• Irak : après les feux de la guerre, les cancers, par Agnès Stienne (@odilon)
    http://visionscarto.net/irak-apres-les-feux-de-la-guerre

    Après le retrait des forces armées étrangères en 2010, la situation environnementale de l’Irak est calamiteuse. L’industrie chimique, peu réglementée, avait déjà déversé quantité de rejets toxiques dans la nature. Les guerres et les insurrections qui ravagent le pays depuis le début des années 1980 ont, elles aussi, eu des conséquences désastreuses sur l’environnement. Particulièrement lorsque pipelines et sites industriels furent sciemment bombardés, provoquant des fuites incontrôlées de produits chimiques dans les sols et dans l’eau. Les munitions utilisées pour soumettre les villes irakiennes pendant la guerre du Golfe (1990-1991) et l’invasion en 2003 par les États-Unis et leurs alliés en sont une autre, avec de lourdes conséquences sur la santé publique.

    « Atomisées » dans la nature lors des bombardements, les munitions continuent de tuer à petit feu les populations civiles plusieurs années après que les combats aient cessé.

    #Irak #Santé #Cancer #Natalité #Guerre #Armes #Pollution

    • Je signale le site d’un blogueur qui s’intéresse de près aux armes dites à uranium appauvri
      Les bombes à uranium « appauvri », kézako ?
      http://assopyrophor.org/2015/11/23/les-bombes-a-uranium-appauvri-kezako

      Ce qui a d’abord attiré mon attention, c’est le travail de Chris Busby qui a trouvé plus d’uranium 235 qu’attendu (1,2% contre 0,2% attendus, la proportion d’uranium 235 dans l’uranium appauvri) dans les cratères des bombes au Liban et dans les cheveux d’habitants irakiens. Dai Williams a aussi trouvé de l’uranium 235 en excès au Liban. Cela contredit l’hypothèse de l’utilisation d’uranium appauvri dans ces armes. L’uranium appauvri est un sous-produit de l’enrichissement de l’uranium.

    • Ouh la, il a des notions plutôt… floues, avec un joyeux mélange. Les propriétés chimiques (la combustion et la pyrophoricité, p. ex.) dépendent du cortège électronique et ne dépendent en rien de la composition du noyau (propriétés « nucléaires »).

      Ce n’est pas parce que l’U235 chauffe en se désintégrant qu’il est plus pyrophore (au passage, demi-vie de l’U235 : 700 millions d’années…)

      De même si ce qu’il dit 

      Ce qui se produit à l’impact est que l’uranium 235 / le plutonium brûle, et que ce qui reste, c’est la petite proportion d’uranium 238 qui accompagnait l’uranium 235 / le plutonium 239.

      était vrai, je ne vois pas pourquoi l’Iran s’embête à construire des sites avec des milliers de centrifugeuses pour enrichir l’uranium : il suffirait de le brûler et de récupérer les produits de combustion. Le rêve !

      Pour la pyrophoricité, voir l’article WP :

      Pyrophoricité — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Pyrophoricité

      Liste de matériaux pyrophoriques

      Uranium et plutonium : utilisé comme arme incendiaire par les pénétrateurs en uranium appauvri dont la poussière et les débris lors de l’impact sur la cible s’enflamment et propagent l’incendie. Sous forme finement divisée, il est aisément inflammable et les débris d’uranium des différents usinages sont susceptibles d’ignition spontanée. La bombe GBU-39, d’un usage extrêmement répandu, est un exemple d’ogive pour laquelle le brevet admet l’utilisation d’uranium appauvri.

    • @simplicissimus le truc c’est qu’au départ c’est l’uranium 238 qu’il est très difficile de brûler, or il contient un pourcentage très faible d’uranium 235 (qui lui brûle mieux), cette stratégie ne fonctionne pas vraiment, il vaut mieux sans doute gazéifier et filtrer par centrifugation, ça va plus vite, et en plus on n’a pas à se débrouiller avec de l’uranium 235 oxydé, peu utile pour des bombes atomiques (il faut qu’il soit sous forme métallique dans les bombes atomiques). Et ça explique pourquoi il est très difficile de passer de la concentration naturelle d’uranium 235 à une concentration de 3% et au contraire très facile de passer de 3% à 95% d’U235.
      La capacité à brûler est sans doute en rapport avec la radioactivité alpha (= chaleur latente), 8 fois plus importante dans l’uranium 235 que dans l’uranium 238. C’est cette chaleur latente qui permet au feu de « prendre » lorsque le métal est chauffé. C’est un chimiste qui m’a expliqué ça. La seule expérience que j’ai trouvé où on chauffe de l’uranium 238 ne donne pas de combustion spontanée... http://www-zeus.desy.de/bluebook/ch20/subsection2_4_6_4.html

    • Par ailleurs comment expliquer l’existence d’armes au plutonium si de l’uranium 238 suffisait ? En particulier au Pakistan, qui ne doit pas avoir des quantités énormes de plutonium en stock ? http://assopyrophor.org/2015/10/09/des-balles-anti-char-au-plutonium-plutonium-based-anti-tank-bullets

      des balles anti-char basées sur le plutonium qui peuvent se montrer très destructrices contre des blindés ennemis

      (Source : https://t.co/InG7WYKd1e)

    • Au risque de me répéter, la « capacité à brûler » de l’uranium vient de ses propriétés chimiques (indépendamment de sa composition isotopique)

      Uranium — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Uranium#Propriétés_chimiques

      En raison de son affinité pour l’oxygène, l’uranium s’enflamme spontanément dans l’air à température élevée, voire à température ambiante lorsqu’il se trouve sous forme de microparticules. Il est pyrophorique.

      Pour le chauffage du matériau par la radioactivité, le même article de WP donne une puissance de 0,082 watt par tonne pour l’uranium naturel (à 0,72% d’U235). Sachant que l’activité de l’U235 est 6,35 fois supérieure à celle de l’U238 (rapport des périodes), ça nous met à environ 0,5 W/t pour l’U235 et 0,08 W/t pour l’U238. Compte tenu de la chaleur massique, il faut donc un peu moins de 3 jours pour élever d’un degré la température d’un morceau d’U235 (et 6 fois plus pour l’U238). Ce n’est pas avec ça que l’uranium va s’enflammer spontanément…

      Quand il s’enflamme spontanément, c’est qu’il est sous une forme extrêmement divisée (et, de nouveau, sans lien avec la composition isotopique). Tout le contraire d’une dalle d’uranium comme celle testée dans l’expérience mise en lien. Au passage, il s’agit d’un contexte de sécurité où l’on cherche à tester les conséquences, notamment environnementales, d’un incendie dans le détecteur Zeus. Et si c’est du DU (uranium appauvri) qui est testé, c’est tout simplement parce que c’est le matériau utilisé.

      Quant à "très facile de passer de 3% à 95% d’U235", euh, comment dire ? En effet, yaka.

    • @simplicissimus
      Ce qui prendra feu le plus facilement, c’est de l’uranium 235 sous forme pulvérisée. Mais pour l’expérience avec de l’U238, on a une dalle large mais extrêmement fine (3 mm). Ça devrait quand même contribuer à attiser la réaction ! Or rien ne se passe.

      Par ailleurs ça n’est pas moi qui ait inventé le fait qu’il est technologiquement beaucoup plus difficile de passer de l’uranium naturel à un uranium enrichi à 3% que d’un uranium enrichi à 3% à un uranium enrichi à 95%... (je pense que ma source, c’est Le marché noir de la Bombe, bouquin de Bruno Tertrais)