La société du mépris - #Anarchosyndicalisme ! n°126
►http://anarsonore.free.fr/spip.php?breve256
En réponse à ce pouvoir politique et médiatique qui montre du doigt un individu isolé, ou un groupe, en le désignant comme inadapté, inapte, et qui ce faisant cherche à nous diviser, nous devons accuser le mépris dans lequel l’institution nous tient tous, et sortir du mépris dans lequel nous nous tenons les uns les autres. Nous l’avons dit : les patrons et les politiques sont responsables, mais aussi nous-mêmes, qui nous faisons le reflet, dans notre comportement quotidien, de la façon dont l’institution nous méprise. Puisqu’il y a en effet mépris, ici, non pas au sens du mépris hautain de l’institution autoritaire, mais au sens de l’indifférence, au sens où l’autre n’est pas digne d’attention. Notre société est donc malade de cette atomisation des individus. Le problème est bien celui de la déliquescence de la communauté. C’est cette atomisation qui fait que notre société est pathogène. Il y a pathologie sociale parce qu’il y a atteinte aux conditions sociales de l’autoréalisation individuelle. Et c’est au contraire l’engagement pour le bien commun qui est la condition d’une forme de société qui permet à chacun de ses membres de se réaliser soi-même. C’est la façon dont l’existence individuelle et les vertus publiques sont entremêlées qui donne à l’individu la chance de se sentir appartenir à un tout qui le dépasse et dont il est un élément constitutif. Tout cela implique que nous continuions à travailler toujours dans le même sens, celui de la démocratie directe : en insistant sur une forme de pratique commune dans laquelle les individus peuvent, ensemble, en coopération, parvenir à l’autoréalisation.