• Je copie ici une petite missive envoyée à la mairie de Lille :

    Bonjour,

    Je suis un habitant Lillois, du quartier de Moulins. Je m’appelle Constantin Alexandrakis. Je vois avec plaisir sur votre site internet que vous avez décidé de communiquer sur le thème de la solidarité avec les migrants (Je cite votre slogan : « Soutenons les réfugiés, Lille et les Lillois se mobilisent »).

    Je vous écris ce mail parce que, moi aussi, je suis indigné et que j’aimerais participer à votre grande et belle campagne de communication.

    En effet, j’apprécierais beaucoup de voir figurer sur votre site internet, un rapport sur les actions qui ont été prises hier contre un groupe de jeunes réfugiés isolés, obligés de dormir dehors depuis maintenant deux mois.

    Hier, la Police aux frontières, accompagné par votre police municipale bien sûr, a débarqué en masse et sans prévenir. Ils ont embarqué, inutilement, au prétexte d’un contrôle d’identité, des jeunes qui se sont depuis bien longtemps signalés aux autorités et dont le seul crime est d’être en procédure de régularisation.

    L’idée généreuse, le prétexte, des différentes polices réunies ici, semblait d’enfin trouver un hébergement pour ces jeunes. C’est en tout cas ce qui nous as été vaguement raconté par une obscure et désagréable personne en gabardine noire...

    Hélas, hélas, trois fois hélas, il semble y avoir eu quelque défaillances, puisque trois d’entre eux seulement ont pu trouvé une place pour une nuit seulement...

    Mobiliser une cinquantaine de policiers payés avec nos impôts pour un tel résultat, belle efficacité, bravo, vraiment.

    Également, votre police municipale, accompagné d’un camion poubelle, avait pour mission de « nettoyer » le parc des Olieux, (qui soit-dit en passant n’a jamais été aussi propre, merci).

    « Nettoyer », c’est-à-dire de ni plus ni moins balancer aux ordures le peu d’affaires que ces jeunes avaient réussi à amasser, notamment de précieux sac des couchages....

    Bref, en un mot comme en cent, je tiens à vous faire part de mon plus profond respect et de ma grande admiration pour vos méthodes.

    Je vous présente donc officiellement toutes mes félicitations pour votre accueil digne et généreux, en accord total avec vos slogans sur internet.

    J’aimerais également vous faire remarquer que nous sommes une petite centaine d’habitants à s’occuper de ces jeunes depuis un mois maintenant. On les nourrit, on se débrouille pour les loger, on fabrique un journal, on s’occupe du suivi scolaire, on donne des cours de français... Bref, je pense que même si vous cassiez à chacun d’entre nous deux bras et un pied, nous réussirions à faire trois fois mieux que vous.

    à bon entendeur, salut.

    Constantin Alexandrakis