• Dans un monde de plus en plus technologique, complexe, changeant, chaotique, le futur de l’information passe désormais par des collectifs d’experts réunis autour d’événe- ments, par de nouveaux formats narratifs visuels, par le design de services — et pas seulement de contenus — conformes aux besoins d’une société en pleine mutation.
      Dans cette transition, les journalistes doivent — s’ils veulent continuer d’avoir un impact sur une société de plus en plus défiante — accepter des modifications profondes de leur manière de raconter, de faire comprendre le monde, afin de mieux éclairer les citoyens, voire de les inspirer.
      Ils doivent non seulement utiliser bien davantage les outils numériques et les nouvelles technologies, mais aussi accepter de repenser la manière dont ils conçoivent leur rôle, de partager leur mission, de collaborer dans des process qui font leur preuve dans le monde des start-ups.
      Pour comprendre le monde qui vient, le nouveau journalisme passe par l’abandon de postures accablées et d’une culture de l’impuissance, pour mieux faire remonter les lieux et les élans de résistance et d’enthousiasme, bien présents, notamment dans la jeunesse, mais trop souvent ignorés du plus grand nombre.
      6 Aujourd’hui, pour réussir, une rédaction doit mettre au centre les nouvelles technologies et les données, avoir un ADN social, être à l’aise avec le temps réel, les mobiles et les nouvelles plateformes de distribution qui remodèlent le journalisme, ne pas craindre la personnalisation accrue des contenus.
      C’est aussi son travail de faire en sorte d’avoir plus d’audience, et, si son but est de viser les jeunes — qui se détournent de l’info traditionnelle —, d’employer des... jeunes, y com- pris aux responsabilités. Au management des médias de porter et de partager également une vraie vision indispensable d’innovation.
      Le nouveau journaliste est donc un scénariste de l’information, un designer narratif de la réalité du monde, un producteur d’impact, un chef de projets.
      Comment expliquer la crise du journalisme alors qu’il n’y jamais eu autant de demande pour de bons « storytellers », et de quête de sens ? Sommes-nous lâchés par le public, pourtant avide d’informations, ou l’avons-nous abandonné ?
      Le nouvel engagement civique du journaliste doit surmonter la trop fréquente culture conservatrice des rédactions qui freine l’émancipation indispensable vers ce nouveau journalisme à 360°.

      « émancipation », pas moins ? #formation_professionnelle #outsiders