) dicte ses conditions. Selahattin Demirtas est inaudible mais ce n’est pas le seul, tous les autres modérés aussi. »

    Mais le feu couvait depuis longtemps. Tout au long de la campagne pour les législatives, Erdogan – censé être cantonné, dans la lettre de la Constitution, à un rôle honorifique – n’a cessé de draguer le vote nationaliste aux dépends des Kurdes. A tel point que le président a torpillé en personne un processus de paix initié… par lui-même, dix ans plus tôt, quand il reconnaissait dans un discours historique l’existence du fait national kurde. Erdogan a critiqué son propre gouvernement quand celui-ci a présenté en février, conjointement avec des députés du HDP, un plan de paix en 10 points préparé par Abdullah Öcalan, le leader du PKK – qui appelait par la même occasion à déposer les armes. Une première, vite enterrée.

    • Le ouvertement turc au PKK : « C’est soit les armes, soit la démocratie »
      http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/07/27/la-turquie-lance-l-offensive-contre-les-kurdes_4700539_3218.html

      Les deux parties semblent déterminées à brûler tous les ponts, au risque de revenir aux terribles affrontements de la fin des années 1990, quand le sud-est du pays était ravagé par la guerre entre l’armée turque et le PKK, au prix de dizaines de milliers de morts et de millions de déplacés. Cette escalade aura un coût politique et économique au moment où la Turquie a besoin de plus de croissance et d’investissements.
      Nouvelles élections

      Ce changement de cap survient au moment où le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), privé de sa majorité parlementaire depuis les législatives du 7 juin, tente péniblement de former un gouvernement de coalition. S’il n’y parvient pas avant la fin du mois d’août, il y aura de nouvelles élections.
      Selon les analystes, l’AKP entre en guerre contre l’EI et le PKK dans l’espoir de récupérer les voix perdues lors du dernier scrutin. Cette soudaine perte de popularité a été vécue comme une claque pour ce parti, vainqueur haut la main de toutes les élections depuis 2002.
      Le Parti républicain du peuple (CHP, kémaliste) joue lui aussi la carte préélectorale en annonçant sa bonne disposition à former un gouvernement avec l’AKP « pour le salut du pays ». Le grand perdant de la nouvelle donne est le Parti de la démocratie des peuples (HDP, gauche, prokurde), jusqu’ici en première ligne pour négocier l’accord de paix entre le PKK et le gouvernement.
      Les dirigeants du HDP se retrouvent désormais entre le marteau et l’enclume, marginalisés par les autorités pour leurs liens avec le PKK, contourné par la direction militaire du mouvement rebelle, moins encline que jamais à rendre les armes.

    • In Turkey’s New Conflict, Erdogan’s Powers at Stake - WSJ
      http://www.wsj.com/articles/in-turkeys-new-conflict-erdogans-powers-at-stake-1438183846

      A rise in nationalist feelings amid the bloodshed and an unfolding crackdown on the government’s Kurdish political foes could bolster AKP’s chances in such a new election, many analysts say.

      A two-percentage point shift from the last election could restore AKP’s absolute majority, making concessions demanded by its potential coalition partners on press freedom, corruption prosecutions and foreign policy unnecessary. This could also allow Mr. Erdogan to proceed with controversial plans to turn Turkey into a presidential republic and solidify his personal power.