bug_in

Enseignant en philosophie. Naturalisme vitaliste rationaliste, Vision écologique de l’histoire des vivants (Kinji Imanishi - Virginie Maris), Athée, anticlérical, antithéiste (contre les religions, pas contre les croyants) Anarchisme (Tchouang Tseu, Gunther Anders, Bertrand Russell et Murray Bookchin), Antipatriarcat.

  • Notes sur la lecture de "L’invention de la science" de Guillaume Carnino. -3-

    Partie 1 : http://seenthis.net/messages/428937
    Partie 2 : http://seenthis.net/messages/429289

    Dans un premier temps, les nouvelles connaissances accessibles par la science sont accessibles à ceux des domaines concernés, ou à des personnes très éduquées. Mais différents mouvements de popularisation vont changer la donne avec des moyens et des objectifs différents.
    Il faut distinguer a) la vulgarisation (qui tente de donner une idée a la population générale de la science au quotidien ), sous forme de conférences, salons, foires et imprimés. Le livre de vulgarisation scientifique n’est « Ni manuel scolaire, ni guide pratique, ni texte scientifique, ni roman illustré » il est « à la croisée de chacun de ces genres. » b) les arts , « qui se saisissent de « la science » pour en faire un de leurs objets esthético-politiques, flirtant parfois avec la propagande », et enfin, c) la spectacularisation par « les expositions universelles , dont l’ampleur et la publicité suscitent l’enthousiasme des foules et visent, in fine, à prouver l’utilité de la science par l’industrie. »
    Chacun de ses moyens font l’objet d’ ambition politique .
    Pour la vulgarisation . Comte donne des cours gratuit et non rémunéré d’astronomie populaire. Henri Lecouturier, socialiste et anticlérical diffuse La Science pour tous et participera a de nombreuses autres publications [entre autre de la presse de science, qui se fait déjà passé pour « presse scientifique »]. Victor Meunier n’hésite pas a dire : « Socialisme est le mot, Science est la chose. » « François-Vincent Raspail, […] défenseur de la médecine populaire, prend […] particulièrement à coeur sa mission d’instruction et d’éducation pour le peuple. Il dénonce inlassablement, avant même l’essor de la presse de science populaire, les collusions entre l’Académie et le pouvoir, et bataille contre l’archaïsme de la faculté. » Apparaît aussi de nombreuses tendances d’éducation populaire . Née en marge un début de science populaire, qui sera en partie reconnu par les professionnels en astronomie notamment (en 1893 par l’observation de comète). [Je modère un peu ici l’idée que une science populaire en général serait reconnu, sur ce même sujet, on peu lire par ex. le livre de Bernardette Bensaude-Vincent, La science contre l’opinion, Histoire d’un divorce, 1999, 2003].
    Certains ont au contraire, une vision réduite du progrès , comme Émile de Girardin il est possible d’évincer les questions intellectuelles par ex. pour le réduire à une économie du même à moins chers, et de techniques productive en moins de temps1. Ou encore une vision scientiste , qui sous-couvert de débarrasser le réel de l’obscurantisme, réduit la diversité des progrès à celui possible par la science.
    [On touche là, a la limite de l’approche historique, elle montre une tendance ; alors qu’en philosophie ou politique, on pourrait relever les possibles.
    La tendance qu’il y a eu chez certains à lier et confondre science et certaines applications, n’a pas a faire de la science l’origine de tout progrès. En effet, si certes la science peu y jouer une part, en nous permettant une pensée plus rigoureuse, une meilleure compréhension, et aussi dans certaines recherches applicatives, a nous apporter des choses positives et accessibles, il est évident que le progrès politique et social, permettrai éventuellement de rejeter aussi ce qui à partir de la science réussissent à améliorer la propagande, et a produire des choses négatives (de nombreuses activités polluantes, ou génératrices de maladie), ou bien positives, mais uniquement accessibles à une aristocratie dans la population, ou aux prix de nombreuses dépendances dangereuse (toute dépendance n’étant pas forcément mauvaises)].
    Il y aussi des tendances épistémologiques . La vulgarisation recherche l’unité parmi la diversité des sciences . [Sans faire de procès d’intention, j’ai l’impression que Carnino confond ce point de vue épistémologique, avec l’idée politique, que la science doit être « partout » au sens de physique… L’idée d’un monde régit par une Unité de lois qu’une science pourra mettre a jour remonte pourtant au moins a Platon, et persiste encore chez tous ses adeptes qui croit en la vérité mathématique, et pourquoi pas à un « fin ajustement » de l’univers chez les plus religieux.] Et propose et diffuse une nouvelle vision du réel , non religieux, mais fait d’atomes et de réactions chimiques . [Ce qui en soit ne me semble pas problématique tant que l’on se fait pas reprocher de parler du quotidien autrement. Par ailleurs, ne pas voir d’âmes ne me semble pas une mauvaise chose.]
    Dans les arts . On observe, par Jules Verne une proposition de substitution de l’imaginaire féerique à un merveilleux scientifique . Cependant les techniques toutes naissante, ne sont pas considéré majoritairement comme un sujet de haute valeur artistique, et bien que certaines publications se vendent bien, la critique et le milieu artistique n’y semble pas si favorable (en tant que thème).
    L’aspect politique y est ambivalent, la science y est fantasmé, mais aussi vertement critiqué, il ne semble pas que l’on fasse la différence avec les applications. Et certains la confondent même avec l’Industrie (qui est un mode de production).
    Mais le levier majeur de propagation d’une certaine image de la science sont les expositions universelles. Loin d’un détachement de l’application que l’on donne souvent à la science, les expositions sont l’occasion de la mise en valeur des liens possibles, et au passage, valorise le colonialisme. La foi dans une vision du progrès qui serait lié à la science est mise en scène… mais dans le même mouvement des méfiances apparaissent au sujet de « certains effets délétères du travail mécanique sur l’activité humaine. » Toutefois l’idée que la science serait liée a l’industrie serait entérinée par ces pratiques, et les savants de leur côté, ne semble pas désintéressée à cette occasion de diffuser leurs travaux.

    #science #industrie #vulgarisation #propagande