• Avoir bientôt trente ans : Voyager toute seule - Café langues de putes
    http://cafelanguedepute.canalblog.com/archives/2015/09/30/32693957.html

    En boucle avant que je parte. C’est dangereux le monde, tu sais. C’est rempli de gens qui vont te vouloir du mal, et tu ferais mieux de rester dans la sécurité de ton pays occidental si sur pour les femmes. Tu sais, ce pays où tu te fais emmerder quand tu sors parce qu’on n’apprend pas aux garçons à ne pas faire chier les filles, on préfère apprendre aux filles à avoir peur et à se sentir en permanence coupable du harcèlement qu’elles subissent.

    Ne va pas plus loin que la barrière, ne va pas plus loin que le coin de la rue, là où je peux te voir. Le monde est dangereux, le monde fait peur. Tu te feras agresser à la nuit tombée. Le loupe, le loup, le loup. Si tu portes quelque chose de trop court, de trop moulant, de trop masculin, de trop féminin. On t’agressera si tu vas chez un garçon que tu connais. On t’agressera si tu vas chez un garçon que tu ne connais pas. Si tu bois trop, si tu rentres trop tard. Si. Tu. Es. Dehors.

    #sexisme #solitude #violence

    • Et si tu n’as pas d’enfants, ça veut dire que tu vas mourir toute seule. C’est ça, non ? C’est ça la finalité de l’obligation qu’on essaie de te faire bouffer à chaque fois qu’on te parle de procréer. Fais attention, il ne te reste plus beaucoup de temps avant de finir seul(e) et mangé par tes chats. Vite, vite, mets toi en couple, reste y enfermé(e) même si tu ne t’y plais plus. Chut, n’écoute pas ce qui crie à l’interieur, ce n’est pas aussi important que le risque de finir en terrine Sheba pour tes connards de chats.

      allez, une redite, Les voyages
      Le monde est là.
      Ne craignez rien.
      Il n’est pas méchant.
      Il vous guidera.

      https://www.youtube.com/watch?v=zqTYZit66mE

    • Lundi dernier, je fais maman-taxi pour que ma gosse se rende à son cours de théâtre dans un plus gros bled, à 20 bornes de chez nous. Ça, pour maman-taxi, il n’y a jamais d’obstacles ou d’insécurité : les campagnardes me comprendront.

      Bref, c’est un bourg rural de 5000 habitants, ce qui est pas mal grand par chez nous, mais c’est surtout le bled où j’ai passé une grande partie de mon enfance.

      Là, il fait super bon pour une fin de journée de septembre, j’en profite pour lire au soleil, sur un banc, dans la rue, devant le ciné.

      Je vais passer un peu plus d’une heure dans la rue du bled, passant d’un banc à l’autre pour suivre le plongeon du soleil derrière les bâtiments. Les seules femmes que je vais voir seront celles — strictement motorisées — qui déposent les autres ados au théâtre, deux vieilles qui pressent le pas pour rentrer leurs cabas de courses avant le crépuscule, trois vieilles randonneuses qui font une pause sur un autre banc avant de repartir et une dernière vieille bourgeoise qui tente de faire pisser Mirza sous mes pieds.

      Par contre beaucoup, beaucoup d’hommes de tous les âges qui profitent du beau temps, qui circulent en petits groupes ou bloquent le trottoir en avançant de front, ils occupent l’espace public. Il y a seulement deux troquets ouverts dans le bled le lundi. Dans les deux, les terrasses sont exclusivement occupées par des hommes. L’un deux a l’air uniquement occupé par des hommes, tandis que le second, où je vais finir par entrer, compte quelques femmes seules et plutôt âgées dans l’arrière salle.

      Et surtout, il n’y a pas un gosse. Le temps de rentrer de l’école, c’est comme s’il y avait eu un couvre-feu.
      Le fait est qu’il y a plus de 30 ans, quand je rentrais de l’école, je trainais un peu en ville avec mes potes avant de rentrer, que s’il faisait beau, après les devoirs, on avait le droit de ressortir avant le dîner, qu’il y avait en fait plus de monde et de tous les âges et sexes, dans la rue.

      J’ai été un peu saisie par la différence.

    • Concernant les enfants, c’est clairement la bagnole qui leur a confisqué la rue .
      On peut s’en rendre compte dans les rares espaces urbains qui n’ont pas connu cette invasion et qui on pu garder les usages anciens (villages aux ruelles étroites, Venise...) l’usage de la rue se partage équitablement entre circulation des adultes et jeux des enfants.
      Il y a aussi la figure hostile du pédophile qui justifie de coller l’enfant devant la télé plutôt que d’avoir des interactions réelles avec le monde, rendue possible à cause de la bagnole (le rapt d’enfant en pleine rue, à pieds c’est hautement improbable)

    • A propos des enfants qui s’occupent de nous quand on est vieux...
      Quand on est vieux, on finit dans la maison de retraite gérée par les fonds de pension, et on attend la fin de semaine pour avoir la visite d’une heure des enfants... quand ils ont le temps. On est aussi seul que quand on n’a pas eu d’enfants... sauf qu’on crève de savoir qu’ils existent et qu’ils ne viennent pas nous voir.