Reka

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  • Je suis devenu salafi grâce à l’école de la République - Rue89 - L’Obs

    http://rue89.nouvelobs.com/2015/11/27/suis-devenu-salafi-grace-a-lecole-republique-262284

    Je suis devenu salafi grâce à l’école de la République

    Faouzi, la quarantaine, est musulman wahhabite. Il porte la djellaba et la barbe, n’écoute plus de musique, mais il lit Flaubert, mange du camembert, réclame un « droit à l’indifférence » et, évidemment, condamne les attentats [...] Lire la suite en suivant le lien

    Bon, je viens de lire ça. J’espérais qu’au moins un article avec un tel titre allait m’aider à remonter la pente, mais franchement, ce texte m’a encore plus déprimé, et déjà que ça va pas fort. Curieusement, rien ne me choque vraiment dans ce témoignage, il aurait pu être écrit par un krishna, un témoin de Jéhovah, un bouddhiste ou une âme quelconque attirée par la philosophie ou les préceptes de n’importe quelle secte. Ce discours me rappelle furieusement ceux des juifs orthodoxes ou des cathos traditionalistes.

    Je respecte profondément les choix de chacun, son choix d’obéir à un gouverneur, son choix de renoncer à la musique parce que des savants sérieux et reconnus le lui recommandent, son choix aussi de s’imposer des contraintes comme celles que s’imposent les croyants d’autres religions. Même si cette approche de la vie est à des millions d’années lumières de mes valeurs et de mes croyances, je reconnais bien naturellement le droit à chacun de choisir son propre mode de vie et de pensée (pour moi cette approche n’est qu’une forme d’aliénation parmi d’autres, ce qui m’impressionne, c’est que c’est une aliénation volontaire à la différence de ce qui se passe dans une entreprise quand on bosse au sein d’une hiérarchie nécessairement aliénante, et que souvent on a vraiment pas le choix).

    Mais voilà, si c’est une des seules solutions qui s’offrent à une jeunesse en déshérence, en perte de repères, une réponse aux maux de la société, dans les quartiers qui depuis longtemps ont lâchement été abandonnés par ceux qui avaient en main le destin de la République, franchement, y a de quoi broyer du noir foncé.

    Je suis devenu salafi grâce à l’école de la République

    Faouzi, la quarantaine, est musulman wahhabite. Il porte la djellaba et la barbe, n’écoute plus de musique, mais il lit Flaubert, mange du camembert, réclame un « droit à l’indifférence » et, évidemment, condamne les attentats.

    • Commentaire à propos de ce texte prélevé sur facebook :

      Si la rationalité de cet homme lui a permis de croire que que Dieu dans sa majesté a pris la peine d’envoyer un messager aux mortels qui leur explique que la barbe est obligatoire et la musique illicite, alors je lui donne 2 à trois ans maximum pour commencer à croire aussi qu’il est dans l’obligation de répondre à l’appel au meurtre avec le même rationalisme.

    • ... ne pas dévier...
      A l’instar des ultra-orthodoxes de la communauté juive, nous pourrions aussi, au lieu du terme salafi, prendre l’appellation de musulmans orthodoxes, ...
      Le catholicisme a été en grande partie vidé de sa substance, le coup de grâce ayant été donné par #Vatican_II. ...
      ... j’avais grandi dans une famille où l’on buvait de l’alcool, mais où on se refusait de manger du non-halal, où l’on ne priait pas, mais où on respectait strictement le mois de jeûne du ramadan, où l’on invoquait des saints tout en proclamant qu’Allah était le plus grand. Un islam folklorique et sympathique en somme, débordant de pâtisseries au miel durant le mois de ramadan, où légendes, polythéisme et paroles prophétiques se mélangeaient.

      J’avais à cette époque mon joint en bouche, la musique rythmait mes jours et mes nuits, mes études en faculté étaient ponctuées par de folles soirées d’ivresse et l’athéisme était ma religion. Je n’avais jamais jeûné, même pour faire plaisir à ma mère, l’instruction que j’avais reçue au lycée puis à la Sorbonne m’avaient donné une assurance et une arrogance teintées de condescendance vis-à-vis des religions.

      ....je compris vite que les mains de Fatma, ces noms de soi-disant saints que l’on invoquait à tout va, n’étaient que des pratiques plus proches du #polythéisme que de l’islam.

      ...discutant sans chaperon, dans le cadre du mariage, avec des musulmanes dans des restos parisiens.

      [les savants] : j’appris durant cette conférence qu’écouter de la musique était interdit, et cela me brisa le cœur. Cet avis ne pouvait venir que d’une secte déviante, que d’extrémistes ! Cependant, ma recherche faite, moi qui avais une formation d’historien, me prouva rapidement que cet avis était très majoritairement reconnu par les savants musulmans, et que les preuves tirées de la tradition prophétique étaient nombreuses.
      Pareil sur le fait de porter la barbe sans la tailler à l’exception des moustaches. Les #preuves étaient si claires qu’il me semblait que seule une personne très malhonnête pouvait ne pas être d’accord.
      Le second round tendait vers la #perfection_religieuse et, d’un autre côté, allait me couper d’avantage de la société française. Je ne badinerai plus avec plus aucune femme, ne les saluerai plus que de la tête, je porterai, quitte à paraître ridicule aux yeux d’ignorants, des pantalons larges qui remonteraient au-dessus des chevilles...
      ...baigner avant tout dans ce bien-être que seule une adoration sincère et abondante pouvait vous procurer, et comptais atteindre, avec l’aide d’Allah, les plus hauts sommets de l’eden

      Cela, grâce à la rigueur scientifique que m’ont enseignée mes professeurs, grâce à l’école de la République, et je la remercie, sans ironie, du fond du cœur. ...
      Nous évitons ces péchés que sont pour nous l’alcool, le tabac, la drogue douce ou la musique, comme on évite dans la rue une ex qui vous a trompé et causé un chagrin d’amour, voilà tout.

      #Bheurk