• Crise syrienne. La feuille de route se précise, des écueils persistent
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    Il semble, en effet, qu’une feuille de route ait été établie, avec un calendrier précis, dans l’objectif de mener à une sortie de crise en Syrie, via une transition politique. Ainsi, au terme de la réunion, on apprenait dans le communiqué final que les participants « ont affirmé leur soutien à un cessez-le-feu et à un processus mené par les Syriens pour établir d’ici six mois (…) un calendrier pour rédiger une nouvelle Constitution ». « Des élections libres et équitables auraient lieu conformément à cette nouvelle Constitution d’ici dix-huit mois », indique également le texte. Par ailleurs, les dix-sept pays participants se sont entendus sur « la nécessité de réunir le gouvernement syrien et des représentants de l’opposition pour des négociations formelles, sous les auspices de l’Onu, dès que possible, avec l’objectif du 1er janvier ». Une quatrième réunion est, d’ores et déjà, prévue d’ici un mois pour faire un point sur les progressions. Côté européen, l’optimisme était, semble-t-il, de mise. « Ça a encore l’air utopique », a ainsi commenté le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, « mais nous avons toutes les puissances autour de la table ». Même son de cloche de la part de la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, qui a qualifié la réunion de « très bonne », estimant qu’un « processus peut définitivement commencer ». Pour autant, la question épineuse du devenir de Bachar el-Assad n’est toujours pas réglée. « Nous avons toujours des divergences concernant ce qu’il doit advenir de Bachar el-Assad », a admis le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, à l’issue de la réunion. Les Occidentaux, la Turquie et les pays arabes sunnites, Arabie saouditeen tête, exigeaient que le texte prévoit un calendrier pour sa mise à l’écart. Une demande rejetée, comme il fallait s’y attendre, par la Russie et l’Iran. « Nous avons insisté sur le fait que seule la personne de Bachar el-Assad pouvait déciderde se représenterou pas aux élections et seul le peuple syrien pouvait décider de voterou pas pour lui », a souligné dimanche le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian. Côté occidental, on argue que « la transition politique permettra de montrerque le maintien de Bachar el-Assad n’est pas possible. Les rebelles modérés n’accepteront le cessez-le-feu que si une perspective de changement est proposée », selon une source diplomatique.

    • Une autre « question [au moins aussi] épineuse », abordée par l’article de « Magazine » : les pays du Golfe veulent permettre à des groupes « djihadistes » de faire partie d’un futur gouvernement syrien et que l’ONU range le Hezbollah dans sa liste de groupes terroristes,

      En attendant, l’émissaire onusien pour la Syrie, Staffan de Mistura, a été chargé d’obtenir un cessez-le-feu entre les forces du régime syrien et l’opposition. Reste à savoir de quelle opposition il s’agit. Pour cela, la Jordanie a été chargée de « coordonner une liste commune de groupes terroristes » sous l’égide des Nations unies, afin qu’une autre liste de groupes, appartenant à l’opposition et susceptible de participer à la transition politique, puisse être définie. Autant dire que ce point risque de créer de nombreuses tensions entre les pays réunis à Vienne.

      Dans l’immédiat, en effet, seuls l’Etat islamique et la franchise syrienne d’al-Qaïda en Syrie, le Front al-Nosra, sont reconnus comme des groupes terroristes par l’Onu. Alors que le régime syrien, ainsi que ses alliés iraniens et russes, qualifient de « terroristes » la plupart des groupes de l’opposition. Les tensions devraient se cristalliser autour des groupes ouvertement jihadistes et salafistes, comme Ahrar el-Cham et Jaich el-Islam, qui sont soutenus militairement et financièrement par les pays du Golfe et la Turquie. A contrario, les monarchies du Golfe et les Etats sunnites de la région ont appelé au placement sur la liste des groupes terroristes des milices chiites soutenues par l’Iran, comme le Hezbollah. La Résistance libanaise, qui combat ouvertement en Syrie aux côtés du régime, est déjà considérée comme terroriste par l’Union européenne et par le Département américain, alors que la Russie a déclaré, via son vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, qu’elle « ne considérait pas le Hezbollah comme une organisation terroriste ».

      Le responsable russe a noté que des membres de l’aile politique du groupe terroriste chiite ont été légalement élus au Parlement libanais, et que l’organisation, qu’il a qualifiée de force « sociopolitique légitime » n’avait jamais effectué des attaques sur le sol russe. Ces divergences de vues des différents participants de Vienne risquent de compliquer l’obtention d’un consensus.